L'apparence austÅre et primitive de ce village, 35 ans aprÅs sa fondation par la British American Land Company, illustre bien le peu de progrÅs fait par la colonisation dans le territoire de St-Franìois. Robinson, o¥ la Compagnie possÄdait son quartier gÄnÄral rÄgional, avait cependant une Äcole modÅle (c'est-ê-dire une Äcole ÄlÄmentaire supÄrieure), deux Äglises, un magasin, un bureau de poste et une taverne, ainsi que plusieurs boutiques d'artisans et des moulins, mais nous pouvons constater nÄanmoins que le dÄfrichement de la campagne environnante avait ÄtÄ ê peine amorcÄ. En effet, les rÄformistes canadiens-franìais de l'AssemblÄe lÄgislative avaient eu partiellement gain de cause puisque la rÄbellion de 1837-1838 avait eu pour consÄquence le dÄclin passager de l'immigration britannique. La Compagnie se trouvait alors dans l'impossibilitÄ de remplacer les colons anglais qui s'Ätaient rÄfugiÄs aux âtats-Unis. La Compagnie avait investi dans ce secteur des sommes Änormes, mais en pure perte, car vers 1840 le village de Victoria fut abandonnÄ, les magasins de Gould tombÅrent en ruine et seulement quatre familles
demeurÅrent ê Robinson. Non seulement la scierie, la forge et la fabrique de carbonate de potasse brut Ätaient dÄsormais inexploitÄes mais la plupart des routes Ätaient dÄjê devenues impraticables. Incapable de faire face ê ses dettes, la Compagnie se vit dans l'obligation en 1841, de cÄder plus de 200 000 hectares du territoire de St-Franìois ê la Couronne. La Compagnie ne se soucia plus guÅre dÄsormais des cantons de Compton qui restaient en sa possession, prÄfÄrant concentrer ses efforts dans le ville de Sherbrooke et dans les concessions de la Couronne situÄes plus ê l'ouest. En raison de la pauvretÄ du sol des environs, Victoria devint un village fantÖme mais Robinson connut un nouvel essor grëce ê la construction de l'lnternational Railroad vers 1875. Le village apparaöt ici sur un dessin publiÄ dans le Canadian Illustrated News (11 fÄvrier 1871).
