home *** CD-ROM | disk | FTP | other *** search
/ Canadas Visual History / Canadas_Visual_History_CD-ROM_1996_WIN31-95.iso / mac / SHARED.DIR / 00941_Field_V41FA.txt < prev    next >
Text File  |  1996-08-11  |  31KB  |  81 lines

  1. ├ëVOLUTION DE LA MODE VESTIMENTAIRE CANADIENNE AU DIX-NEUVI├êME SI├êCLE 
  2.  
  3. K.B. Brett 
  4.  
  5.      Autrefois, c'├⌐tait les membres de la famille royale et ceux de la noblesse ou les personnes influentes qui donnaient le ton de la mode. Selon la fa├ºon dont ils s'habillaient, ils imposaient l'extravagance ou la sobri├⌐t├⌐: les femmes, habituellement, choisissaient de pr├⌐f├⌐rence l'extravagance et c'├⌐tait ├á qui porterait, par exemple, les paniers les plus vastes ou les coiffures les plus hautes; les hommes, comme le beau Brummel et Lord Byron, choisissaient la sobri├⌐t├⌐. Ce n'est qu'├á l'arriv├⌐e du premier couturier, le dessinateur de mode Charles Worth qui habillait l'├⌐l├⌐gante princesse fran├ºaise Eug├⌐nie dans les ann├⌐es 1850, que l'influence exerc├⌐e par la femme du monde s'estompa au profit de celle de son couturier. Aujourd'hui, les couturiers exercent encore une influence consid├⌐rable, mais ils ne r├⌐servent pas leur talent aux seules femmes riches ├á la mode; ils habillent aussi les femmes qui poursuivent une carri├¿re et les jeunes personnes actives aux moyens plus limit├⌐s. Mary Quant et le groupe de jeunes dessinateurs de Londres qui ont mis la mini-jupe ├á la mode sont parmi les plus repr├⌐sentatifs de cette tendance. Ce changement a abouti ├á la diversit├⌐ du v├¬tement aujourd'hui adapt├⌐ aux diff├⌐rents modes de vie. Les jeunes personnes n'ont plus ├á attendre le jour o├╣ elles pourront enfin s'habiller comme des adultes, comme c'├⌐tait le cas dans le pass├⌐.
  6.  
  7.      Les Canadiens et les Canadiennes, comme leurs anc├¬tres fran├ºais, britanniques ou am├⌐ricains, ├⌐taient extr├¬mement d├⌐sireux de conna├«tre la derni├¿re mode, mais, seuls, ceux des grandes et petites villes, qui recevaient des nouvelles directes de Paris, de Londres, ou, par la suite, de New York et San Francisco, pouvaient esp├⌐rer rester au courant des tendances et des engouements du jour. Plus la ville ou le village ├⌐tait ├⌐loign├⌐, plus il fallait de temps pour que ces int├⌐ressantes nouvelles ne les atteignent. Fr├⌐quemment, il n'├⌐tait ni ├⌐conomique ni facile de suivre les caprices de la mode. Plus d'une jeune mari├⌐e est venue au Canada avec un trousseau ├⌐l├⌐gant pour d├⌐couvrir qu'elle ne pourrait pas porter de telles parures tant que la terre ne serait pas d├⌐frich├⌐e, la maison construite et la ferme bien ├⌐tablie. Ce n'est qu'├á ce moment-l├á que le village disposait d'assez de loisirs pour organiser, ├á l'occasion, des r├⌐unions d'amis et, alors, le trousseau ├⌐tait g├⌐n├⌐ralement d├⌐mod├⌐. Parfois, il ├⌐tait soigneusement rang├⌐ comme un pr├⌐cieux h├⌐ritage familial. Plus souvent, les v├¬tements avaient ├⌐t├⌐ refaits ou coup├⌐s pour faire des v├¬tements d'enfants.
  8.  
  9.      Si vous vous promenez dans la rue principale de quelque ville ou village, un jour plein d'animation, il vous arrivera rarement de voir tout le monde v├¬tu ├á la derni├¿re mode. Il y a souvent un d├⌐calage de dix ans, ou m├¬me plus, dans les diff├⌐rentes tenues. Habituellement ce sont les hommes et les femmes les plus ├óg├⌐s qui sont le moins ├á la mode et les jeunes qui sont au go├╗t du jour; cela a toujours ├⌐t├⌐. La plupart des femmes dans les communaut├⌐s rurales n'avaient qu'une seule belle robe, autant que possible une robe de soie. Si c'├⌐tait leur robe de noce et qu'elle avait ├⌐t├⌐ faite de tissu de couleur plut├┤t que de tissu blanc, elle pouvait suffire, apr├¿s avoir subi d'adroites modifications, pour le dimanche et les grandes occasions pendant plusieurs ann├⌐es. Ces robes ont g├⌐n├⌐ralement ├⌐t├⌐ soigneusement conserv├⌐es. Certaines sont maintenant dans les mus├⌐es mais la plupart de celles que l'on portait tous les jours ont servi et resservi; on les a us├⌐es jusqu'├á la corde. ├Ç King's Landing (Nouveau-Brunswick) on a trouv├⌐ des morceaux de v├¬tements d'hommes de fabrication domestique dans les goutti├¿res de maisons en d├⌐molition que l'on a rapport├⌐es jusqu'au site. Les bons morceaux avaient peut-├¬tre ├⌐t├⌐ coup├⌐s pour faire des courtepointes ou d'autres ouvrages form├⌐s de pi├¿ces, et le reste avait ├⌐t├⌐ bourr├⌐ dans les fentes du toit pour ├⌐viter les courants d'air. Beaucoup de tapis ├á point nou├⌐, garnis de pompons, et de tapis de catalogne ├⌐taient faits de tissus usag├⌐s. Nos anc├¬tres ├⌐taient des gens ├⌐conomes.
