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Text File | 1995-04-11 | 14KB | 296 lines

:Sectes

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:                           LES SECTES
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: Introduction
#1

  Ceci n'est ni une étude philosophique ou intellectuelle sur les
"systèmes"  de  certaines  sectes,   ou  des  particularismes  de
chacune. Mais  il s'agit plutôt  d'un système de  défense, et une
ouverture à  l'évangélisation dans ce  milieu. En effet,  on peut
toujours  demander à  des témoins  de Jéhova  de prier avec nous:
cela  serait  très  efficace  (ils  partent  le  plus  souvent en
courant...), mais les faire fuir n'est pas tout à fait
évangélique!

  L'expansion étonnante des sectes dans notre société est un défi
lancé à nos communautés paroissiales et à nos groupes de prières.
  Les jeunes qui partent dans  les sectes attendent de la chaleur
humaine, mais  aussi des réponses  claires sur ce  qu'ils doivent
croire, et un engagement actif dans leur vie.
  Il est  nécessaire aujourd'hui de  découvrir les structures  et
les méthodes  des sectes: cette étude  permettra de découvrir les
richesses  de  notre  Eglise,  et   de  nous  dynamiser  pour  de
véritables moyens d'évangélisation. L'Eglise ne devra jamais être
un clan de "purs": mission doit rimer avec passion.


: Caractéristiques d'une secte
#2

   Nous  savons tous  que "secte"  vient du  mot latin  "secare",
"couper".  Il y  a donc  une coupure  avec les  groupes religieux
prédominants:  Catholiques  en  France,  Protestants  aux USA ...
(mais la  variété des tendances protestantes  aux Etats Unis rend
la définition encore plus difficile)
  Toutes  les  sectes  veulent  gagner  le  nom  d'"Eglise",  dès
qu'elles prennent  de l'ampleur. Ce status  ecclésial facilite en
effet  bien  des  choses:  exonérations  d'impôts  pour les dons,
revendication de traditions ancestrales, liberté religieuse...


  Une personne qui entre dans une secte recherche:
  * un maître spirituel
  * une doctrine précise
  * le besoin de proclamer ce qu'elle a découvert
 ... et elle rencontre en plus ... (ce qui caractérise la secte)
  * alliénation, pressions (psychologiques, de groupe, sociale)
  * manipulation de la doctrine (Mormons, Témoins de Jéhova)

  Il paraît important de ne  pas critiquer la "vocation" de celui
qui entre dans une  secte. On peut en  effet voir l'entrée au
Carmel comme une réponse à un fanatisme religieux chrétien !
  L'obéissance n'est pas non plus à blâmer: les bénédictions, les
jésuites ont une règle très stricte.
  La  vie  en  communauté,  et  la  pauvreté:  et  Saint François
d'Assise ?
  Prendre de  la distance avec la  famille ? Jésus a  demandé de
"quitter son père et sa mère".
  La recherche de l'absolu et l'endoctrinement: comment discerner
la vérité ?
  Proxénitisme et fanatisme : où sont les limites ?
  Charisme d'un "gourou", ou ardeur de Saint Bernard ? On peut en
effet être  amoureux, enthousiasmé par la clarté et le chaleureux
concret d'un gourou: les témoins  de Jéhova ont en effet toujours
réponse à tout !


: Avoir peur des sectes ?
#3

  Nous, catholiques, avons peur des sectes. Pourtant, ce sont des
assemblées de  brebis perdues de Jésus:  toutes les personnes qui
sont "captées" par elles ont pourtant une grande soif de Dieu. Il
aurait souvent  suffit d'un mot,  d'un geste au  moment favorable
pour qu'ils découvrent l'Amour de Dieu.
  Pourtant, la secte n'est pas ce qu'il y a de pire. Les sociétés
secrètes eugénistes (Francs Macons, etc...) manipulent totalement
le  monde  politique  et   législatif  français:  ils  paraissent
tolérants, subtils,  et modérés. Toutefois, ils  savent ce qu'ils
veulent, et leurs moyens d'actions sont bien plus détourné qu'une
rencontre en tête à tête avec un témoin de Jéhova.
  Il y a donc un important  devoir de conversion à avoir. On peut
pour  cela demander  à la  Sainte Vierge  d'intercéder pour nous,
d'écraser la  tête du serpent.  N'ayons pas peur  de parler à  un
jeune qui va, ou qui est dans une secte.
  "Allez plutôt vers les brebis perdues de la maison": Jésus nous
montre que  l'Esprit Saint travaille  toujours dans le  coeur des
brebis les  plus éloignées de  lui. Nous ne  verrons surement pas
les  fruits:  qu'importe  puisque  c'est  pour  Dieu  que nous le
faisons, non pas pour notre propre gloire !


