Installation de forage rotary, Turner Valley, 1930.
Durant les annÄes trente, le forage rotary remplace le forage au cëble ê Turner Valley. Ces installations sont essentiellement les mÉmes, quoique sur une Ächelle plus rÄduite, que les installations actuelles. Le crochet de levage (A) est solidaire du moufle mobile qui est reliÄ par un cëble au moufle fixe situÄ ê la partie supÄrieure de la tour de forage. Le brin menant de ce cëble s'enroule sur le tambour du treuil ou ╟dÄvidoir╚ qu'on voit ê la droite du foreur. ╦ la tÉte d'injection (B) ou collet, est attachÄ le flexible d'injection de la boue (C) qui vient de la droite et qui injecte la boue ê travers la maötresse-tige jusqu'au trÄpan. La tige carrÄe (D), portion Ätroite de la tige de forage, passe ê travers des fourrures qui permettent son entraönement par la table de rotation installÄe sur le plancher de la tour de forage. La cave avant-puits (E) est une section du plancher, qui forme un cube de trois mÅtres de cÖtÄ et de deux mÅtres de profondeur. Elle contient une vanne principale reliÄe au tubage qui entoure la tige de forage.
Lorsqu'on actionne l'appareil de forage, la table de rotation tourne rapidement et entraöne la tige carrÄe. D'autres tiges supplÄmentaires sont vissÄes ê la maötresse-tige au fur et ê mesure de sa progression dans le puits. SimultanÄment, la boue de forage est injectÄe, sous haute pression, ê l'intÄrieur de la tige de forage jusqu'au trÄpan situÄ au bout du train de tiges; elle sort alors par des Ävents portÄs par le trÄpan, ramasse les dÄblais et les entraöne en remontant par l'espace annulaire situÄ entre les tiges et les parois du puits et sert en mÉme temps de bouchon-obturateur qui empÉche l'Äruption des fluides sous pression contenus dans le puits. Les cadrans situÄs ê gauche devant le foreur Ätaient une innovation ê cette Äpoque-lê. Ils renseignaient probablement le foreur sur la pression de la boue dans le tubage et lui permettaient de savoir si cette pression suffisait ê faire remonter la boue jusqu'aux bassins de dÄcantation.
Les premiers foreurs de Turner Valley se souviennent des rÄpercussions du forage rotary et de l'approche de la dÄpressionÄconomique sur leurs salaires et les salaires de leurs assistants:
Durant les annÄes 1926 et 1927, nos Äquipes se relayaient toutes les douze heures, ê midi et ê minuit. En 1926, on chÖmait le dimanche et l'on Ätait payÄ au mois. Les foreurs touchaient 300 $ par mois avec pension. Les outilleurs, quiÄtaient les assistants des foreurs au cëble, touchaient 150 $ par mois avec pension. Les foreurs rotary et leurs assistants (manoeuvres de sonde) Ätaient payÄs selon un barÅme analogue mais ils n'Ätaient pas encore trÅs nombreux. Plus tard on adopta le salaire horaire et les postes de huit heures. Le salaire horaire produisait un revenu journalier de 14 $ pour les foreurs, 6,75 $ pour l'accrocheur et l'homme de cabestan, 5,75 $ pour l'ouvrier de plancher. Il y avait deux ouvriers de plancher par Äquipe. Les boutefeux Ätaient payÄs en fonction de leurs certificats de classification. Jusqu'en 1942, ceux qui avaient la chance de trouver un emploi, mÉme un emploi de manoeuvre, ne touchaient pas plus de 4,40 $ par jour. Les Älectriciens touchaient 5,75 $ par jour. Tous ces salaires Ätaient basÄs sur une journÄe de huit heures et comptaient parmi les meilleurs de l'Äpoque.
En 1932, essayant d'employer le plus de gens possible, notre compagnie dÄcide de rÄduire notre semaine de travail ê six jours puis peu aprÅs, ê cinq jours. Cette mesure a grevÄ de 40 $ notre chÅque mensuel, mais personne ne s'est plaint car on avait au moins de quoi subsister durant cette mauvaise pÄriode.
(In the Light of the flares: A History of Turner Valley Oil Fields, Turner Valley [Alberta], Sheep River Historical Society, 1979.)
Source: Archives provinciales de l'Alberta, collection H. Pollard (PA 1982)