  10.  
  11.      La plupart des v├¬tements port├⌐s au Canada qui sont parvenus jusqu'├á nous ou bien que nous connaissons par des gravures, des dessins et des photographies datent du XIXe si├¿cle. Il n'y a que dans nos provinces les plus anciennes, les Provinces Maritimes et le Qu├⌐bec que l'on trouve quelques sp├⌐cimens pr├⌐cieux de beaux v├¬tements port├⌐s ├á Qu├⌐bec, Montr├⌐al et Halifax. Ces v├¬tements ├⌐l├⌐gants nous donnent une id├⌐e de l'├⌐clat que devaient pr├⌐senter les f├¬tes lorsque tous les invit├⌐s y paraissaient, par├⌐s de leurs plus beaux atours. Penelope Winslow, ├⌐crivant d'Halifax en 1784, d├⌐crit ainsi l'une de ces f├¬tes:
  12.  
  13.      . . . La derni├¿re assembl├⌐e a ├⌐t├⌐ particuli├¿rement brillante, les robes des dames plus magnifiques que tout ce qu'on avait vu auparavant en Nouvelle-Angleterre. Madame Wentworth remporta la palme pour la splendeur de sa robe au dernier go├╗t du jour (par la suite son mari fut nomm├⌐ gouverneur). Elle portait une robe avec jupon de soie ├á dessins sylvestres, garnie de fleurs d'Italie et de la plus jolie dentelle de blonde que l'on put voir, avec une tra├«ne de quatre verges, les cheveux et les poignets orn├⌐s de vrais diamants. Mademoiselle Duncan ├⌐tait tr├¿s ├⌐l├⌐gante dans un satin couleur fauve recouvert de cr├¬pe et nou├⌐ d'une ceinture de velours noir, les cheveux orn├⌐s de motifs de perles, sans plumes ni fleurs. Elle a ├⌐t├⌐ extr├¬mement admir├⌐e ainsi que Kitty Taylor en blanc tout simple . . . Lady D - - - et Mlle Bayley se d├⌐pla├ºaient dans une profusion de plumes et de fleurs ondoyantes . . .
  14.  
  15.      Tout cela ├⌐tait sur le point de changer et Kitty Taylor, ┬½en blanc tout simple┬╗, nous l'annonce. La mode des simples robes de mousseline, de pr├⌐f├⌐rence blanches, serr├⌐es par une large ceinture, allait poindre. C'est ce qu'on appelait des robes chemises. Et les tissus de soie broch├⌐e, les crinolines et les paniers ainsi que les ├⌐chafaudages de cheveux allaient dispara├«tre. Certaines femmes ├óg├⌐es regrettaient ce changement et se cramponnaient ├á leurs robes d├⌐mod├⌐es, mais ├ëdouard Winslow encouragea de son mieux sa femme ├á suivre la nouvelle mode qu'il approuvait. Lui ├⌐crivant d'Halifax, en 1785, il lui dit ┬½. . . Je vous ai aussi achet├⌐ une autre robe de mousseline au go├╗t du jour . . .┬╗
  16.  
