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1995-04-11
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15KB
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336 lines
:Eglise
:
:
: " JESUS CHRIST SUPERSTAR "
: - ou le rejet de l'Eglise -
:
:
Note: les référence comme RD, LG... renvoient aux documents du
Concile Vatican II.
Il s'agit d'un texte d'une piètre valeur théologique... c'est
en effet mon premier devoir de séminaire. (snif... une petite
larme d'emotion...) Bonne courage pour votre lecture!
: 1. Indifférence et intérêt
: 1.1. De l'athéisme à l'indifférence
Les septs idéologies occidentales modernes sont pétries de
philosophie athée. Le positivisme enferme l'homme dans l'avancée
des sciences; le marxisme dans l'utopie égalitaire; Nietzsche
dans l'utopie solitaire du sur-homme; Freud dans une réduction de
l'homme à son inconscient; Sartre dans une néantisation totale;
l'évolutionnisme dans la mobilité; le néo-hégélianisme dans la
"pureté" de la connaissance scientifique.
L'homme de cette fin de siècle, bousculé par ces courants de
pensées, échappe enfin à l'athéisme intellectuel et exclusif. "De
nombreux facteurs semblent favoriser chez l'homme d'aujourd'hui
une conscience plus aïgue de la personne et une nouvelle
ouverture aux valeurs religieuses" (Pastores Dabo Vobis, 6).
Toutefois, partout dans le monde "se diffuse une sorte
d'athéisme pratique et existentiel qui coïncide avec une vision
sécularisée de la vie et du destin de l'homme" (ibid., 7). En
effet, l'indifférence semble se répandre plus encore que
l'athéisme. A quoi cela sert-il de croire ? La société anesthésie
tout désir de transcendance par ce que Jean Paul II appelle les
"structures de péché".
: 1.2. L'événement Jésus
Néanmoins loin des sectes qui exaltent l'ésotérisme ou le
syncrétisme, un personnage marque profondément le paysage
théologique de tout homme d'aujourd'hui. Jésus, peut en effet
représenter divers archétypes "positifs" moderne: la paix,
l'amour, la tolérance. Il peut, de plus, symboliser un certain
"merveilleux chrétien": miracles, apparitions, "magie de noël"...
Il est par exemple intéressant de noter que la cérémonie
religieuse qui est peut-être la plus "suivie" aujourd'hui est la
fête des rameaux: rapporter chez soi un rameau béni est vu comme
un "bienfait". Sans rappeller les mythes qui gravitent autour de
l'eau bénite, de l'inquisition, et des "curés en soutane":
vampires, envoutements, possessions... Toute une presse
"spécialisée" est là pour en témoigner, sans parler d'émissions
de télévisions ("Mystères"...) qui cultivent un occultisme où
Dieu et démons se partagent l'affiche; eau bénite et messe en
latin au secours des hommes...
On peut ainsi caricaturer Jésus, et en faire la projection de
l'éthos (inconscient collectif)... On peut le réduire à une image
simpliste et dépendante de l'humeur du moment; un prétexte à la
paix, un "boudha occidental", ou encore un "anti-démon" aseptisé.
: 1.3. L'Evangile et la morale
La Bible est d'ailleurs le best-seller de tous les temps; c'est
le livre le plus vendu, même s'il n'est pas forcément le plus lu!
Mais reculant devant la difficulté de l'Ancien Testament (quel
est donc ce Dieu terrible ?), le lecteur peut se découvrir une
passion pour les Evangiles: qui était donc ce Jésus de Nazareth ?
En tout cas, sa vie est surtout un exemple de morale;
"d'éthique" plutôt, puisque c'est le terme à la mode.
Pourquoi perdre une heure pour écouter un sermon sans saveur,
si on peut, quand on le souhaite, consulter le livre chez soi ?
C'est ce que font, en tous cas, beaucoup de personnes que je
rencontre et qui se disent "croyants".
: 1.4. Une crise de la Foi
Mais s'agit-il vraiment d'une crise de la foi ?
