La réforme du curriculum au Québec

Les intentions gouvernementales concernant la rénovation du curriculum

En 1992, dans le plan d'action sur la réussite éducative intitulé Chacun ses devoirs, on pouvait lire: ½Mais, la question doit être soulevée: certains éléments du curriculum ne sont-ils pas trop uniformes, trop rigides, trop contraignants? Toutes les actions entreprises en vue de faire un succès de la vaste opération visant à assurer la réussite éducative des jeunes doivent être accompagnées d'un réexamen du curriculum. [...] Le Ministère recherchera, avec ses partenaires, les voies et les moyens à prendre pour assouplir ou réaménager le curriculum [...]╗.

Cette démarche aura notamment pour effet de vérifier les connaissances, les habiletés et les attitudes qui doivent être développées de façon prioritaire chez tous les élèves. Elle permettra aussi de préciser, pour l'ensemble de la grille-matières, ainsi qu'à l'intérieur de chaque programme et parmi les règles de sanction des études, quels sont les éléments obligatoires, les éléments d'enrichissement et les éléments facultatifs╗.

De fait, en août 1992, un comité sur les ajustements au curriculum a été mis sur pied. Composé de 12 représentants des partenaires (principales associations et fédérations d'administrateurs et de personnels scolaires, ainsi que de parents) et de cinq représentants du ministère, ce comité a remis ses recommandations le 17 juin 1993, au moment même où la ministre de l'Éducation d'alors madame Lucienne Robillard venait de faire connaître les orientations et les mesures de renouveau pour le réseau collégial, mesures dont certaines avaient une incidence sur le curriculum du secondaire. Au sujet du secondaire, on pouvait lire dans le document Des collèges pour le Québec du XXIe siècle: ½En raison de son homogénéité poussée, le curriculum québécois permet même des disparités moins grandes que celles que l'on peut observer dans la plupart des écoles secondaires nord-américaines. La question, maintes fois soulevée en commission parlementaire, est plutôt de savoir ce que doit comporter le DES obtenu pour justifier une admission au collège qui offre un minimum de garantie de réussite╗.

En novembre 1993, la ministre Robillard a fait connaître ses intentions et orientations concernant cette fois l'école primaire et secondaire. La rénovation du curriculum est au coeur du document Faire avancer l'école - L'enseignement primaire et secondaire québécois: orientations, propositions, questions. Ce document, qui fut soumis à la consultation, proposait des mesures pour améliorer la qualité de la langue maternelle, pour renforcer l'apprentissage de la langue seconde, pour accroître la diversification des cours au second cycle du secondaire et pour réviser les règles d'obtention du diplôme d'études secondaires. Il posait aussi un certain nombre de questions sur l'apprentissage de l'anglais, langue maternelle, sur le statut de certaines matières et la place qu'elles doivent occuper dans la grille-matières et sur l'accès des jeunes à la formation professionnelle. Un des chapitres de ce document est consacré à l'accentuation de la visée d'une formation générale ½ de bon niveau╗.

On y indiquait aussi que l'école est trop embarrassée par le nombre de programmes et d'objectifs et que des réponses doivent être trouvées aux questions suivantes: ½Que devraient savoir les jeunes à la fin du secondaire? Que devraient-ils savoir faire et savoir être?╗.

Pour répondre à cette question, le document ministériel proposait de ½mettre au point un profil de sortie réaliste et fonctionnel, indiquant les savoirs, les savoirs-faire et les savoirs-être caractéristiques d'un élève à la fin du primaire et du secondaire╗. Le document prévoyait qu'il fallait confier ce travail à ½ un comité des sages rassemblant des personnalités du monde de l'éducation, mais aussi des principaux secteurs de la vie socioculturelle et économique québécoise╗.

Ce qui fut fait le 30 mars 1994, date de création du Groupe de travail sur les profils de formation au primaire et au secondaire. Sous le titre Préparer les jeunes au 21e siècle, ce groupe de travail présidé par Claude Corbo, alors recteur de l'Université du Québec à Montréal, a proposé à la réflexion, le 2 juin 1994, un ensemble de propositions comprenant des pistes de réflexion portant notamment sur les finalités et les rôles de l'école, sur les grands domaines d'apprentissage et sur les profils de formation à la fin du primaire et du secondaire.

Toutefois, avant que ces propositions ne soient soumises à un débat public, le gouvernement nouvellement élu convoquait, le 9 avril 1995, des États généraux sur l'éducation dont un des objectifs était ½d'être un lieu de définition des objectifs à privilégier pour l'école, entendue dans son sens le plus large, d'aujourd'hui et de demain╗.





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