  17.      On associe souvent ce changement dans les modes f├⌐minines ├á la R├⌐volution fran├ºaise avec laquelle il a co├»ncid├⌐ et qu'elle a stimul├⌐, mais nous pouvons voir par la lettre d'├ëdouard Winslow que le mouvement avait commenc├⌐ auparavant. Cette mode s'est inspir├⌐e des v├¬tements plus faciles ├á porter, mieux adapt├⌐s, des femmes anglaises qui vivaient la plupart du temps sur les propri├⌐t├⌐s de leur mari ├á la campagne, et non pas ├á la cour, comme les femmes de la noblesse fran├ºaise. Ces v├¬tements confortables plurent aux Fran├ºaises ├á la mode; ils r├⌐pondaient tout ├á fait ├á leur go├╗t de la vie pastorale telle que la concevait Marie-Antoinette. Les Fran├ºaises tiraient orgueil de s'habiller en style anglais. En 1790, on avait adopt├⌐ ├á Paris, haut lieu de la mode, ces toilettes champ├¬tres. Toutes les nouveaut├⌐s suivantes, comme l'influence classique qui se fit sentir vers le milieu des ann├⌐es 1790 ├⌐taient d'origine fran├ºaise. Les Canadiennes se mirent rapidement au diapason et ├⌐crivirent en Europe pour avoir des nouvelles de la derni├¿re mode et, si possible, commander une robe. Par robe, ├á cette ├⌐poque, on entendait un m├⌐trage suffisant de tissu pour en confectionner une. La coupe de la robe-chemise ├⌐tait si simple qu'on pouvait la faire ├á la maison puisque toutes les femmes savaient coudre; l'art de coudre ├⌐tait un des ├⌐l├⌐ments fondamentaux de l'├⌐ducation des petites filles.
  18.  
  19.      De ces robes simples qui ont ├⌐t├⌐ port├⌐es ici, tr├¿s peu sont parvenues jusqu'├á nous; m├¬me celles du d├⌐but du XIXe si├¿cle qui comportaient des corsages ajust├⌐s et des jupes plus serr├⌐es sont rares. Elles pouvaient toutes ├¬tre facilement retaill├⌐es pour servir ├á d'autres fins. Les robes qui subsistent encore sont de mousseline blanche, de guingan ├⌐cossais et de soies fines et douces.
  20.  
  21.      ├Ç la fin du XVIIIe si├¿cle, la mode des hommes changea ├⌐galement, elle aussi par l'influence exerc├⌐e d'Angleterre qui devint ainsi chef de file en ce domaine, situation quelle a conserv├⌐e pendant tout le XIXe si├¿cle. Les draps anglais de fine laine remplac├¿rent alors les velours et les satins de couleur pour les tenues de soir├⌐e. On attachait beaucoup d'importance ├á la qualit├⌐ et les couleurs pr├⌐f├⌐r├⌐es ├⌐tait le bleu sombre, le prune, le brun, le vert bouteille et, dans une moindre mesure, le noir. On tenait essentiellement ├á ce que les v├¬tements soient bien coup├⌐s et aillent ├á la perfection.
  22.  
  23.      Les v├¬tements masculins ont toujours ├⌐volu├⌐ dans le m├¬me sens; ce sont les v├¬tements usuels qui se sont peu ├á peu transform├⌐s en v├¬tements d'apparat. La redingote au XVIIIe si├¿cle a d'abord ├⌐t├⌐ un manteau ├á col rabattu que l'on portait pour monter ├á cheval mais au XIXe si├¿cle, elle est devenue peu a peu un v├¬tement de c├⌐r├⌐monie. Les pantalons ├⌐taient, ├á l'origine, les v├¬tements usuels de ceux qui travaillent en plein air. Mais dans la premi├¿re d├⌐cennie du XIXe si├¿cle, ils ├⌐taient devenus des tenues de ville. Au milieu du si├¿cle, il ├⌐tait admis de les porter en soir├⌐e.
  24.  
  25.      ├Ç la fin du XVIIIe si├¿cle apparut le chapeau haut-de-forme pour accompagner les tenues sportives. Au d├⌐but du XIXe, tout le monde le portait; il avait remplac├⌐ le tricorne du si├¿cle pr├⌐c├⌐dent. Les chapeaux hauts-de-forme ├⌐taient de pr├⌐f├⌐rence de castor ou de vrai feutre; la soie n'est apparue que vers 1790. Invent├⌐ en 1797 par un chemisier de Londres, John Hetherington, ce chapeau fut tr├¿s remarqu├⌐ avec ses reflets brillants et son aspect plut├┤t tapageur. Pour cette raison, le chapeau de soie ne fut pas imm├⌐diatement accept├⌐ par les messieurs ├⌐l├⌐gants, mais vers 1830, il rempla├ºa le chapeau de castor, entra├«nant une perte ├⌐norme pour le commerce de la fourrure du Canada.
  26.  
  27.     Telles ├⌐taient les diff├⌐rentes modes qu'arboraient les belles dames et leurs cavaliers dans les r├⌐unions mondaines des villes et villages de l'Est du Canada, au cours des premi├¿res ann├⌐es du XIXe si├¿cle, mais il n'├⌐tait pas toujours facile d'obtenir ces parures. On dit qu'un jeune homme avait ├⌐t├⌐ oblig├⌐ d'emprunter un anneau de mariage pour sa fianc├⌐e, car il n'avait pu en trouver un ├á temps pour les noces. Les exp├⌐ditions de marchandises en provenance de l'├⌐tranger arrivaient lorsque les lacs, les rivi├¿res et la baie d'Hudson ├⌐taient navigables et les routes carrossables. On annon├ºait les arrivages dans les journaux locaux. On y trouvait des accessoires comme des ch├óles, des mouchoirs, des bottines, des souliers, des bonnets, des glands, des rubans, des dentelles et des ├⌐ventails. Il y avait aussi de nombreuses sortes de tissus, la plupart de laine et de coton, et du mat├⌐riel de couture comme des aiguilles, des ├⌐pingles, du fil, des ciseaux et des d├⌐s. Toutes ces marchandises ├⌐taient imm├⌐diatement enlev├⌐es par les ├⌐l├⌐gants du pays, les couturi├¿res et les tailleurs. Du fait que l'approvisionnement, bien que vari├⌐, ├⌐tait limit├⌐, les acheteurs qui devaient parcourir de longues distances n'arrivaient pas aussi vite que ceux qui ├⌐taient sur place et trouvaient souvent le stock enti├¿rement vendu.
