Vers la fin de la pÄriode de dÄpression, les bidonvilles provisoires deviennent le centre du commerce, de l'alimentation et du divertissement dans les secteurs ouest et sud de Turner Valley. AprÅs 1936 et durant la troisiÅme vague de prospÄritÄ de Turner Valley, ╟Little New York╚ (Longview) et ╟Little Chicago╚ (Royalties) remplacent Poverty Flats, Whisky Row et Dogtown, villes du secteur central de Turner Valley. Les bidonvilles Ätaient simplement transportÄs de la zone des puits ÄpuisÄs aux nouvelles zones de jaillissement du pÄtrole. Leurs noms reflÄtaient l'influence locale marquÄe du personnel de forage originaire des âtats-Unis et l'influence de la culture populaire des âtats-Unis durant la dÄpression. Le nom de ╟Little Chicago╚ faisait allusion ê un Äpicier local originaire de Black Diamond qu'on avait surnommÄ ╟Little Al Capone,╚ (ê Little Al Capone devait correspondre un Little Chicago) parce qu'il portait une cicatrice ê la lÅvre supÄrieure et vendait ses articles d'Äpicerie ê des prix faramineux. Naturellement, ce microcosme de la culture populaire des âtats-Unis ne pouvait Étre complet sans un ╟Little New York╚, nom qu'on donna provisoirement ê Longview, dans le secteur sud de Turner Valley, avant qu'elle n'e₧t reìu en 1937 son nom officiel selon les registres de la poste.
La rue principale de ce milieu urbain mobile et de fausse apparence regroupait habituellement un magasin gÄnÄral, une station service, une pharmacie, un hÖtel, plusieurs restaurants, une salle de cinÄma, une salle de billard et toute la gamme des coins clandestins, telles les maisons de jeu et les caches des bootleggers qui Ächappaient aux descentes de la ╟dry squad╚ de Calgary (police spÄcialisÄe dans la rÄpression de la contrebande de l'alcool). D'aprÅs ce qu'on dit, des prostituÄes de Calgary se rendaient aux villages deux fois par mois et visitaient briÅvement les baraquements de la compagnie.
╦ l'approche de la guerre et par suite du dÄclin de la production du gisement pÄtrolier, le dÄpart de ces communautÄs s'effectue aussi rapidement que leur arrivÄe. Celles-ci se dirigent cette fois vers le nord et plus prÄcisÄment vers le gisement de Home-Millarville. Lorsque Royalite quitte la zone ê l'automne de 1 941, les baraquements l'accompagnent et les restaurants ainsi que les autres entreprises locales dÄmÄnagent pour s'installer ê Millarville. Comme dit un homme d'esprit de Turner Valley: ╟Chers amis, si les ouvriers des champs de pÄtrole ont des grosses voitures et des petites maisons, c'est pour mieux s'accommoder ê la vie nomade.╚
Source: Archives provinciales de l'Alberta, collection H. Pollard (P 1938)
