Cette vue du centre-ville de Calgary, prise en 1977, illustre de faτon frappante l'impact du boom pΘtrolier d'aprΦs la DeuxiΦme Guerre mondiale. On voit le sommet en pointe de la Calgary Tower, haute de 600 pieds, qui dΘcoupe le profil de Calgary. Depuis la guerre, le vieux centre des affaires a ΘtΘ presque entiΦrement reconstruit. L'expansion s'est faite surtout en hauteur, α mesure que les basses constructions de grΦs, qui remontaient α la premiΦre vague de prospΘritΘ de Calgary, Θtaient remplacΘes par d'imposantes tours de verre et de ciment de vingt a quarante Θtages.
Cette croissance dynamique, caractΘristique du rΘamΘnagement du centre-ville de nombreuses localitΘs, soulΦve un problΦme dont les urbanistes sont de plus en plus conscients. Avec la disparition des vieux quartiers, on en est venu α prendre conscience, bien que tardivement, que les anciennes constructions α l'aspect si familier constituent un lien essentiel avec le passΘ, qu'elles comptent pour beaucoup dans le sentiment d'identitΘ et de stabilitΘ sociale d'une collectivitΘ. Cette prise de conscience et l'assurance que certaines constructions possΦdent des caractΘristiques particuliΦres qui mΘritent d'Ωtre conservΘes ont convaincu de nombreux Calgariens de la nΘcessitΘ de considΘrer les co√ts et les avantages de la rΘnovation urbaine autant du point de vue social que du point de vue Θconomique.
Si les tours α bureaux que l'on voit ici sont autant de tΘmoignages du dΘveloppement qu'a connu Calgary aprΦs la guerre et de l'importante concentration de l'activitΘ commerciale dans le centre-ville, elles donnent Θgalement une idΘe du caractΦre Θconomique de la ville. Presque tous les Θdifices que l'on aperτoit sont occupΘs par des sociΘtΘs pΘtroliΦres, des intΘrΩts financiers ou des entreprises liΘes d'une faτon ou d'une autre α l'exploitation du pΘtrole. Cette homogΘnΘitΘ au niveau des entreprises commerciales -- qui ne se retrouve peut-Ωtre dans aucune autre ville canadienne -- fait que Calgary a une main-d'oeuvre composΘe en grande partie de cols blancs. Avec un tel profil de l'emploi, la ville ne peut faire autrement que d'avoir les salaires les plus ΘlevΘs de toutes les villes des Prairies et mΩme du Canada.