  28.  
  29.      Plus les gens ├⌐taient loin d'une ville ou d'un village, plus ils ├⌐taient oblig├⌐s de compter sur leurs seules ressources; il y avait beaucoup de r├⌐gions comme cela, en particulier dans le Nouveau-Brunswick et dans l'Ontario, qui au d├⌐but du XIXe si├¿cle venaient tout juste de s'ouvrir au peuplement. Les femmes, avec de l'habilet├⌐ et de l'imagination, pouvaient se charger des travaux de couture, du m├⌐nage et de la confection des robes, mais il fallait d'autres comp├⌐tences pour faire les v├¬tements d'hommes et les souliers. Pourtant certaines femmes faisaient les v├¬tements des hommes de la famille et certains hommes tannaient les peaux et faisaient leurs propres souliers. Le diacre Elihu Woodworth, de Grand Pr├⌐ (Nouvelle-├ëcosse), raconte dans son journal de 1835-1836, qu'il pr├⌐parait le cuir et faisait ses propres souliers. De nombreuses personnes, enfin, portaient les mocassins des Indiens, parfois par n├⌐cessit├⌐ mais le plus souvent parce que ces chaussures ├⌐taient pratiques et confortables.
  30.  
  31.      Sur les bords du Saint-Laurent et en Nouvelle-├ëcosse o├╣ le peuplement avait d├⌐but├⌐ plus t├┤t qu'ailleurs, on trouvait des villages qui depuis longtemps avaient leurs cordonniers, leurs tisserands et leurs tailleurs. Les cordonniers ├⌐taient les ouvriers les plus r├⌐clam├⌐s dans les nouveaux villages o├╣ le dur labeur n├⌐cessitait le remplacement fr├⌐quent des souliers. Parmi les Loyalistes qui ├⌐taient venus de New York ├á Saint-Jean (Nouveau-Brunswick), ├á bord de l'Union en 1783, il y avait huit cordonniers.
  32.  
  33.      Une fois les terres d├⌐frich├⌐es, on ├⌐levait des moutons afin d'avoir de la laine pour tisser les couvertures, tailler les v├¬tements et tricoter des bonnets, des ├⌐charpes, des mitaines, des chaussettes et des sous-v├¬tements pour toute la famille. Au Mus├⌐e national de l'Homme, on trouve des sp├⌐cimens de sous-v├¬tements tricot├⌐s qui ont ├⌐t├⌐ port├⌐s par des p├¬cheurs de Terre-Neuve; ils semblent avoir fait beaucoup d'usage, de nombreuses parties ayant ├⌐t├⌐ retricot├⌐es.
  34.  
  35.      Lorsque c'├⌐tait possible, on faisait pousser du lin pour tisser le linge de maison, les sousv├¬tements et les chemises d'homme. Parfois, il se trouvait un homme qui avait ├⌐t├⌐ tisserand dans les vieux pays ou aux ├ëtats-Unis et il tissait pour la communaut├⌐ pendant les mois d'hiver lorsqu'il avait moins de travail sur ses terres. Samuel Fry, de Vineland (Ontario), ├⌐tait un de ces artisans: les livres de comptes de cet excellent tisserand montrent qu'il ├⌐tait un ouvrier saisonnier, qui ex├⌐cutait ses commandes pendant les mois plus tranquilles de l'hiver.
  36.  
  37.      Ces pionniers subvenaient ├á leurs propres besoins, menaient une vie tr├¿s occup├⌐e. M├¬me les enfants avaient leurs t├óches ├á accomplir. La plupart d'entre eux apprenaient ├á se montrer utiles d├¿s leur jeune ├óge. Les petits ├⌐taient habiles ├á enrouler la laine sur des bobines pour le tisserand de la famille. Ce mode de vie s'est maintenu pendant tout le XIXe si├¿cle alors que les villages essaimaient ├á travers le pays. Les femmes avaient peu de temps pour s'occuper de la mode, l'auraient-elles souhait├⌐. Quelques privil├⌐gi├⌐es, qui avaient des parents aux ├«les Britanniques et ailleurs, recevaient des colis qu'elles partageaient souvent g├⌐n├⌐reusement avec leurs voisines moins heureuses.