#1
La Foi est avant tout un don gratuit de Dieu (EC 2), qui permet
à l'homme qui le désire d'apprendre "à adorer Dieu le Père en
esprit et en vérité" @Jn 4,23@. Ainsi, la foi doit chercher
l'intelligence (cf Saint Thomas), afin de découvrir les mystères
de Dieu.
Mais lorsque certains sondages montrent qu'une bonne partie des
chrétiens pratiquants ne croient plus en la résurrection, on peut
effectivement postuler un grand manque d'éducation religieuse !
Toutefois certains signes de renouveau dans l'Eglise
d'occident, et la richesse des Eglises plus lointaines, laissent
entrevoir ce que Jean Paul II annonce comme une "nouvelle
Pentecôte d'Amour". L'espérance est toujours une vertu
chrétienne !
:
: 2. Différentes difficultés à suivre l'Eglise
: 2.1. L'Eglise retardataire
Fruit de l'idéologie évolutionniste, on présente souvent
l'Eglise comme un institution retardataire. Pourquoi ? Surtout en
déplacant la morale hors de son contexte d'amour de Dieu et du
prochain. A quoi peut-il bien servir de cultiver des vertus...
qui datent du Moyen Age ?
Par exemple, lorsque le nouveau catéchisme présente la
contraception comme un "acte intrinséquement mauvais" (cf aussi
HV 14), les journalistes vont ne présenter que ces trois mots, et
oublier l'ensemble des paragraphes qui l'entourent (2366 à 2373):
on y montre la beauté de la fécondité du mariage, on y dénonce ce
qui ne permet plus "de se donner totalement l'un à l'autre"
(2370), de répondre totalement à la vocation d'Amour de l'Homme,
créé à l'image de Dieu (1701). D'autres questions (divorce, peine
de mort, homosexualité...) vont aussi sortir les vieux démons des
boites à images des reporters...
Peut-être que l'Eglise est au contraire en avance sur son
temps: elle ose parler de fidélité, sans pour autant tomber dans
le puritanisme. Elle ose affirmer la possibilité d'aimer en
vérité, de pouvoir dire à une personne: "toi et moi pour
l'éternité". D'ailleurs, les jeunes d'aujourd'hui semblent plus
sensibles à la fidélité qu'autrefois: ils commencent à ne plus
croire à ce que disent les soit-disant "adultes" à l'affectivité
déréglée.
: 2.2. L'Eglise peu crédible
Mais comment peut-on croire à la transcendance d'une telle
institution ? Les cardinaux, les prêtres, les laïcs
s'entre-déchirent eux-même dans de vaines polémiques: voilà tout
au moins ce que l'on veut nous faire retenir.
Hélas ! Elle est aussi pleinement humaine, et ses briques sont
des hommes, avec leurs défauts, leurs tensions et horreurs.
Justement, la preuve de sa transcendance n'est-elle pas éclairée
par le fait que, malgré toutes ses faiblesses, elle reste depuis
2000 ans toujours autant attachée à la Foi au Christ !
: 2.3. L'Eglise persécutée
Certains parlent de "persécutions". On évoque des grandes
campagnes anti-cléricales (journaux, télévision, pouvoirs
publics...). Mais ne soyons pas alarmistes ! Ce sont surtout des
moyens utilisés par le "journalisme à sensations", qui tiennent
plus du divertissement que de l'information véritable.
Les grands journaux sont souvent beaucoup plus ouverts, même
s'ils ne sont parfois rétissants. Ils osent parler d'un abbée
Pierre, d'une mère Thérésa, d'un Jean Paul II...
:
: 3. Mais la communauté ecclésiale ouvre à l'Esprit
Essayons de découvrir quelques richesses de la communauté
ecclésiale; cherchons d'abord à découvrir la place de l'Esprit
Saint dans son sein.
