C'est ê Mons, en Belgique, que l'armÄe britannique s'est affrontÄe pour la premiÅre fois aux forces allemandes en ao₧t 1914. Les Britanniques arrÉtÅrent l'avance ennemie pendant un jour, puis ils se retirÅrent en bon ordre. La rÄgion de Mons fut occupÄe par l'Allemagne pendant plus de quatre ans. En novembre 1918, toutefois, au moment o¥ les AlliÄs repoussaient l'ennemi, le Corps expÄditionnaire canadien qui Ätait arrivÄ ê l'Ätape ultime de sa participation ê la PremiÅre Guerre mondiale, eut pour mission de libÄrer Mons. Il lanìa son attaque le 10 novembre et le lendemain ê l'aube, la ville Ätait libÄrÄe.
Un incident Ätrange et touchant se produisit ê Saint-Symphorien, village situÄ dans les environs de Mons, ê l'est de la ville. Les soldats du 29e bataillon rencontrÅrent une petite Belge timide qui dit en franìais, aprÅs avoir entendu les troupes chanter, qu'elle savait une chanson anglaise. On lui demanda de la chanter, et, aprÅs s'Étre un peu fait prier, elle entonna Tipperary. Les soldats furent tout ÄtonnÄs de trouver une enfant capable de chanter cette cÄlÅbre rengaine militaire sur un territoire qui avait ÄtÄ pendant si longtemps placÄ sous la fÄrule des Allemands. Alors, surmontant sa timiditÄ, le petite fille raconta qu'il y avait des annÄes, des soldats anglais, qui avaient logÄ chez elle, lui avaient appris la chanson. Ces soldats lui avaient dit en partant de bien s'en souvenir car ils reviendraient un jour et lui demanderaient de la leur chanter. Les Canadiens portaient ê peu prÅs les mÉmes uniformes que les Britanniques, aussi l'enfant crut-elle que c'Ätaient les soldats qui avaient fait une halte ê Mons en ao₧t 1914.
Inglis Sheldon-Williams (1870-1940) est nÄ en Grande-Bretagne et c'est lê qu'il est dÄcÄdÄ, mais il a vÄcu de temps ê autre au Canada. Il a notamment habitÄ de 1887 ê 1891 prÅs de Cannington (sur un territoire qui est maintenant devenu la Saskatchewan) avant d'aller en Europe Ätudier les beaux-arts. Il peignit plus tard de mÄmoire des scÅnes sur le travail de la terre et l'Älevage dans les Prairies. Il fut appelÄ ê faire de la peinture militaire lors de la Guerre des Boers et de la guerre russo-japonaise. Il rÄsida encore une fois au Canada de 1913 ê 1917 et devint alors trÅs liÄ avec Norman Mackenzie, Äminent protecteur des arts de Regina, qui fut nommÄ plus tard membre du conseil d'administration de la Galerie nationale du Canada. L'artiste fut invitÄ par l'entreprise de Mackenzie ê faire des oeuvres pour la collection des Souvenirs de guerre canadiens. Sheldon-Williams retourna par la suite en Europe pour y poursuivre sa carriÅre. Cette immense huile sur toile (de 302 x 452 cm) est composÄe presque comme une frise. Des figures trÅs stylisÄes sont disposÄes selon des poses conventionnelles pour attirer le regard sur le soldat qui lÅve le bras au centre du tableau.
Source: MusÄe canadien de la guerre, division du MusÄe national de l'Homme, MusÄes nationaux du Canada (8969)
