La faòence Äpaisse, cuite ê grand feu, ê laquelle on a donnÄ le nom gÄnÄral de ╟faòence feldspathique╚ peut prÄsenter des dÄcors ê l'Äponge, peints ou imprimÄs; toutefois, on a trouvÄ dans les foyers canadiens de nombreux exemples de faòence blanche. La faòence feldspathique Ätait prÄsente ê la ville comme ê la campagne. Dans sa rÄclamation relative aux objets qu'il avait perdus dans l'attaque de sa maison par des Ämeutiers, le 26 avril 1849, Louis Hippolyte Lafontaine inscrivit deux livres et dix shillings pour un nÄcessaire de toilette en faòence blanche.
La soupiÅre que l'on voit ici fut fabriquÄe par John Ridgway (diapositive 7) et date de l'Äpoque trÅs courte (1856-1858) o¥ ce potier fut associÄ avec un financier appelÄ Bates. La maison Ridgway, Bates & Co. avait un agent ê MontrÄal; celui-ci annonìait dans la Gazette qu'il prenait les commandes en provenance de toute l'AmÄrique du Nord britannique.
Ce genre de faòence nous rappelle que tous les services de table de l'Äpoque victorienne n'Ätaient pas toujours trÅs dÄcorÄs. Au cours de la Grande Exposition de 1851 ê Londres, le critique de l'Art Journal, aprÅs avoir vu l'exposition de John Ridgway, fÄlicitait ce dernier de se prÄoccuper des ╟besoins quotidiens╚, ainsi que tous les potiers de proposer des piÅces de qualitÄ ê des prix qui ne les destinaient pas qu'aux riches. Il ajoutait: ╟MÉme dans le cas des piÅces de valeur, il n'est pas nÄcessaire que le motif soit compliquÄ pour avoir de la classe╚.
Aujourd'hui encore, on fabrique ce genre de faòence, ancÉtre de celle qu'on trouve dans les hÖtels modernes, mais elle est moins prÄsente dans les foyers qu'elle ne l'Ätait ê l'Äpoque victorienne.
Source: MusÄe national de l'Homme, MusÄes nationaux du Canada (S81-26)
