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1995-04-11
|
12KB
|
283 lines
:Mal & Bible
:
:
: Le mal - Dieu et la Bible
:
: Introduction
D'abord, un petit ouvrage d'introduction:
"Le mal" de Marcel Neusch, edition du Centurion.
C'est un essai de la réponse à deux questions:
. Qui donc est Dieu pour permettre des drames atroces ?
. Que dit la Bible à ce sujet ?
On peut peut-être noter des explications un peu rapides sur
certains points, par exemple sur la volonté, le jugement de Dieu.
D'autre part, on peut être tenté de comprendre que le mal n'a
rien à voir avec Dieu, ce qui est faux (nous allons le voir).
Toutefois, ce livre est souvent pertinent.
:
: I. Dieu, qui est-il ? Comment se révèle-t-Il ?
: 1. Qui est Dieu ?
" Un père avait deux fils ...": voilà la réponse existentielle de
la Bible, c'est la parabole du fils prodigue, et de son frère
(qu'on oublie souvent dans les homélies !).
La parabole montre la découverte de Dieu au terme de son
expérience, dans une épreuve forte. C'est une "mécanique" simple:
. " Quand je vois, ce que je vois ..."
. ma foi est mise à l'épreuve
. on va alors à la rencontre de Dieu
#1
. et là, c'est la bonheur ! C'est savoir que Dieu est avec moi
@Ps 73,1@
Souvent c'est par l'épreuve que nous avons des occasions de
réfléchir. Abraham dans sa réponse de foi, a du réfléchir à deux
fois avant de se décider à sacrifier son fils unique Isaac pour
son Dieu.
Mais on voit se dessiner un autre aspect: Dieu se manifeste
dans notre histoire personnelle, et pas seulement dans l'Histoire
avec un grand "H", celle du peuple d'Israël ou de tous les
peuples. Il existe réellement, et son regard de confiance nous
invite à participer nous-même à cette histoire.
Pour le peuple d'Israël, Dieu s'appelle: "Dieu sauveur".
: 2. Comment Dieu se manifeste-t-il ?
Comment, dans et par l'histoire ?
Quelle image a-t-il donné ?
On peut facile discerner un mélange bon & mauvais (en fonction
de notre désir). Saisir la volonté de Dieu dans les événements
tragique, ce n'est pas évident ! Souvent, on est tenté de faire
un Dieu que se plie à notre bien propre. Mais est-ce le bien des
autres ? Par exemple, les septs plaies d'Egypte sont pour Israël
une bénédiction et pour l'Egypte ... une plaie !
Il faut cherche la source des malheurs des hommes hors de Dieu.
Là va se lever une difficulté: le Bible nous affirme (et la Foi
catholique aussi) que Dieu est le créateur de toute chose. On
parle même dans un langage comme "endurcit le coeur de
Pharaon"... Dieu est maître de toutes choses y compris le mal.
Dieu veut-il le mal, et l'a-t-il voulu ?
:
: II. La difficulté du langage biblique
Effectivement, la Bible est difficile à comprendre, et surtout
à saisir. Il y a un fossé culturel entre ses auteurs humains et
nous. Pourtant, elle est aussi Parole de Dieu: il faut donc que
nous nous acharnions à extirper l'enseignement de Dieu.
#2
@Sg 1,2_6@: "Dieu fait mourir et fait vivre".
#3
Cette jolie petite citation est contradictoire, même
avec d'autres passages (du même livre !). Regardez à
@Sg 1,13_14@, et vous découvrirez que Dieu n'a pas fait la mort.
Ces énoncés ne sont qu'imparfaits. Il faut toujours avoir en
plus un discernement, dont la source est l'Esprit Saint, l'Esprit
de Dieu. Eclairons la Bible avec un regard de Foi.
Dieu a une place indéfinissable pour notre pauvre petite
intelligence humaine: cela entraine moults langages différents
pour parler de Dieu ... cela est très insuffisant ! Aucun mot
n'est juste pour dire Dieu.
Que pouvons nous dire en première réponse au problème du mal
dans la Bible ?
"Mais, c'est élémentaire, mon cher Tsatwa (grand philosophe
japonais du siècle dernier, NDLR) : Dieu ne veut pas le mal, mais
le tolère ! Le mal dans la Bible ne fait pas parti à la lettre de
la révélation !"
