La législation et la réglementation

La loi 63 de 1969

En réalité, le projet de loi 63 est déposé par l'Union nationale à l'automne 1968 dans le but, selon [Després-Poirier], de se gagner le vote anglophone dans les élections complémentaires qui auront lieu, quelques mois plus tard, dans le très anglophone secteur ouest de la ville de Montréal.

Ce projet de loi accorde aux parents, même à ceux qui ne sont pas encore des citoyens, le droit de choisir la langue d'instruction de leurs enfants. Des cours de français devront être donnés à tous, mais l'enseignement proprement dit se fera en anglais. Notons que la Loi sur l'instruction publique n'avait jamais contenu jusque-là de dispositions relatives à la langue d'enseignement. [Després-Poirier]. La confessionnalité des écoles garantissait depuis toujours la langue d'enseignement.

Inutile de dire jusqu'à quel point ce projet de loi apparaît inacceptable aux francophones. ½Face à l'Hôtel du gouvernement, une foule de 20 000 personnes va crier aux législateurs sa crainte et sa colère.╗ [Després-Poirier]. Cependant, la loi 63 est quand même adoptée en 1969, ce qui va causer une grande agitation du côté des francophones. Selon eux, les droits de toute une collectivité doivent surpasser les droits individuels d'une minorité. Des milliers de manifestants revendiquent la francisation de l'Université McGill. Le français doit devenir la langue du travail, des affaires et du commerce de même que la langue d'affichage. C'est ici que surviennent, en 1970, les événements violents mieux connus sous le vocable de crise d'Octobre provoqués par le Front de Libération du Québec.

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