Les EuropΘens fortunΘs portaient des chapeaux de feutre faits avec de la fourrure du castor avant mΩme les dΘbuts du commerce des fourrures avec l'AmΘrique du Nord. Le feutrage, procΘdΘ consistant α fouler du poil ou de la laine, fut inventΘ avant le tissage ou le filage et Θtait connu dans de nombreuses parties du monde. Le feutre est plus rΘsistant que du textile tissΘ parce que les fibres sont entrelacΘes dans toutes les directions et ne se dΘchireront pas en ligne droite. De plus, le feutre est plus Θtanche α l'eau. Pour faire des chapeaux de feutre, on prΘfΘrait la fourrure de castor α celle de tout autre animal, car elle Θtait durable et impermΘable, et avait un Θclat particulier. Le castor europΘen avait presque disparu α la fin du XVIe siΦcle, ce qui augmentait la demande de fourrure de castor d'AmΘrique du Nord. Les plus beaux chapeaux de feutre Θtaient faits entiΦrement de fourrure de castor, les chapeaux moins co√teux de laine et de castor et les chapeaux bon marchΘ entiΦrement de laine. En Europe de l'Ouest, la chapellerie Θtait un mΘtier spΘcialisΘ qui Θtait apparu dΦs le XVe siΦcle, bien qu'il fut dangereux, car le ½tremblement du chapelier╗ causΘ par un lent empoisonnement au nitrate de mercure, substance utilisΘe lors d'une des Θtapes de la prΘparation du feutre, Θtait un mal assez rΘpandu. AprΦs avoir dΘtachΘ les poils de la peau, on les formait en une capade qu'on pressait sur un morceau de lin (a) et qu'on enroulait dans un morceau de cuir (b). On dΘroulait ensuite le cuir d'o∙ on tirait deux piΦces de castor qui Θtaient rabattues l'une sur l'autre de maniΦre α leur donner la forme d'un gros bonnet d'Γne (c). Si un chapeau Θtait fait avec un textile autre que la fourrure de castor, on ajoutait α cette Θtape une nappe de castor. Cette nappe Θtait une couche extΘrieure de fourrure qu'on intΘgrait α la matiΦre du chapeau en la roulant aprΦs l'avoir mouillΘe. Le chapeau Θtait maintenant prΩt pour la mise en forme. On roulait le ½bonnet d'Γne╗ sur lui-mΩme afin de former une piΦce de feutre plate et circulaire (d) qu'on pressait sur une forme de bois du modΦle dΘsirΘ (e). Finalement, le chapeau Θtait ornΘ de garnitures, brossΘ, sΘchΘ, teint et raidi au moyen d'une couche de gomme laque ou de colle. Les styles de chapeaux changΦrent, mais jusqu'α l'apparition de la soie dans les annΘes 1830, le feutre de castor demeura le tissu idΘal pour un chapeau de grande qualitΘ.
