Ferme de Thomas Turner, Vernon, (╬le-du-Prince-╔douard).
Jusqu'au milieu du dix-neuviΦme siΦcle, la plupart des immigrants Θtaient affamΘs de terres. Issus souvent d'une classe de dΘpossΘdΘs, l'objectif essentiel de leur immigration Θtait axΘ normalement sur l'acquisition et l'exploitation d'une ferme. Comme la plupart des activitΘs du secteur primaire, l'agriculture Θtait caractΘrisΘe par des saisons de suractivitΘ, suivies de pΘriodes de repos ou de travail dans un autre secteur de l'Θconomie. ╔tant donnΘ la grande disponibilitΘ des emplois marginaux, le dΘfrichement des terres passait pour une corvΘe et prenait parfois plus de temps que dans les autres rΘgions de l'AmΘrique du Nord, ce qui contribua, d'aprΦs les commentaires de nombreux observateurs de l'Θpoque, au ralentissement du dΘveloppement agricole des Maritimes. MalgrΘ la production constamment excΘdentaire dans certaines rΘgions -- notamment dans la vallΘe d'Annapolis en Nouvelle-╔cosse, dans la vallΘe de la riviΦre Saint-Jean au Nouveau-Brunswick et dans la plus grande partie de l'╬le-du-Prince-╔douard -- les Maritimes sont restΘes, jusqu'α la fin du dix-neuviΦme siΦcle, des importateurs nets de produits agricoles. Les racines alimentaires et les produits de l'Θlevage Θtaient exportΘs vers Terre-Neuve et les Antilles, mais les cΘrΘales Θtaient importΘes d'autres rΘgions de l'AmΘrique du Nord. La plupart des immigrants ne pouvaient songer α une ferme de ce calibre, situΘe sur l'╬le-du-Prince-╔douard. Un tel ensemble de logements, de dΘpendances et de terres dΘfrichΘes ne pouvait Ωtre rΘalisΘ qu'aprΦs plusieurs annΘes de dur labeur et sur un sol qui se prΩte α des cultures rotationnelles et permanentes et bΘnΘficie d'une gestion compΘtente qui adapte la production aux tendances successives du marchΘ.