Alors là, arrive les pères de l'Eglise, les vieux professeurs
de séminaires sortits de derrière les fagots de l'Eglise:
"Voyons, mon jeune ami, cela est trop facile: vous utilisez la
Bible à votre fin. En bon exégèse, je vous répondrais que nous
reçevons la Bible dans sa totalité; il n'y a pas un menu, ou on
peut choisir ses plats de révélation ... Il faut découvrir
l'entité qui parcourt toute l'humanité."
La Bible considère souvent le mal comme fruit du Jugement de
Dieu. Elle affirme la réalité du mal dans notre humanité, mais ne
spécule pas précisément à son sujet ... Elle nous dit que le mal
vient de plus loin que l'Homme, et que l'Homme y coopère ...
Le mal, c'est une puissance contre celle de Dieu. Il y a un
"mystère" du mal, appartenant à un "autre monde" que le notre, et
qui forcément nous échappe.
:
: III. Approches de la pensée biblique
: 1. Causalité divine et initiative humaine
L'Homme biblique ("homo biblicus" de son petit nom scientifico-
fantaisiste) ne se soucie pas que des questions métaphysiques. Il
affirme cependant la responsabilité de l'Homme dans sa liberté.
Toutefois, l'Homme n'agit qu'en dépendant de Dieu; sa liberté
est donc une liberté de créature finie et non pas infinie. Ce que
fait l'Homme, Dieu le fait avec lui, y compris dans le mal. (Dieu
va même jusqu'à prendre notre condition d'homme, pour mourir
comme un voleur sur une croix: c'est vraiment du mal de première
"qualité"). Mais Dieu accompagne toujours l'homme, il le suit
toujours de son regard...
Prions un petit instant... disons simplement:
"mon Dieu, Tu me regardes en ce moment, Tu m'aimes, et Tu veux
me porter. Fais que je te suive, que je te réponde dans un élan
d'amour... Seigneur, construit ma vie . Amen."
#4
Il y a correspondance entre la causalité divine et la causalité
humaine. Elle ne la supprime pas, mais lui donne la possibilité
de devenir comme celle de Dieu.
"Si le Seigneur ne bâtit la maison, vain le maçon ..." (@Ps 127@)
#5
Nous ne pouvons être efficace qu'avec Dieu. Le Nouveau
Testament suit la même pensée. Dans le livre des actes des
apôtres, la mort de Jésus est en même temps une responsabilité
humaine, et un projet de Dieu. @Ac 4,27_28@. "L'Esprit Saint et
nous ..."
De là vient la difficulté: c'est aussi valable
POUR NOUS, AUJOURD'HUI.
: 2. Principe unique et création antagoniste.
La pensée bibilique de l'Ancien Testament est très enraciné
dans la culture de l'Epoque. Elle est imprégnée de dualisme, mais
surtout de la culture orientale (c'est un pays "chaud", et les
tempéraments sous le soleil sont assez sanguins): la Bible réagit
souvent très fortement, même violement.
Dans le monde de ce temps-là, baigné dans une mélasse
polythéiste, les hommes sont lancés dans un antagonisme des
dieux. Il est très habituel dans ces cultures de voir les dieux
combattre entre eux, et parfois en faisant intervenir les hommes.
La Bible réagit radicalement contre cette vision. Dans la
pensée biblique, seul Dieu est créateur , avec la Parole et son
Esprit. La Foi en ce Dieu unique entraine un grand projet
monothéiste qui rejette totalement la notion de Dualisme. Dieu
est créateur de TOUTE CHOSE, même du serpent.
Mais cela n'empêche pas des antagonismes: lumière / ténèbre,
homme / serpent ... mais Dieu n'a pas à justifier son choix. Dieu
est Dieu, et il est libre de façon totale, pour faire ce qu'il
veut. La Bible affirme d'un coté un Dieu très bon, créateur de
toute chose et en même temps des antagonismes, avec la présence
du mal dans l'histoire des hommes.
Il faut nous donner une exigence de "dépaysement intellectuel":
l'homo biblicus ne considère pas contradictoire (dualiste) les
deux aspects d'un Dieu Bon et d'une création antagoniste. Il y a
un lien réel et profond.