: 3.1. Esprit éclaire les Ecritures
" La charge d'interpréter de façon authentique la parole de
Dieu a été confiée au seul magistère vivant de l'Eglise dont
l'autorité s'exerce au nom de Jésus Christ " (RD 10)
#2
Cette phrase résume parfaitement l'orientation de l'Eglise par
rapport aux Ecritures: "rédigés sous l'inspiration de l'Esprit
Saint" (RD 11, @Jn 20,31@...), la Bible a été transmise par
l'Eglise des premiers siècles à nos jours.
#3
Mais puisque "Dieu a parlé aux hommes à la manière des hommes"
(RD 12), il faut nécessairement un lieu privilégié de révélation
et d'interprétation. L'Eglise correspond à ces critères de
vérité, puisqu'elle est par définition la gardienne de la
révélation et qu'elle doit proclamer la bonne nouvelle de Jésus
Christ réssucité. En effet, Jésus a promis d'envoyer son Esprit
sur les apôtres, surtout lors de persécutions @Mc 13,11@.
: 3.2. Esprit dans la prière
#4
#5
"Ne néglige pas le don spirituel qui est en toi" @1Tm 4@ cf
@2Tm 1,6@. Nous devons faire fructifier les talents que Dieu
nous a donnés: recevoir les grâces de Dieu par la prière, se
configurer au Christ pour que cela soit Lui qui prie en nous.
#6
En cela, l'Eglise joue un rôle essentiel pour la prière
personnelle et collective. "L'Esprit Saint habite l'Eglise et
dans le coeur des fidèles comme dans un temple" (LG 4, cf
@1Co 3,16; 6,19@): par la charité, la prière, l'exemple et les
efforts de pénitence, la communauté ecclésiale exerce une
véritable maternité pour conduire les âmes au Christ (cf MVP 6).
Cette maternité s'inscrit d'ailleurs dans la prière du Christ
pour l'unité de son Eglise (cf DOE 24), qui "tend à cette
plénitude en laquelle, au cours des âges, le Seigneur veut que
son corps grandisse" (ibid.).
#7
L'Esprit Saint est le seul à nous permettre une véritable
prière, il est le seul pour nous apprendre à dire "Notre Père":
"L'Amour de Dieu a été répandu dans nos coeurs par l'Esprit Saint
qui nous a été donné" @Rm 5,5@.
: 3.3. Esprit dans les sacrements
#8
Mais la prière nécessite aussi un cadre propice et stable:
ainsi, dans la vie de l'Eglise, la liturgie et les sacrements
sont un "avant goût de cette liturgie céleste qui se célèbre dans
la sainte cité de Jérusalem". (cf images de @Ap 21,2; He 8,2@)
Dans l'Eglise, corps mystique du Christ, la vie divine se
"répand dans les croyants que les sacrements [...] unissent au
Christ souffrant et glorifié" (LG 7). Par le baptême, nous
devenons enfants de Dieu, configurés au Christ; par la fraction
du pain Eucharistique, "nous sommes élevés à la communion avec
lui et entre nous" (ibid.). L'Esprit Saint est l'agent de cette
vie divine, qui, à l'image de la Trinité où il spire l'Amour,
fait entrer les hommes en communion par les sacrements.
#9
Celui qui veut suivre le Christ trouve dans les sacrements,
dispensés dans l'Eglise par l'Esprit Saint, la vraie vie: "J'ai
soif. [...] Tout est achevé" @Jn 19,29@.
: 3.5. Esprit de mission
Toutefois les sacrements ne remplissent pas toute l'activité de
l'Eglise; car "il est nécessaire que les hommes soient appelés à
la foi et à la conversion" (SL 9). L'Esprit Saint porte aussi à
la mission; depuis la Pentecôte, l'Eglise par la venue du
Paraclet, est apostolique. C'est elle qui forme, accueille et a
soucis des missionnaires ainsi que de l'édification des hommes
par la vie exemplaire des fidèles.
" Le Christ est la lumière des peuples: [...] (son visage
resplendit dans l'Eglise), en annonçant à toutes créatures la
bonne nouvelle de l'Evangile. " (LG 1) Voilà la première phrase
du concile oeucuménique Vatican II: tout un programme qui
démontre la place extraordinaire de la mission dans l'Eglise.
