Le profil que Halifax dÄcoupe sur le ciel Ätait dominÄ, jusqu'ê une date rÄcente, par la confiserie Moir's qu'on voit dans cette photo. AprÅs des dÄbuts analogues ê ceux des nombreuses petites boulangeries familiales qui desservaient Halifax vers le milieu du siÅcle, Moir's distanìa ses concurrents en s'adjugeant des marchÄs pour fournir le pain ê la garnison de la citadelle de Halifax et le biscuit aux navires de la Royal Navy. Ce bond en avant permit ê Moir's de tirer profit de l'attitude encourageante de la Politique nationale ê l'Ägard des raffineries de sucre et des confiseries. Vers la fin du dix-neuviÅme siÅcle, Moir's a diversifiÄ ses produits pour devenir l'une des plus importantes confiseries du Canada. Elle jouit encore de cette place.
Au moment o¥ Moir's prenait de grandes dimensions, les autres boulangers de Halifax, dont la plupart n'employaient qu'un petit nombre d'apprentis et de compagnons, ont dÄcidÄ de rÄglementer leurs conditions de travail. Habituellement, les boulangers travaillaient de deux heures du matin jusqu'au milieu de l'aprÅs-midi, mais leurs salaires Ätaient rarement Äquivalents ê ceux des autres ouvriers du mÉme niveau de qualification. ╦ Moir's, toutes les tentatives, mÉme officieuses, pour l'amÄlioration des horaires ou des salaires Ätaient neutralisÄes. L'usine de bonbon de Moir's employait surtout des jeunes femmes, groupe difficilement organisable dans n'importe quelle industrie. En somme, l'hostilitÄ traditionnelle de Moir's envers les mouvements syndicaux traduisait typiquement l'attitude des hommes d'affaires de Halifax. C'est pourquoi, la capitale de la Nouvelle-âcosse Ätait l'un des centres de main-d'oeuvre les plus faibles de la rÄgion.
