Le sous-lieutenant George Beurling, DSO, DFC, DFM avec barrette.
L'öle de Malte, qui est situÄe entre la Sicile et la Tunisie, fut un point stratÄgique important durant la Seconde Guerre mondiale. C'Ätait alors une possession du Royaume-Uni qui permit aux Britanniques de harceler les navires ennemis avec leurs sous-marins et leurs avions lance-torpilles, si bien que les forces de l'Axe, basÄes en Afrique du Nord, manquÅrent de ravitaillement essentiel. Les Allemands et les Italiens se vengÅrent en assiÄgeant Malte de juin 1940 ê dÄcembre 1942, et en bombardant son territoire au cours de frÄquents raids aÄriens. La forteresse de l'öle fut ravitaillÄe de temps ê autre au prix de lourdes pertes par des convois en provenance de Gibraltar et d'Alexandrie, qui devaient forcer le blocus de l'ennemi. La longue dÄfense de Malte fut une des ÄpopÄes des temps modernes, aussi, en 1942, le gouvernement britannique a-t-il dÄcernÄ la Croix de George ê l'ensemble de l'öle pour remercier la population civile de son courage.
George Frederick Beurling (1921-1948) Ätait originaire de Verdun au QuÄbec. Il fut le pilote de chasse qui remporta le plus de victoires ê Malte en parvenant ê abattre au moins 27 avions. PassionnÄ d'aviation dÅs sa jeunesse, il apprit ê piloter et voulut s'engager dans une armÄe de l'air qu'elle fut chinoise, finlandaise, canadienne ou britannique. Les ÄvÄnements empÉchÅrent Beurling de s'engager dans les deux premiÅres, et l'Aviation royale du Canada le refusa parce qu'il n'avait pas terminÄ ses Ätudes secondaires. Le jeune pilote entreprit alors deux traversÄes de l'Atlantique pour entrer dans la RAF. Devenu sergent, il fut envoyÄ ê Malte au printemps 1942, et se mit alors ê remporter un nombre remarquable de victoires. Il fut aussi promu officier, ê son corps dÄfendant, et dÄcorÄ ê quatre reprises. Beurling cessa son action ê Malte aprÅs avoir ÄtÄ blessÄ lorsque son avion fut abattu en octobre 1942. Il s'Äcrasa plus tard au sol alors qu'il Ätait a bord d'un avion de transport, mais il s'en sortit, se fit muter dans l'Aviation royale du Canada, et recommenìa ê voler. En 1948, Beurling se tua ê Rome en essayant un avion alors qu'il avait l'intention de se rendre en Israæl o¥ il voulait s'engager comme mercenaire.
Les succÅs de Beurling comme pilote de chasse sont imputables ê plusieurs facteurs dont le plus remarquable Ätait sa vue exceptionnelle. Par ailleurs, il se consacrait entiÅrement ê sa tëche. Comme il n'avait pas terminÄ ses Ätudes secondaires, il apprit tout seul la trigonomÄtrie et appliqua les principes de cette science ê l'artillerie. Cela lui permit d'abattre des avions ennemis en n'utilisant qu'un minimum de munitions; de fait, il lui arrivait souvent de mettre deux ou plusieurs adversaires hors de combat au cours d'un mÉme engagement. Voici un incident survenu en Angleterre aprÅs la carriÅre de Beurling ê Malte qui en fournit une bonne illustration. Un jour qu'il chassait avec un autre pilote, les deux hommes virent un lapin bondir devant eux, Beurling tira sur l'animal qui tomba raide mort. Tandis que les deux chasseurs se dirigeaient vers la proie, Beurling dÄclara : ╟J'ai visÄ un point situÄ ê deux pieds trois pouces devant le lapin pour loger tous mes plombs dans la tÉte de l'animal et ne pas gëcher sa viande╚. Son ami fut tout d'abord sceptique, mais quand il examina le lapin, il constata qu'il avait eu deux plombs dans une oreille, un plomb dans une patte de devant, et que tous les autres se trouvaient dans la tÉte.
Homme Ätrange et indisciplinÄ, Beurling ne voulait pas devenir officier, et il continua ê s'habiller de faìon nÄgligÄe aprÅs sa promotion. Sa tenue inacceptable, ses vols dangereux ê basse altitude et son mÄpris de l'autoritÄ auraient certainement attirÄ la colÅre de ses supÄrieurs sur lui s'il n'avait pas obtenu de brillants rÄsultats durant ses combats. En octobre 1944, soit sept mois avant le jour de la victoire en Europe, Beurling fut dÄmobilisÄ avec tous les honneurs voulus. Selon les communiquÄs officiels, on entendait ainsi lui permettre de revenir plus vite ê la vie civile, mais en fait l'Aviation royale du Canada se tirait ainsi une douloureuse Äpine du pied.
Cette huile sur toile (de 76,2 x 63,5 cm) a ÄtÄ peinte par Edwin Holgate. Pour plus de prÄcisions au sujet de cet artiste, lire le texte qui se rapporte ê la diapositive n√ 16.
Source: MusÄe canadien de la guerre, division du MusÄe national de l'Homme, MusÄes nationaux du Canada (11484)