  38.  
  39.      L'hiver, les hommes et les femmes portaient des v├¬tements de fabrication domestique. Les jupes de tissage artisanal des femmes, port├⌐es avec des jaquettes ou des corsages, n'entraient pas dans la cat├⌐gorie des v├¬tements ├á la mode au d├⌐but du XIXe si├¿cle. On les portait depuis le XVIIIe si├¿cle et, chaudes et pratiques, elles restaient populaires ici. John Lambert, voyageant au Qu├⌐bec dans les ann├⌐es 1806-1808, parle des robes d├⌐mod├⌐es des femmes d'habitants. Elles avaient conserv├⌐ quelque chose de l'habillement traditionnel apport├⌐ de France pendant le r├⌐gime fran├ºais. Lambert note aussi qu'hommes et femmes portaient ┬½des v├¬tements de leur fabrication┬╗. Voici, entre autres, une description des habits d'hommes:
  40.  
  41.       . . . L'habillement de l'habitant est simple, ├á la bonne franquette. Il se compose d'un manteau ├á longues basques,ou redingote, gris, muni d'un capuchon dont on se couvre la t├¬te en hiver on en cas de pluie. L'habitant noue autour de sa taille, par-dessus son manteau, une ceinture de laine peign├⌐e aux diverses couleurs, orn├⌐e de perles. Son gilet et ses pantalons sont de la m├¬me ├⌐toffe. Une paire de mocassins, ou de bottes imperm├⌐ables compl├¿tent la tenue . . . L'habitant est coiff├⌐ d'un bonnet rouge; on pourrait dire d'un bonnet de nuit rouge . . .
  42.  
  43. De nombreux voyageurs qui ont travers├⌐ le Qu├⌐bec ont parl├⌐ des v├¬tements gris de fabrication domestique qu'ils ont vus. La ceinture dont il est question est la fameuse ceinture fl├⌐ch├⌐e.
  44.  
  45.      Les hommes qui travaillaient ├á l'ext├⌐rieur portaient sur leurs v├¬tements un surv├¬tement, sorte de combinaison, destin├⌐ ├á les prot├⌐ger des intemp├⌐ries. Ces tenues pratiques avaient fait leur apparition au XVIIIe si├¿cle, dans le paquetage des soldats de la cavalerie, pour prot├⌐ger des ├⌐claboussures les culottes blanches de leur uniforme. C'est au d├⌐but du XIXe si├¿cle que les livres de comptes de l'Ontario nous apprennent que ces tenues font d├⌐sormais partie de la garde-robe des civils. Certains hommes, en particulier les premiers voyageurs et explorateurs, avaient adopt├⌐ les gu├¬tres de peau de daim des autochtones. Non seulement ├⌐taient-elles confortables, mais elles assuraient aussi une excellente protection contre les moustiques et les autres insectes voraces qui infestaient les terres sauvages. Les pionniers, pour s'en prot├⌐ger, devaient s'entourer de la boucane (fum├⌐e) de leurs feux de bois. Avec ces combinaisons on portait, pour faire les gros travaux, d'amples chemises de flanelle rouge tiss├⌐es ├á la main en hiver et l'├⌐t├⌐, des chemises de lin et de coton.
  46.  
  47.      Les v├¬tements chauds pour se prot├⌐ger contre nos durs hivers ├⌐taient absolument n├⌐cessaires, pour un nouveau venu qui n'├⌐tait pas habitu├⌐ au froid. Les v├¬tements garnis de fourrure, ├á l'ext├⌐rieur ou ├á l'int├⌐rieur, ├⌐taient les plus recherch├⌐s. On en doublait et on en bordait des manteaux, habill├⌐s ou non, des bonnets, des moufles et des gu├¬tres. Dans tout le pays, on portait des manteaux faits de drap molletonn├⌐ ou taill├⌐s dans les couvertures de la Baie d'Hudson. De nombreux v├¬tements de femme ├⌐taient doubl├⌐s de matelassage de laine ou de coton: bonnets, de soie ou de laine, appel├⌐s ┬½bonnets temp├¬tes┬╗, jupons, capes, jaquettes et m├¬me robes de soie. Il existe une belle robe de soie matelass├⌐e au Mus├⌐e du Nouveau-Brunswick. On gardait ├á port├⌐e de la main de lourds ch├óles de laine pour pouvoir les jeter sur ses ├⌐paules lorsqu'on s'aventurait jusqu'├á la grange ou au tas de bois, les jours de froid et de temp├¬te. Les hommes s'enroulaient autour du corps de longues et larges ├⌐charpes; l'une au Royal Ontario Museum a appartenu ├á un pasteur qui la portait lors de ses voyages ├á cheval d'une paroisse ├á l'autre. Dans les r├⌐gions du pays o├╣ le froid ├⌐tait extr├¬me, il fallait porter autant de v├¬tements que possible.