: Les sectes par rapport à l'Eglise
#4

  Après  Jésus, de  nombreuses branches  ont poussés  de l'Eglise
catholique. Ce ne sont pas tous des sectes !

  * les orthodoxes, au XIème siècle
  * la réforme, au XVIème siècle, avec:
    - anglicans -> méthodistes -> armée du salut    (pas secte)
                               -> mormons:   SECTE !
    - réformés  -> calvinistes -> presbytériens
                               -> congrégationistes
    - baptistes (anabaptistes, évangéliques)
       -> certains groupements évangéliques sont pourtant
          des sectes (certains pentecôtistes par exemple)
       -> adventistes du 7ème jour (pas sectaires)
                         -> Témoins de Jéhova (secte)
    - le courant luthérien n'a pas beaucoup donné de sectes


: Les sectes contre la Vérité
#5

 " Si vous demeurez dans ma parole, (...)
  la Vérité vous libérera "

  @Jn 8,31_32@

 Vous avez certainement déjà discuté (plutôt 'écouté') des
témoins de Jéhova (toujours par deux, c'est étudié !). Si vous
avez ouvert une Bible avec eux, et que vous connaissez un peu le
grec (montrez-leur ICTUS, ils seront impressionnés !), vous
découvrez vite qu'ils trafiquent le texte, en traduisant comme
cela convient à leurs idées: ainsi, Jésus n'est pas Dieu (les
voilà revenus au temps de l'hérésie d'Arius au IVème siècle), la
Trinité n'existe pas (pourtant, il me semble avoir été baptisé
au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit !), et il y aura
une éternité à deux vitesse (les purs avec Dieu, les autres sur
Terre éternellement)... c'est du délire, lorsque l'on connaît la
richesse mystique et théologique de 20 siècles de catholicité !
 Lorsque l'on ne "demeure pas dans la parole" de Jésus, on
projette tôt ou tard les limites de sa vision, défigurant la
vérité qui s'offre à nous.

 Et bien, de la même façon que les témoins de Jéhova
caricaturent la vérité, toutes les sectes s'attaquent en
général aux "trois blancheurs", aux trois sommets de la
tradition vivante de l'Eglise Catholique:
      * l'Eucharistie
      * la vierge Marie
      * le Pape
  et, cela de façon caricaturale, sectaire et intolérante. (Alors
que les protestants ou orthodoxes sont tolérants envers ces trois
points qui  sont la spécificité des  catholiques: ils n'y croient
pas de la même manière, mais ils acceptent que nous y croyons.)

  Il convient donc de bien  mettre notre "credo", l'expression de
notre Foi bien au clair. Il est par exemple essentiel de
connaître par choeur le symbole de Nicée, et surtout... de le
comprendre (y compris dans ses subtilités - les sectes savent
être subtiles dans leur prosélitisme) et de le prier. Il n'y a
qu'en le priant qu'on arrive à dire et à comprendre une
profession de foi !

  De  plus,  la  dimension  ecclésiale  est  très importante
pour témoigner et aider les "brebis perdues"... autour d'un
prêtre, de notre évêque (qui est lui-même le garant de l'unité
des chrétiens dans son diocèse).  Il est en effet beaucoup  plus
facile de se constituer et d'atteindre des  objectifs en groupe,
à plusieurs, soutenu par la prière des autres, par leur
enthousiasme et leur détermination.


: Ouverture: des attentes à accueillir
#6

  Voiçi  quelques "soifs"  que  nous  devrions étancher  dans nos
églises:
  * soif d'une communauté
    chaleur  humaine,  partage  d'un  but  commun,  protection et
sécurité, accueil...
    L'accueil n'est pas  seulement le rôle du prêtre:  il a autre
chose  à  faire  au  début  de  la  messe  dominicale  (liturgie,
préparation personnelle...)  ! Marie a  accueilli Jésus dans  son
sein,  puis  à  Nazareth,  elle  a  soutenu  et accueilli dans le
silence les apôtres.
  Dans nos  groupes de prière,  nous devons changer  notre regard
vis à vis du "nouveau"...

