Au tournant du siΦcle, le travail des enfants et des femmes Θtait une composante essentielle de la croissance industrielle de Toronto, en particulier dans l'industrie du vΩtement. La raison en Θtait simple: il Θtait facile de les exploiter. En 1882, le gouvernement mettait sur pied une commission chargΘe d'enquΩter sur ½le fonctionnement des usines et manufactures du Canada et la main-d'oeuvre qui y est employΘe╗. Les constatations de l'enquΩte Θtaient accablantes. La Commission royale notait, en 1889:
Afin de faire le maximum de profits tout en ayant le minimumde dΘpenses, les usines et les manufactures sont remplies defemmes et d'enfants et excluent littΘralement les hommesadultes. Il y a lα une raison bien Θvidente. Il est facile defaire travailler les femmes et les enfants pour des salairesdΘrisoires, de les soumettre α des exactions mesquines etexaspΘrantes et de les garder au travail pendant de longuesheures sans qu'ils ne se plaignent.
L'adoption, en 1886, de la Loi sur les manufactures mit fin α l'emploi, en Ontario, des garτons de moins de douze ans et des filles de moins de quatorze ans. Il en rΘsulta tout simplement une augmentation du nombre d'ouvriΦres. En 1891, les femmes reprΘsentaient 29% de la main d'oeuvre des industries torontoises.
Les marchands achetaient directement du fabricant ou encore mettaient sur pied leur propre manufacture. Ces derniΦres Θtaient souvent appelΘes des ½sweatshops╗ (ateliers de pressurage), parce que les femmes Θtaient entassΘes dans de petits locaux mal aΘrΘs, o∙ elles travaillaient gΘnΘralement 60 heures par semaine, sans toujours avoir α leur disposition des installations sanitaires. Le travail Θtait aussi accordΘ α forfait α des entrepreneurs qui possΘdaient de petits ateliers et qui, α leur tour, le distribuaient α des femmes travaillant α la maison. Il en rΘsultait des salaires plus bas et des heures plus longues, mais cette mΘthode se rΘvΘlait avantageuse pour les commerτants parce que l'isolement des ouvriΦres les empΩchait de s'unir et de pouvoir comparer leurs salaires.
Source: Collection de photographies historiques de T. Eaton