L'auteur, par sa foi, affirme la présence de Dieu dans tous les
drames: il y a toujours une issue possible, car le Mal n'est pas
définitif. Voilà le point capital de la foi biblique.
Le psalmiste, par exemple, demande d'être délivré de ses
malheurs. Cela montre clairement que Dieu a à cvoir avec ces
malheurs. On peut ainsi discerner trois niveaux du drame:
. la douloureuse supplication du plaignant
. la responsabilité des autres
. la responsabilité ultime et mystérieuse de Dieu
Malgré tout, il dit sa confiance en Dieu qui détient "la clé de
l'énigme". Le malheur relève en dernier lieu de Dieu: à Dieu de
le résoudre, à SA manière divine.
: 3. La présence de l'espérance de Dieu dans les textes
Le sommet de la Foi biblique est que Dieu s'implique en toute
chose, même la plus terrible, et d'autre part, qu'Il exerce
toujours une présence efficace un jour ou l'autre.
On peut l'observer dans les aventures trépidantes qui jalonnent
l'Ecriture sainte.
Les prophètes, par exemple, ont une grande conscience que même
les drames les plus abjects peuvent rentrer dans le dessein de
Dieu, d'une manière ponctuelle. Les chatiments infligés aux
peuples, comme - et surtout - à Israël, sont toujours formateurs
pour l'avenir du peuple. L'exode est par exemple le fondement
culturel et mystique du mystère du peuple hébreux.
Voilà l'enseignement de la Bible:
L'ESPERANCE EST TOUJOURS PLUS FORTE QUE L'EXPERIENCE
En toute chose, il y a une présence d'Amour, mystérieuse et
insaisissable de Dieu, qui implique une présence efficace et
parfois nécessaire.
ex:
Le pauvre Job refuse de calomnier Dieu. Même s'il perd tout,
bien, famille, amis, considération, santé... Que dit-il face aux
malheurs qui l'accablent ?
"Le Seigneur a donné, le Seigneur a oté: qu'Il soit béni."
... à méditer fortement, dans la prière.
#6
Notons toutefois que cela ne va pas tout seul. Dans Job 3, il y
a une contestation violente de sa part: il ne comprend pas. Mais,
comme il est sage et aimant Dieu, il retourne à l'évidence de son
premier élan: l'Amour de Dieu. (cf @Jb 42,1_6@)
Le non moins pauvre prophète Habaquq, malheureusement oublié
de nos mémoires (il n'apparait que deux ou trois fois dans le
calendrier des lectures), est aussi un signe de l'espérance.
Le pauvre homme est dominé par la polarité (et non pas le
dualisme) juste / méchant. Là aussi, il y a une évolution:
#7
. "Tes yeux sont trop purs pour voir le mal", dit-il à Dieu,
contemplant les turpitudes du peuple Hébreux. (@Ha 1,13@)
#8
. Dieu va se venger, en faisant déferler les babyloniens sur
Israël. (@Ha 1,5_11@)
#9
. le prophète, bon patriote tout de même, se révolte: chatier
son peuple qui s'éloigne de Dieu, d'accord, mais en utilisant un
autre peuple au moins cent fois plus barbare... NON ! (@Ha 1,13@)
#10
. Finalement, il ne comprend pas, mais il se soumet à l'amour
de Dieu (@Ha 3,1@). Ce qui le sauve, c'est son attitude de
foi au moment de la détresse, comme Jésus à sa Passion: la
volonté du Père avant tout; cette volonté est la sienne, qui
n'est pas à prendre dans la raison étroite de l'Homme.
Le Christ lui-même est un exemple bouleversant de la volonté de
Dieu sur le monde. Le Christ est livré par les grands prêtres,
soit, exécuté par l'armée romaine, soit, mais ... avant tout,
c'est Dieu qui livre son Fils bien-aimé.
#11
"Juifs et païens n'ont fait qu'accomplir ce que dans ta
sagesse, tu avais décidé", dit Saint Paul en @Ac 4,27_28@.
Tout se réalise en lien avec Dieu.
Le plus important dans la vie, ce n'est pas la mort, ce ne sont
pas les catastrophes en elles-mêmes, mais c'est l'Amour de Dieu.
Le Christ a vaincu le mal, il a vaincu la mort.
IL EST RESSUCITE !