Mise en place dÆun système et dÆune législation scolaires (1840-1875)

1853: ENQUÊTE GOUVERNEMENTALE (enquête Sicotte) sur l'éducation, car les problèmes et les difficultés se multiplient avec l'augmentation prodigieuse des écoles depuis 1841. Principales recommandations:
  • amélioration du personnel enseignant: des écoles normales devraient être ouvertes à Québec et à Montréal;


  • création d'une autorité centrale;


  • uniformité des livres;


  • exigences pour les commissaires d'écoles d'une instruction au moins élémentaire:
    ½les inspecteurs d'écoles devraient être plus compétents, indépendants de la politique, moins nombreux, mieux payés;

    un inspecteur devrait être nommé président du Bureau des examinateurs de chaque district judiciaire. L'ensemble de ces présidents constituerait le Conseil de l'instruction publique;

    les instituteurs devraient recevoir des salaires convenables et réguliers. Une pension de retraite est suggérée après 30 ans d'enseignement;

    le budget de l'éducation est insuffisant.╗ [Audet et Gauthier, p. 21]
Si ces recommandations n'eurent pas de suites immédiates, elles inspireront les lois de 1856. Aussi, au même moment, J.-B. Meilleur verra rejeter son projet de loi visant à unifier les commissions scolaires et à corriger les lacunes qu'il avait constatées avec ses inspecteurs.
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1855: Le 19 juin, le Dr Jean-Baptiste Meilleur offrait sa démission et elle fut acceptée. Il fut remplacé par Pierre-Joseph-Olivier Chauveau, avocat, député, littérateur et orateur.

Cette démission forcée du surintendant prend sa source en l'impopularité de la loi de 1846 qui avait entraîné la Guerre des éteignoirs. Par la suite, Meilleur ne s'était jamais privé de critiquer le système scolaire et de proposer des solutions de remplacement pour l'améliorer. Son opposition au rapport Sicotte fut le geste fatal qui a entraîné sa chute. Chauveau reconnaît le travail de son prédécesseur et insiste sur l'importance de la qualité des maîtres. Ce dernier demeurera en poste jusqu'à la Confédération canadienne, en 1867.
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1856: Le 16 mai 1856 est sanctionnée la loi qui institue:
  • le Journal de l'instruction publique;


  • un fonds de retraite pour les instituteurs;


  • le Conseil de l'instruction publique, formé d'au plus 15 et d'au moins 11 personnes.
Ce conseil constitué de deux comités, l'un catholique, l'autre protestant, institue le principe de la confessionnalisation dans le secteur public.

Audet et Gauthier nuancent ici en précisant que ce sont deux lois différentes qui furent votées en 1856. Les particularités de la première sont: 1) l'institution du Journal de l'instruction publique; 2) l'établissement d'un fonds de retraite pour les instituteurs; 3) la création du Conseil de l'instruction publique. La seconde loi votée cette année-là retenait l'attention en traitant des problèmes financiers liés à l'éducation, mais surtout de l'établissement des écoles normales à Québec et à Montréal. [Audet et Gauthier, p. 22]
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1857: Établissement de trois écoles normales. Inauguration des écoles normales de Montréal: Jacques-Cartier et McGill, le 12 mars, et de l'école normale Laval de Québec, le 12 mai.
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