PÉcheurs se prÄparant pour la prise: Pubnico, 1900.
La pÉche n'Ätait pas aussi largement pratiquÄe au Nouveau-Brunswick ou ê l'δle-du-Prince-âdouard qu'en Nouvelle-âcosse, il n'empÉche qu'elle reprÄsentait, aprÅs l'agriculture, l'occupation la plus importante de la rÄgion. La pÉche Ätait essentiellement saisonniÅre, notamment dans les zones cÖtiÅres o¥ l'on comptait surtout sur le passage des espÅces migratrices aux diffÄrentes pÄriodes de l'annÄe. Lorsque la saison battait son plein, les pÉcheurs travaillaient pratiquement 24 heures sur 24, six jours par semaine, habitant souvent des abris de fortune amÄnagÄs sur la plage. La pÉche hauturiÅre, moins commune avant la ConfÄdÄration, comptait sur des grandes goÄlettes qui, manoeuvrÄes par une douzaine d'hommes, effectuaient des sorties qui duraient parfois plusieurs semaines. Les garìons dÄbutaient trÅs jeunes comme assistants et, ê l'ëge de quatorze ans, se joignaient ê leurs pÅres comme pÉcheurs en titre.
Producteurs indÄpendants exploitant leurs propres bateaux, les pÉcheurs travaillaient normalement en Ächange d'une part aux rÄcoltes, et non d'un salaire. Si les prises Ätaient bonnes et les prix ÄlevÄs, la rÄmunÄration Ätait acceptable, mais cette situation ne s'observait que rarement. Les commerìants qui achetaient le poisson adoptaient le systÅme du paiement en nature: ils avanìaient de l'argent aux pÉcheurs quitte ê se faire rembourser en poisson. Ce systÅme crÄa un cycle d'endettement qui rendait la vie dure ê beaucoup de pÉcheurs. Les annÄes subsÄquentes virent apparaötre une tendance ê l'exploitation commerciale proprement dite des gros bateaux de pÉche hauturiÅre. Bien des pÉcheurs devinrent en quelque sorte des salariÄs, mais cette Ävolution n'a pas ÄliminÄ totalement la pratique traditionnelle, c'est-ê-dire, le travail en Ächange d'une part aux rÄcoltes, et non d'un salaire. Le regroupement syndicaliste de cette main-d'oeuvre Ätait pratiquement impossible. On trouve dans le volume 26 de l'Histoire du Canada en images, Terre-Neuve: La chasse au phoque et la pÉche ê la morue au Labrador, un examen plus dÄtaillÄ d'une industrie analogue.
