Pendant presque toute la pÄriode de trÅs forte croissance qui a prÄcÄdÄ 1913, la main-d'oeuvre agricole Ätait plutÖt rare. Devant l'importance Äconomique que prenait pour le pays la rÄcolte des cÄrÄales des Prairies dÅs qu'elles Ätaient m₧res, la Compagnie de chemin de fer Pacifique canadien, en coopÄration avec les administrations provinciales et les agents d'immigration du gouvernement fÄdÄral, a commencÄ ê organiser des opÄrations moissons en 1890. Par la suite, d'autres sociÄtÄs ferroviaires ont aussi pris part ê ces opÄrations qui devaient devenir une migration annuelle de travailleurs. Chaque annÄe, des hommes des Maritimes et du centre du Canada aussi bien que de Colombie-Britannique et des âtats-Unis se rendaient aux moissons attirÄs par les tarifs ferroviaires aller-retour rÄduits et les salaires ÄlevÄs qu'on leur promettait dans les vastes campagnes de publicitÄ qui commenìaient en juillet. En 1911, plus de 33 000 rÄpondirent ê l'appel.
Un afflux aussi massif de travailleurs posait Ävidemment de graves problÅmes de rÄpartition, aussi Ätait-il inÄvitable que l'on envoie trop d'hommes dans certaines rÄgions, quand on se plaignait de pÄnurie dans d'autres. Les salaires Ätaient souvent infÄrieurs ê ce qui avait ÄtÄ promis, mais pourtant, la plupart des migrants rÄussissaient ê dÄnicher l'emploi qui leur convenait et pouvaient rentrer chez eux satisfaits. Certains profitaient mÉme de ces opÄrations pour sonder la rÄgion avant de demander une concession.