└ l'Θpoque des premiers sondages dans le marΘcage de Bear Creek, devenu depuis Petrolia, personne n'imaginait qu'une ville serait fondΘe α cet endroit. L'article du Globe de Toronto (2 septembre 1861) ne prΘsentait certes pas la localitΘ sous un jour bien sΘduisant.
Presque tous les baraquements sont bondΘs de pensionnaires -- des AmΘricains pour la plupart, ou des hommes qui ont vΘcu longtemps aux ╔tats-Unis, bien qu'un trΦs grand nombre de Canadiens soient rΘcemment venus se joindre α la population. Comme il fallait s'y attendre, on trouve ici un Θtrange amalgame de mΘtiers et de professions. Il n'est pas rare de rencontrer des Californiens, dont l'expΘrience dans les mines d'or est un atout dans la recherche de la ½graisse╗, comme ils appellent le pΘtrole.On voit des mΘdecins et des tailleurs, des colonels et des cordonniers,des hommes de tous genres et de toutes conditions. Bien que la vente d'alcool se pratique dans la plupart des baraques, les cas d'ivresse sont extrΩmement rares. Ceux qui travaillent α Petrolia depuis le dΘbut attestent que la communautΘ vit dans une parfaite tranquillitΘ; en effet, aucune rixe ne s'est jamais produite, et les coups de poignards ou d'armes α feu restent parfaitement inconnus. Il y a grande pΘnurie de jupons, mais, de toute faτon, les dames en quΩte d'admirateurs feraient mieux de dΘmΘnager α Enniskillen. Lorsqu'elles passent devant les ½h⌠tels╗ α la fin d'une journΘe de travail, les pensionnaires sortent pour les regarder et, dussent-elles s'embourber ou se trouver en quelque autre difficultΘ, il ne manquerait pas de bras vigoureux pour leur venir en aide. Elles voudront bien noter Θgalement que les ½graisseurs╗ ne manquent pas d'argent. MalgrΘ leur extΘrieur rude et leurs vΩtements assez huileux pour la poΩle α frire, ½ils ont du foin dans leurs bottes╗.
└ la suite de la dΘcouverte du puits King, en 1866, la population de la ville atteignit, presque du jour au lendemain, les 2 300 habitants. Les baraquements dont parlait l'article du Globe furent bient⌠t remplacΘs par des maisons, des magasins, des h⌠tels et des Θglises qui poussaient comme des champignons au milieu des derricks et des raffineries.
Vers 1874, annΘe ou ont ΘtΘ prises ces photographies, l'agglomΘration ne se rΘduisait plus α une rue principale; la ville n'offrait toujours que du bois et de la boue, mais il est intΘressant de remarquer le nombre de logements familiaux. Le boom de Petrolia, contrairement α la ruΘe vers l'or de la Californie qui l'avait prΘcΘdΘ, et α celle du Klondike, qui le suivrait, amena la crΘation d'une agglomΘration paisible.
