Les dÄcors ê l'Äponge qui, d'aprÅs ce qu'Äcrivit en 1923 l'historien et potier Äcossais Arnold Fleming, Ätaient effectuÄs sous glaìure au moyen d'Äponges dans lesquelles on avait dÄcoupÄ les motifs (parfois, on tamponnait simplement l'Äponge ê la surface de la piÅce sans suivre de motif dÄterminÄ); ce genre de dÄcor fit son apparition sur la vaisselle et les articles de toilette en faòence ordinaire et en faòence feldspathique. Les faòences dÄcorÄes ê l'Äponge, destinÄes principalement aux foyers ruraux, arrivaient au Canada en provenance d'âcosse principalement, mais Ägalement des potiers de Tyneside, du Staffordshire, du pays de Galles et d'Irlande. Le tarif d'un potier Äcossais des annÄes 1850 nous rÄvÅle que la faòence dÄcorÄe ê l'Äponge Ätait relativement bon marchÄ par rapport aux autres faòences communes: la faòence ê filet (diapositive 3) et la faòence dÄcorÄe ê l'Äponge co₧taient le mÉme prix; elles Ätaient un peu moins chÅres que la faòence imprimÄe la plus commune, c'est-ê-dire, celle portant le dÄcor ╟Willow╚. Une sauciÅre ê filet ou dÄcorÄe ê l'Äponge co₧tait sept pence et une sauciÅre dÄcorÄe du motif ╟Willow╚ en co₧tait neuf.
Il est difficile de dater les faòences dÄcorÄes ê l'Äponge parce qu'elles bÄnÄficiÅrent d'une longue popularitÄ. Cette mÄthode de dÄcoration fut employÄe avant l'Äpoque victorienne, et jusqu'au XXe siÅcle. Le plat de service que l'on voit ici n'est pas antÄrieur aux annÄes 1870 et date probablement de la fin du siÅcle. Il s'agit d'une faòence que l'on appelle aujourd'hui ╟Portneuf╚, au QuÄbec.
Tout le monde au Canada se servait de faòences dÄcorÄes ê l'Äponge. Dans le Niagara Mail du 4 dÄcembre 1840, Alexander Christie faisait de la publicitÄ pour sa ╟faòence bleue dÄcorÄe ê l'Äponge╚ ainsi que pour d'autres faòences communes. J.P. Davies faisait de mÉme dans le numÄro du 6 octobre 1873 du Victoria Daily Standard. Les amateurs de faòence dÄcorÄe ê l'Äponge cherchaient davantage un objet aux couleurs attrayantes et bon marchÄ plutÖt qu'une oeuvre d'art. Fait ê noter: l'illÄgalitÄ des intervalles entre les rosettes dÄcorant cette piÅce. Par exemple, sur le bord supÄrieur, deux rosettes sont si rapprochÄes qu'elles se touchent.
Source: MusÄe national de l'Homme, MusÄes nationaux du Canada (S81-2)