Les AmΘrindiens des plaines vivaient surtout de bison (Bison americanus). Les traiteurs de fourrures avaient aussi besoin du bison pour se nourrir. Ils en conservaient la viande de diverses faτons, notamment entreposΘe dans des glaciΦres souterraines; aux postes importants, des centaines de carcasses de bison Θtaient ainsi emmagasinΘes chaque automne en prΘvision de l'hiver. L'ordinaire des voyageurs se composait de pemmican, viande de bison sΘchΘe et rΘduite en poudre, mΩlΘe α de la graisse animale et parfois additionnΘe de baies avant d'Ωtre rangΘe dans des sacs de peaux. Le mΘlange, une fois durci dans la peau de bison se transportait par blocs de quatre-vingt-dix livres (40 kg) et se conservait trΦs longtemps. Cet aliment riche en calories se consommait en rago√t, frit ou mΩme cru au besoin. La plupart des postes de l'Ouest Θtablissaient des rations quotidiennes de viande de bison ou de pemmican. Normalement, un voyageur recevait huit livres (3,5 kg) de viande de bison fraεche ou une livre et demie (0,6 kg) de pemmican par jour; au poste, les hommes moins actifs, les femmes et les enfants avaient droit α de plus petites rations. On leur donnait parfois des substituts, par exemple six lapins, six tΘtras, trois poissons blancs ou trois gros canards par jour, avec de la graisse, des baies et des pommes de terre Θventuellement. On voit ici une AmΘrindienne qui rΘduit en poudre, au pilon, la viande sΘchΘe pour prΘparer le pemmican dont elle remplit ensuite les sacs de peau.
Aux yeux des premiers traiteurs, la population des bisons Θtait inΘpuisable et ils tuaient souvent un animal de mille livres(450 kg) pour prΘlever la viande d'un seul repas. La chasse soutenue, pratiquΘe α cheval, fit des ravages et les grands troupeaux dΘclinΦrent progressivement au cours du XIXe siΦcle, jusqu'α ce que les derniers troupeaux des prairies disparaissent, vers la fin des annΘes 1870.
