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/ Canadas Visual History / Canadas_Visual_History_CD-ROM_1996_WIN31-95.iso / mac / V60 / V60F_8.MAC < prev    next >
Text File  |  1996-06-20  |  4KB  |  19 lines

  1. Le premier labour.  
  2.  
  3.      Parmi ses premiÅres tëches, le colon devait apprÉter sa terre pour la culture. Le premier labour Ätait souvent qualifiÄ d'expÄrience religieuse et, sans aucun doute, le fait de retourner un sol qui n'avait jamais ÄtÄ cultivÄ procurait une sensation spÄciale. Mais, comme le montre cette diapositive, l'opÄration Ätait loin du simple jardinage. La prairie Ätait couverte d'herbes vigoureuses et solidement enracinÄes, qui rÄsistaient farouchement ê la charrue. Sans les nouveaux versoirs d'acier coulÄ en coquilles des charrues, la tëche aurait pu Étre impossible. Bien que la plupart des histoires de pionniers des Prairies dÄcrivent la vie dans les plaines, les districts des parcs Ätaient Ägalement ouverts ê l'exploitation agricole et dans ces secteurs il fallait, sur une partie du terrain, enlever les arbres et les racines.
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  5.      Sur cette diapositive, le fermier emploie des chevaux pour tirer la charrue, mais on prÄfÄrait gÄnÄralement les boeufs lors des premiÅres annÄes d'Ätablissements, o¥ la tëche majeure consistait ê dÄfoncer le sol. Buck et Bright (deux noms trÅs rÄpandus) Ätaient lents, mais puissants. Ils se nourrissaient de l'herbe de la prairie, permettant d'Äconomiser le prix ÄlevÄ des graines de provende nÄcessaires aux chevaux, et ils co₧taient beaucoup moins que ceux-ci, ce qui est un facteur important pour tout fermier dÄbutant. AprÅs le dÄbut du siÅcle, et certainement avant 1914, les tracteurs ê vapeur et ê essence remplacÅrent les boeufs pour les premiers labours, mais avant cette Äpoque, les boeufs avaient dÄjê gagnÄ une place dans la lÄgende des pionniers. Mme Sarah Ellen Roberts, l'une de ces pionniÅres, se rappelait vivement cette Äpoque, et surtout une des premiÅres moissons sur leur ferme de l'Alberta.
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  7.      Les quatre boeufs sanglÄs en rang, papa conduisait l'attelage et Lote montait la plupart du temps sur la plate-forme pour faire avancer les boeufs, en agitant le fouet au-dessus d'eux lorsque c'Ätait nÄcessaire car papa, ê partir du siÅge du conducteur, ne pouvait les atteindre avec le fouet et ils bougeaient rarement sans cet encouragement. Il fallait deux conducteurs, car en plus de leur inclination naturelle ê se dÄplacer le plus lentement possible les boeufs Ätaient tentÄs de s'arrÉter pour manger les grains. Cependant, Frank s'employait ê mettre les gerbes en moyettes; bien s₧r, ê lui seul, il ne pouvait suivre le rythme de la lieuse, aussi, de temps ê autre, quand les boeufs se reposaient, Lathrop le rejoignait dans cette tëche.
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  9.      Je me rappelle bien le jour o¥ papa commenìa ê couper l'avoine, juste au sud de la maison. Pour une raison quelconque, il Ätait seul ce jour-lê. L'avoine Ätait trÅs dense. C'Ätait le premier andain, aussi les boeufs Ätaient-ils au milieu des grains et refusaient-ils tout simplement de bouger; en l'absence d'un second conducteur muni du fouet, ils Ätaient Ävidemment rÄsolus ê manger plutÖt qu'ê travailler. Papa tira, scia et cria, peut-Étre lanìa-t-il quelques jurons - cela, je ne saurais l'affirmer - mais ils ne bougÅrent pas d'un pouce. J'Ätais dÄjê allÄe une ou deux fois jouer du fouet, aussi voyant que mon pÅre avait un problÅme, je soulevai la fenÉtre et dis, de ma voix la plus douce: ╟Puis-je t'aider de quelque faìon?╚
  10.  
  11.      Il s'Äcria avec force: ╟Non! MÉme le diable ne pourrait les faire marcher vers l'enfer!╚ 
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  13.      Je refermai vivement la fenÉtre. Si papa avait ÄtÄ un homme grossier, -j'aurais ÄtÄ indignÄe, mais puisque ce n'Ätait pas le cas - en effet, il ne jurait presque jamais - j'ai trouvÄ la situation tout simplement drÖle et nous en avons tous ri quand j'ai racontÄ ce qui lui Ätait arrivÄ, plus tard.
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  15.      Source: Archives publiques du Canada (PA-31764)  
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