  48.  
  49.      Andrew Graham, dans ses Observations on Hudson's Bay 1767-91 donne une description vivante de sa garde-robe d'hiver. On y trouve un manteau d'orignal et, pour la p├⌐riode la plus froide, un manteau de castor doubl├⌐ de fourrure; il portait aussi un gilet ├á manches doubl├⌐es de flanelle et des pantalons de daim doubl├⌐s ├⌐galement de flanelle. Il faut ajouter ├á cette tenue des gu├¬tres de laine ├á la mode indienne attach├⌐es sous le genou par des cordons ou des jarreti├¿res indiennes et des mocassins enfil├⌐s sur trois paires de longs bas de molleton ou de lainage. Un morceau de cuir ou de tissu cousu ├á la partie sup├⌐rieure des mocassins et enroul├⌐ autour des chevilles emp├¬chait le froid et la neige de p├⌐n├⌐trer ├á l'int├⌐rieur. Andrew Graham portait une coiffure d'├⌐toffe doubl├⌐e de flanelle, munie d'une sorte de rabat ou collet qui tombait sur les ├⌐paules et venait s'attacher sous le menton. Une mentonni├¿re de castor, de molleton, de flanelle ou de lainage, attach├⌐e par des cordons sur le sommet de la t├¬te, prot├⌐geait la figure. Seuls les yeux, le nez et la bouche restaient expos├⌐s au froid. Les moufles de castor, avec la fourrure ├á l'ext├⌐rieur pour prot├⌐ger le visage si n├⌐cessaire, en compl├⌐taient l'ajustement. C'├⌐tait un m├⌐lange de v├¬tements indiens et europ├⌐ens.
  50.  
  51.      Voici une autre description, celle-ci de Bard MacLean, qui s'installa au Cap-Breton en 1819. ┬½Si confortables que soient vos pantalons, ils ne vous prot├¿geront pas si vous ne portez aussi deux paires de bas et des mocassins doubl├⌐s de fourrure ├⌐troitement lac├⌐s de lani├¿res de cuir. La derni├¿re mode pour nous, c'est de porter la peau, la fourrure et toutes les autres choses dont nous avons d├⌐pouill├⌐ la b├¬te sauvage le jour pr├⌐c├⌐dent . . .┬╗ Ce passage est traduit d'un po├¿me ga├⌐lique, de Charles W. Dunn, dans Highland Settler. Dunn remarque que les pionniers ├⌐cossais du Cap-Breton pr├⌐f├⌐raient souvent les ┬½mogans┬╗ de leur pays qu'il d├⌐crit comme ┬½ . . . une sorte de pantoufle tricot├⌐e renforc├⌐e de plusieurs couches de tissus cousus aux semelles. Ces pantoufles confortables et s├╗res pour marcher dans la neige ├⌐paisse et s├¿che, lorsqu'elles ├⌐taient ├⌐troitement attach├⌐es sur des bas chauds, ├⌐taient encore employ├⌐es par les descendants des pionniers quand ils devaient aller dans les bois en hiver faire la provision de bois de chauffage . . .┬╗
  52.  
  53.      En r├⌐alit├⌐, les mogans ├⌐taient des bas ├⌐pais, sans pieds, o├╣ l'on avait cousu plusieurs ├⌐paisseurs de tissus pour faire des semelles afin qu'on puisse les utiliser en hiver. Sans aucun doute les autres pionniers portaient la m├¬me sorte de chaussure (les pionniers de Selkirk, par exemple, au cours de leur long voyage d'hiver en chariots vers la rivi├¿re Rouge, en 1812 et 1813).
  54.  
  55.      John Lambert nous renseigne sur les autres sortes de chaussures d'hiver qu'il a vues au Qu├⌐bec, o├╣:
  56.  
  57.  . . . la quantit├⌐ de neige et de glace . . . oblige les habitants ├á porter ├á l'ext├⌐rieur des chaussures ferr├⌐es, avec des clous ou des crampons de fer. Ils les appellent des galoches et les emploient fr├⌐quemment ├á l'automne et au printemps, saison o├╣ en g├⌐n├⌐ral il g├¿le et d├⌐g├¿le tour├á tour pendant deux ou trois semaines. Une fois la neige bien install├⌐e et devenue s├¿che, les Qu├⌐b├⌐cois portent des bas de Shetland et des souliers de lisi├¿re par-dessus leurs bottes et leurs chaussures afin de garder leurs pieds au chaud et bien secs et d'├⌐viter les glissades . . .
  58.  
  59.      Aucun de ces v├¬tements de protection et de travail n'a rien ├á voir avec la mode, sauf lorsqu'il s'agit de v├¬tements de femme. Ceux-ci portent souvent la marque de changement de style. Lorsque Eaton a publi├⌐ une ├⌐dition pour Winnipeg et une pour Toronto de son catalogue de commandes par correspondance, le catalogue de Winnipeg contenait un plus grand nombre de pages consacr├⌐es aux v├¬tements de fourrure ├á la mode que celui de Toronto. Dans les provinces des Prairies o├╣ les hivers ├⌐taient durs, la demande pour des fourrures ├á la mode ├⌐tait plus importante.