:
: 4. L'Eglise n'est pas pure consommation: sens de la communion
: 4.1. Communion de tradition et de révélation
Depuis les premiers disciples jusqu'au concile Vatican II,
suivant la trace des Conciles de Trente et du Vatican I, l'Eglise
"entend proposer la doctrine véritable sur la Révélation divine
et sur sa transmission, afin que, en entendant l'annonce du
salut, le monde entier y croie, qu'en croyant il espère, qu'en
espérant il aime." (RD 1)
Le programme de l'Eglise tient donc en un mot: aimer. La
tradition de l'Eglise éclaire la révélation; ainsi, par les
Ecritures, l'Esprit Saint rajeuni l'Eglise [...], l'acheminant à
l'union parfaite avec son Epoux" (LG 4). Cette communion provient
"de l'unité du Père et du Fils et de l'Esprit Saint" (ibid.):
corps mystique du Christ, l'Eglise ne fait plus qu'un avec son
divin Epoux.
: 4.2. Communion d'action
Nous avons tout à l'heure soulevé le problème de la cohérence
de l'Eglise - institution: toutefois, c'est dans l'action que va
naître une communion hiérarchique. Ainsi, cette "société
constituée et organisée en ce monde, [...] gouvernée par le
successeur de Pierre et les évêques qui sont en communion avec
lui," est "l'unique Eglise du Christ". (LG 8)
#10
La hiérarchie trouve sa source dans le choix des douze apôtres
@Mc 3,13_19@, puis dans l'élection de Pierre @Mt 16,13_20@
comme rocher qui soutient l'Eglise (LG 13; 18...). C'est Jésus
qui pose les fondations de son Eglise, dont le rôle est
avant tout de proclamer le Royaume.
: 4.3. Communion de prière et de sacrements
La communion de prière et de sacrements s'exprime avant tout
par la réalisation du commandement divin:
"Un seul Dieu tu adoreras;
tu aimeras ton prochain comme toi-même"
Le baptême fonde la communion des chrétiens dans l'Eglise; par
ce sacrement, les hommes peuvent de façon libre et individuelle,
participer à la communion des saints, à la Vie du Christ. Le
baptême sera relié à Pâques, sommet de l'Amour de Dieu et de sa
miséricorde.
#11
Ainsi, les fruits de la Réconciliation seront surtout un amour
entre frères: chez les premiers chrétiens, la communion
fraternelle allait de pair avec la fraction du pain et des
prières @Ac 2,42@. Les baptisés vivent dans la charité et
l'accueil, nourrit de l'amour de Dieu.
C'est dans l'Eucharistie et l'adoration que va se manifester la
recherche de cet amour: s'offrir en hostie vivante à Dieu et à
ses frères par une consécration religieuse apporte "à l'Epouse du
Christ la parure d'une constante et humble fidélité dans les
services" (LG 46).
Enfin, l'Eglise a toujours cru dans la sollicitation de
l'intercession des saints, de la bienheureuse Vierge Marie et des
saints anges. (LG 50) Enfin la liturgie terrestre préfigure la
communion du Royaume: c'est le ciel sur la terre. La communion de
prière représente le "poumon" de l'Eglise, et la respiration des
chrétiens. Si Jésus a dit que lorsque deux ou trois sont réunis
en son nom, il est au milieu d'eux, combien plus son Amour agit
lorsque l'Eglise entière fait monter vers son Père la louange !
:
: 5. Conclusion
Pour dépasser le stade "primitif" et empirique d'une vision de
l'Eglise, il convient de s'affranchir des caricatures qui
l'enferment soit dans une institution humaniste, ou dans une
communion invisible et imperceptible.
S'ouvrir à TOUTES les dimensions du visage du Christ dans
l'Eglise, voilà me semble-t-il la façon de l'aimer. L'Eglise doit
se redécouvrir comme une Mère maternelle. L'homme de prière,
nourrit de la Parole de Dieu, se configurera au Christ par Marie,
figure par excellence de l'Eglise (LG ch VIII).