Les rÅglements prescrivaient que chacun des lits d'une chambrÄe devait Étre partagÄ par trois soldats. On avait toutefois prÄvu qu'un des trois se trouverait de garde, de sorte que le lit ne serait jamais occupÄ par plus de deux hommes ê la fois. Les soldats dormaient sur des paillasses et disposaient chacun d'une couverture de laine. On faisait cuire les aliments dans la marmite en fer attribuÄe ê chaque chambrÄe, et on mangeait dans de la vaisselle grossiÅre en grÅs ou en Ätain. Chaque soldat gardait ses rations et ses biens personnels dans un coffre, prÅs de son lit. Dans la premiÅre moitiÄ du XVIIIe siÅcle, il n'existait encore que peu de rÅgles relativement ê l'entretien des casernes, car l'idÄe de loger les soldats dans un mÉme bëtiment Ätait relativement nouvelle dans l'armÄe franìaise.
Les hommes Ätaient tenus de faire leur lit et de balayer les planchers. ╦ Louisbourg, les soldats qui travaillaient aux fortifications devaient Étre ê l'ouvrage une heure aprÅs le rÄveil, ce qui ne leur laissait guÅre le temps de faire du mÄnage. Cette tëche incombait vraisemblablement aux hommes qui n'Ätaient pas de garde un jour donnÄ. Les autoritÄs militaires reconnaissaient le danger de maladies contagieuses que reprÄsentent des logements insalubres, et les officiers de compagnies devaient inspecter rÄguliÅrement les chambrÄes pour s'assurer de leur propretÄ. Ce rÅglement n'Ätait cependant pas toujours appliquÄ, car il arriva au moins une fois que les paillasses, qui auraient d₧ Étre changÄes tous les mois, furent utilisÄes une annÄe entiÅre. Il en rÄsulta une invasion de poux, si grave que les hommes allÅrent dormir ê l'extÄrieur.
Quant aux soldats, ils devaient se laver la figure et les mains tous les jours, s'attacher les cheveux en une queue derriÅre la tÉte et garder leurs uniformes propres et convenablement raccommodÄs. Ils recevaient chaque annÄe une provision de savon, d'aiguilles et de fil. Un apprenti chirurgien Ätait en outre affectÄ ê la caserne pour raser les hommes et leur donner les premiers soins. Les soldats du rÄgiment de Karrer disposaient pour leur linge des services d'une laveuse, mais ceux des compagnies franches devaient s'entendre individuellement, au sujet du blanchissage, avec une femme de ville, souvent Äpouse de soldat.