  60.  
  61.      Au fur et ├á mesure que nous avan├ºons dans le XIXe si├¿cle, m├¬me s'il ├⌐tait plus facile de se procurer des ├⌐toffes, nous constatons qu'un souci d'├⌐conomie dominait la mode f├⌐minine. Sur les robes de 1820 ├á 1840, aux manches courtes et au grand d├⌐collet├⌐, on peut ajuster des manches suppl├⌐mentaires jusqu'au poignet et de petites p├¿lerines pour qu'elles puissent servir dans la journ├⌐e. Anne Langton, de Sturgeon Lake, Ontario, a si bien modifi├⌐ une robe qu'elle avait amen├⌐e au Canada en 1837 qu'il lui restait suffisamment d'├⌐toffe pour une petite p├¿lerine apr├¿s avoir coup├⌐ les larges manches d├⌐mod├⌐es et les avoir transform├⌐es en manches ├⌐troites plus au go├╗t du jour. L'inverse pouvait aussi se faire, c'est ainsi qu'on s'est aper├ºu apr├¿s un examen attentif que les larges manches pagodes ├á la mode de 1850 (d'une robe au Royal Ontario Museum) avaient ├⌐t├⌐ tir├⌐es d'une petite cape assortie qui devait couvrir les ├⌐paules. Ces petites capes n'├⌐taient plus ├á la mode dans les ann├⌐es 1850.
  62.  
  63.      C'est ├á cette ├⌐poque que la crinoline fit son apparition sur le march├⌐. Cette solution au probl├¿me du poids et de l'embonpoint a ├⌐t├⌐ imm├⌐diatement accept├⌐e. Il n'├⌐tait pas commode de porter des crinolines dans la maison, mais toute femme avec quelques pr├⌐tentions ├á l'├⌐l├⌐gance en portait lorsqu'elle sortait, surtout pour aller en soir├⌐e. W.J. Healy dans Women of Red River, nous dit le souvenir que Mme William Cowan, n├⌐e en 1832 sur la rive est de la rivi├¿re, l├á o├╣ se trouve ├á pr├⌐sent un quartier de Winnipeg, avait conserv├⌐ d'une de ses tantes, insistant pour qu'elle porte une jupe ├á cerceaux: ┬½Ma ch├¿re Harriet┬╗, lui disait-elle, ┬½vous ne pouvez absolument pas sortir comme vous ├¬tes, c'est impensable┬╗.
  64.  
  65.      Les cerceaux dont les crinolines ├⌐taient compos├⌐es ├⌐taient fabriqu├⌐s et vendus en tailles soigneusement gradu├⌐es pour donner ├á la jupe la courbure ├á la mode. Il semble qu'on ait aussi cherch├⌐ ├á fabriquer des crinolines ├á la maison, parfois avec des r├⌐sultats d├⌐sastreux. Le lieutenant Charles W. Wilson d├⌐crit ainsi certaines de ces crinolines vues ├á une f├¬te ├á Victoria, C.-B., en 1859:
  66.  
  67.  . . . Les dames ├⌐taient tr├¿s joliment habill├⌐es et certaines, parmi elles, dansaient bien; cependant elles auraient ├⌐t├⌐ beaucoup mieux si elles avaient appris ├á porter correctement leur crinoline. Rien n'est plus p├⌐nible que de voir la fa├ºon dont elles le font; certaines portent des cerceaux absolument ovales tandisque d'autres n'ont qu'un seul cercle, plut├┤t haut plac├⌐, d'o├╣ la robe pend perpendiculairement.
  68.  
  69. ├Ç ce moment de la description, les mots lui firent d├⌐faut et il fit un dessin illustrant les efforts malheureux de ces dames pour ├¬tre ├á la mode.
  70.  
