Le 1er mai Θtait la fΩte traditionnelle des travailleurs en Europe, mais au Canada on l'associait trop au mouvement socialiste pour marquer par ce jour l'apport des travailleurs α la sociΘtΘ. On dΘclara plut⌠t jour fΘriΘ α cette fin, le premier lundi de septembre, aux ╔tats-Unis vers le milieu des annΘes 1880 et au Canada en 1894.
Avant la PremiΦre Guerre mondiale, les conseils des mΘtiers et du travail organisaient des cΘrΘmonies de grande envergure qui duraient toute la journΘe et auxquelles participaient les hommes politiques de toutes tendances. La manifestation de solidaritΘ syndicale la plus Θvidente du jour Θtait le dΘfilΘ au cours duquel les membres de chaque syndicat affiliΘ marchaient, vΩtus de leurs uniformes de travail, α c⌠tΘ d'un char reprΘsentant leur mΘtier. On voit ici la section 572 de la FraternitΘ internationale des ouvriers en ΘlectricitΘ α c⌠tΘ de son char, muni de poteaux d'ΘlectricitΘ, au dΘfilΘ de la fΩte du Travail de 1913, α Regina. Les syndicats prenaient cette manifestation tellement au sΘrieux qu'ils imposaient une amende α ceux qui ne participaient pas ou qui Θtaient en Θtat d'ivresse. La journΘe se terminait souvent par des compΘtitions d'athlΘtisme et un grand bal, cette derniΦre activitΘ Θtant, soit dit en passant, l'une des rares auxquelles les femmes participaient si le syndicat n'avait pas d'auxiliaire pour les travailleuses.
Moins de dix ans aprΦs l'ouverture de l'Ouest aux immigrants par le chemin de fer, la dΘmarcation entre les classes sociales Θtait si nette que les ouvriers apparurent comme un ΘlΘment distinct de la sociΘtΘ des Prairies. Les activitΘs menΘes par les syndicats confirmΦrent que de nombreux travailleurs avaient dΘveloppΘ une conscience de classe qui leur permit de surmonter leurs diffΘrences ethniques afin de dΘfendre leurs intΘrΩts communs. La solidaritΘ rendue possible par la maturation de la classe ouvriΦre entraεna aprΦs la PremiΦre Guerre mondiale une remise en question du statu quo plus vigoureuse que jamais.