La nature du logement des stiffs fait l'objet d'une certaine controverse. Les entrepreneurs et les fonctionnaires sympathisants ne cessent de prΘtendre que les hommes sont bien logΘs, mais les travailleurs se plaignent rΘguliΦrement des conditions dΘplorables qui existent dans les camps. Les tΘmoignages d'observateurs indΘpendants semblent confirmer que les baraques sont mal construites, bondΘes et insalubres. Un jeune ╔cossais ayant passΘ l'hiver de 1908 dans un camp de construction ferroviaire prΦs de la riviΦre Winnipeg donne une bonne description de son logis : ½De chaque c⌠tΘ du dortoir, une double rangΘe de couchettes comme on en trouve dans un navire. On Θtait deux par couchette. Deux fenΩtres, une α chaque bout, laissaient entrer la lumiΦre. La seule bouche d'aΘration Θtait une lucarne dans le toit. └ l'une des extrΘmitΘs, prΦs de la fenΩtre, se trouvait le lavabo; il s'agissait d'une espΦce d'auge contenant deux ou trois cuvettes en Θtain. Juste α c⌠tΘ, il y avait un baril d'eau. Tout ce qu'on avait α faire quand on avait fini Θtait de vider la cuvette dans l'auge. Un trou percΘ dans l'une des billes laissait sortir l'eau. Ensuite, on ne s'en occupait plus. Elle pouvait rester lα ou bien s'Θcouler ailleurs. C'Θtaient lα toutes les installations sanitaires. Une lampe α huile disposΘe α chaque extrΘmitΘ servait α l'Θclairage. Si l'on voulait faire quelque chose de spΘcial, comme lire ou Θcrire, on devait acheter des bougies. En fait, c'est ce que faisaient la plupart des hommes.╗