  71.      Au milieu du XIXe si├¿cle, les communications s'am├⌐lioraient en de nombreux endroits. Avec des routes plus nombreuses et meilleures, on recevait de plus grandes quantit├⌐s de marchandises et on avait un meilleur choix. Par cons├⌐quent, au fur et ├á mesure que les villages prosp├⌐raient et que l'industrialisation progressait, il y avait davantage de v├¬tements tout faits dans les magasins. L'habitude de confectionner le plus de choses possibles ├á la maison aussi bien que celle de faire durer et durer, n'├⌐tait plus une n├⌐cessit├⌐ du pays. N├⌐anmoins, Catherine Parr Traill, dans son livre The Canadian Settler's Guide, publi├⌐ en 1855, recommande avec insistance de tisser ├á la maison les ├⌐toffes des v├¬tements parce qu'elles sont alors ┬½beaucoup plus durables que celles achet├⌐es en usine ou en magasin┬╗. C'├⌐tait aussi meilleur march├⌐. Elle conseille ├⌐galement si la femme du pionnier ne sait pas filer d'avoir recours ├á des filandi├¿res pour le faire. C'├⌐tait important car on avait coutume de porter son propre fil au tisserand professionnel local ou ├á la manufacture de lainage pour le faire tisser selon ses besoins. On avait ├⌐galement l'habitude, dans le m├¬me ordre d'id├⌐es, de porter la laine brute des moutons de la propri├⌐t├⌐ ├á une manufacture et d'obtenir en ├⌐change une couverture finie qui repr├⌐sentait le paiement ou une partie du paiement de la laine offerte, compte tenu de son volume; cette coutume a persist├⌐ bien longtemps encore, au XXe si├¿cle, dans certaines zones rurales. On pouvait aussi engager des femmes pour tricoter des bas, des chaussettes, des moufles et d'autres articles pour les familles nombreuses. C'├⌐tait souvent un travail ├á plein temps.
  72.  
  73.      En 1856, on trouvait sur le march├⌐ une machine ├á coudre pratique ├á l'usage des particuliers, mais ce n'est pas avant 1860 environ que l'on trouve beaucoup de v├¬tements cousus ├á la machine et m├¬me, alors, on ne cousait ├á la machine que les principales coutures. Autrefois, ces coutures ├⌐taient habituellement cousues au point arri├¿re, tr├¿s long ├á faire, mais solide, et qui pouvait supporter une tension consid├⌐rable et r├⌐sister. Des couturi├¿res et des tailleurs hautement qualifi├⌐s, en particulier ces derniers qui ├⌐taient fiers de leur habilet├⌐, avaient beaucoup h├⌐sit├⌐ au d├⌐but ├á adopter la machine ├á coudre. Les ouvri├¿res-couturi├¿res craignaient de perdre leurs emplois avec cette forme de m├⌐canisation mais cette machine qui ├⌐pargnait du temps devait s'imposer et se r├⌐v├⌐ler un bienfait de Dieu pour la ma├«tresse de maison affair├⌐e. N├⌐anmoins, les belles toilettes et les beaux v├¬tements d'homme ont toujours ├⌐t├⌐ finis ├á la main jusqu'├á la fin du si├¿cle et m├¬me longtemps apr├¿s.
  74.  
  75.      Les tailleurs s'abonnaient ├á la publication anglaise hautement renomm├⌐e et bien inform├⌐e Tailor and Cutter qui remonte ├á 1866. Comme les couturi├¿res, ils gardaient un choix de mod├¿les de mode avec tout un ├⌐ventail de fa├ºons pour permettre ├á leurs clients de choisir. La diffusion de plus en plus ├⌐tendue apr├¿s le milieu du si├¿cle d'un nombre croissant de journaux f├⌐minins, avec des nouvelles de la mode, des illustrations et parfois des patrons a permis une autre forme de communication.
  76.  
  77.      Les journaux f├⌐minins anglais, envoy├⌐s depuis le commencement du si├¿cle, passaient de mains en mains. Les journaux am├⌐ricains suivirent, en particulier Godey's Lady's Book, mensuel qui vit le jour en 1830 et continua ├á para├«tre presque jusqu'├á la fin du si├¿cle. Un autre, publi├⌐ pendant la m├¬me p├⌐riode, ├⌐tait le Peterson's Magazine, mais celui qui s'occupait le plus de mode ├⌐tait le Demorest's Magazine. Il avait commenc├⌐ ├á para├«tre en 1860 comme une publication trimestrielle de patrons, mais il devint bient├┤t un journal de mode mensuel en 1865 et continua d'├¬tre imprim├⌐ jusque dans les ann├⌐es 1890. On retrouve ces publications de temps ├á autre dans les greniers canadiens. Le journal canadien le plus ancien qui ait donn├⌐ des nouvelles de la mode, le New Dominion Monthly a d'abord ├⌐t├⌐ publi├⌐ ├á Montr├⌐al en 1867. Un journal plus ambitieux ├⌐tait L'Album de la Minerve qui contenait des planches de mode et des patrons; son premier num├⌐ro parut en janvier 1872. Un autre journal canadien a ├⌐t├⌐ le Ladies' Journal qui parut dans les ann├⌐es 1880 et 1890. On trouvait dans certains journaux des patrons et des instructions pour faire de la broderie, du tricot, du crochet, de la dentelle et m├¬me des bijoux en cheveux. La plupart des patrons aidaient ├á confectionner des accessoires de toilette allant des bonnets de maison aux pantoufles de saut du lit; d'autres permettaient de faire des objets pour la maison comme des enveloppes de coussin, des t├¬ti├¿res et des couvre-th├⌐i├¿res.
  78.  
  79.  
  80. Page 1 de 2
  81. (Clique