  * recherche de réponses claires
  ... à l'aide de mots simples et concrets !
  Il  est donc  important de  découvrir ce  que dit  l'Eglise sur
beaucoup de points: c'est très clair... il ne reste plus qu'à les
assimiler, pour ne pas être mitigé si on nous pose une question.
  Par  exemple, qui  dirait que  le baptême  doit être  donné aux
petits  enfants, plutôt  qu'aux adultes  ? L'Eglise  le proclame,
mais nous nous perdons dans de superbes discusions... Sans parler
des questions de morale, où nous oublions sans cesse qu'il s'agit
d'exigences  d'amour qui  nous viennent  de Dieu:  nous y mettons
l'ambiguité, la démagogie, la morosité !
  Il  ne faut  pas revenir  à un  unique catéchisme  systématique
(questions /  réponses), mais il  convient toutefois d'ouvrir  un
ouvrage  de  référence  (Catéchisme  des  évêques  de France, les
petits livrets très  simples du Catéchisme du Pape,  ou encore le
tout récent Catéchisme de l'Eglise  Catholique), de se FORMER, de
prier et de travailler les Ecritures.  Ce n'est pas pour nous que
nous travaillons  à éclairçir l'intelligence de  notre foi; c'est
pour pouvoir l'annoncer et la proclamer !
  Les  sectes, elles,  ont réponse  a tout.  Leurs réponses  sont
parfois contradictoires, inhumaines,  ou gélatineuses: mais elles
semblent  tenir  debout  !  Face  à  cela,  nous  devons  pouvoir
proclamer Jésus Fils de Dieu,  (comme les témoins de Jéhova) mais
aussi un  Jésus qui est  pleinement Dieu, de  même nature que  le
Père. C'est élémentaire, mais il  faut faire un effort doctrinal.
  Les témoins de Jéhova, par exemple, possède toute une technique
d'approche des autres. Il connaît par coeur le mode d'emploi pour
"coincer"  le catholique  (par exemple),  en détournant  la Bible
(que le catholique  n'a pas forcément chez lui),  et en utilisant
ses faiblesses de culture biblique.  Par exemple, si l'on cherche
"Dieu est amour" (1 Jn 4,8), et  que l'on ouvre son livre du côté
de la  Génèse ou du Lévitique...  le témoin de Jéhova  se marre !
Soyons donc des familliers de l'Ecriture.

  Si on  ne demande pas à  Dieu, par la Sainte  Vierge de prendre
les  moyens  pour se  forger une  culture biblique... beaucoup de
prières sont vaines  ! Ainsi, jamais un Témoin  de Jéhova n'osera
poser  des question  bibliques à  un protestant:  ils connaissent
trop  bien la  Bible: à  nous de  nous enraciner  aussi dans  les
Ecritures.

  * recherche d'unité
  Il faut une vision religieuse qui peut harmoniser tout et tous.
Les  sectes répondent  par  un  syncrétisme d'harmonie,  dans nos
religions, dans nos corps...
  Ne refusons  pas de nous  mettre à genoux  lors de l'élévation,
d'applaudir  lors d'un  événement joyeux,  d'ouvrir les  mains au
Notre Père: Saint Augustin le faisait à chaque messe; David dansa
devant  l'arche d'Alliance.  Libérer peu  à peu  notre corps peut
être  un  gage  d'harmonie  entre  notre  foi  et  notre être, un
témoignage véritable. Il faut évidemment s'adapter à note culture
occidentale qui est très froide au niveau des gestes, par rapport
à l'Afrique par exemple; mais  exprimons la grandeur des mystères
de  l'Amour de  Dieu en  accompagnant les  sacrements d'une belle
liturgie.

  * recherche de reconnaissance dans l'unicité
  Dieu nous connait  chacun par notre nom. A  nous de nous ouvrir
aux différences.  Ainsi , le  Père Kolbe demandait  de rechercher
dans  le  communisme  ce  qui  pouvait  venir  de  l'Esprit Saint
(réformes agraires, etc...).
  Tout  le monde  peut faire   du porte  à porte.  Allons mendier
l'amour  chez nos  voisins !   Les sectes  ont, par  exemple, une
grande part de pastorale dans leur lieu habituel.

  * recherche d'un changement intérieur
  C'est  la  conversion  !  Nous  cherchons  par exemple dans les
groupes de prière  à nous donner la paix et  la joie; même si les
soucis sont toujours là... Pour  découvrir la conversion, il faut
se   tourner   vers   le   tout   autre,   il   faut  s'ouvrir  à
l'eschatoloogie. Beaucoup de  catholiques confondent résurrection
et  réincarnation; notre  liturgie est  bien morne  par rapport à
celle du ciel; nos moyens d'aimer sont limité. Mais tournons-nous
vers l'espérance.
  L'espérance des témoins de Jéhova est atroce: il n'y a rien. La
résurrection  n'est  pas  un  super  -  club  - méditerranée pour
l'éternité ! Découvrons, par l'adoration, l'incroyable bonheur de
la vraie Vie, face à face avec Dieu !

  * recherche d'un guide spirituel
  Chez nous, le  père spirituel n'est pas un  "gourou". Un prêtre
ne s'use que si l'on ne s'en  sert pas ! La relation de paternité
spirituelle, nourrie des sacrements de réconciliation et
d'eucharistie (de manière la plus fréquente possible) est
nécessaire à tout chrétien qui veut croître en Jésus, dans les
gras paturages de l'Eglise.

 "Si je vis, ce n'est  plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en
moi; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au
Fils de Dieu, qui  m'a aimé et qui s'est livré lui-même pour
moi."   @Ga 2,20@