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Text File  |  1994-06-10  |  35KB  |  131 lines

  1. LE FRONT INT╔RIEUR: LE CANADA DE 1939 └ 1945 
  2.  
  3. Fredric Gaffen 
  4.  
  5.      La Seconde Guerre mondiale soumit α de lourdes contraintes les ressources humaines industrielles, agricoles, naturelles et financiΦres du Canada. Le pays presque tout entier participa α la guerre. Le gouvernement fΘdΘral prit en main, canalisa et dirigea l'effort de guerre national. Il contr⌠la l'information publique sur la guerre et s'efforτa de soutenir le moral.
  6.  
  7. Le Canada entre en guerre 
  8.  
  9.      La politique anglo-franτaise de conciliation prit fin le 1er septembre 1939 quand les troupes d'Hitler envahirent la Pologne. Deux jours plus tard, la Grande-Bretagne dΘclarait la guerre α l'Allemagne et, une semaine plus tard, le 10 septembre 1939, le Parlement canadien faisait sa premiΦre dΘclaration indΘpendante de guerre.
  10.  
  11.      L'entrΘe du Canada dans la Seconde Guerre mondiale se fit avec moins d'enthousiasme qu'en 1914 sur le front intΘrieur, en partie parce qu'on se rappelait encore les lourdes pertes essuyΘes lors de la PremiΦre Guerre mondiale. Avant de dΘclarer la guerre, le premier ministre Mackenzie King assura aux Canadiens qu'il n'y aurait pas de conscription pour le service outre-mer.
  12.  
  13.      DΦs le printemps de 1940, la sΘcuritΘ du Canada fut mise en question. L'Allemagne avait attaquΘ la NorvΦge et le Danemark en avril, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg en mai. L'Italie s'Θtait alliΘe α elle et avait dΘclarΘ la guerre α la Grande-Bretagne et α la France le 10 juin,seulement quatre jours avant l'entrΘe des troupes allemandes dans Paris. Lorsque la France signa l'armistice imposΘ par les Allemands, le 22 juin, la Grande-Bretagne et le Commonwealth se retrouvΦrent seuls face α Hitler et α Mussolini.
  14.  
  15. Mobilisation de la main-d'oeuvre, de l'industrie et de l'agriculture 
  16.  
  17.      Lorsque la guerre Θclata, les forces armΘes canadiennes Θtaient dΘsespΘrΘment faibles et mal ΘquipΘes. Le 21 juin 1940, le Parlement adopta la Loi sur la mobilisation des ressources nationales, qui autorisa la conscription pour la dΘfense interne et prescrivit aux cΘlibataires et aux veufs sans enfant, de vingt et un α quarante-cinq ans, de s'inscrire pour le service militaire. D'octobre 1940 α fΘvrier 1941, la pΘriode d'entraεnement Θtait de trente jours. Elle fut portΘe α quatre mois en fΘvrier 1941, puis, aprΦs avril 1941, les conscrits enr⌠lΘs en vertu de la Loi furent tenus de servir dans l'hΘmisphΦre occidental pour la durΘe de la guerre. Les renseignements recueillis α l'inscription servirent non seulement pour le service militaire obligatoire, mais aussi pour le contr⌠le et la direction de la main-d'oeuvre civile.
  18.  
  19.      Le ministΦre des Approvisionnements et des Munitions fut crΘΘ en avril 1940 pour accΘlΘrer, contr⌠ler et coordonner l'industrie canadienne. Le ministre C.D. Howe constitua vingt-huit sociΘtΘs de la Couronne pour renforcer la capacitΘ industrielle du Canada:  il y avait notamment la sociΘtΘ Polymer (production du caoutchouc synthΘtique), Victory Aircraft (fabrication de bombardiers Lancaster), Allied War Supplies (administration du programme des produits chimiques et explosifs), Eldorado Mining and Refining (extraction et traitement de l'uranium) et Wartime Oils (supervision de l'exploitation de nouveaux champs pΘtrolifΦres). L'industrie privΘe participa Θgalement α la production de guerre et des cadres supΘrieurs furent appelΘs α Ottawa, dΘjα bondΘe, pour aider α l'administration du gouvernement fΘdΘral et de sa Fonction publique naissante.
  20.  
  21.      En plus de produire de l'Θquipement pour les forces croissantes de notre pays, l'industrie canadienne approvisionna la Grande-Bretagne aprΦs que celle-ci eut perdu la plupart de ses chars, de son artillerie et de ses camions α Dunkerque, et l'Union soviΘtique aprΦs l'invasion hitlΘrienne de juin 1941. Le Canada fournit 10 pour 100 de la production totale du Commonwealth et, aprΦs les ╔tats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Union soviΘtique, fut le quatriΦme producteur de matΘriel de guerre pour les AlliΘs. Il versa Θgalement trois milliards de dollars pour aider la Grande-Bretagne et fit office d'½aΘrodrome de la dΘmocratie╗ pour l'entraεnement de 131 553 hommes d'Θquipage. En vertu du Programme d'entraεnement aΘrien du Commonwealth, des aviateurs du Canada, de Grande-Bretagne, d'Australie et de Nouvelle-ZΘlande, ainsi que de quelques pays vaincus par les Allemands, furent entraεnΘs ici. Des aΘrodromes furent amΘnagΘs dans toutes les rΘgions du Canada et l'industrie aΘrienne prit de l'expansion par suite du programme.
  22.  
  23.      L'enr⌠lement des ouvriers dans l'armΘe et l'expansion industrielle entraεnΦrent une grave pΘnurie de main-d'oeuvre, problΦme que le gouvernement rΘsolut notamment par l'imposition d'un rΦglement national sur le service sΘlectif des civils (National Selective Service Civilian Regulations), en janvier 1943. On put ainsi prendre 127 000 ouvriers travaillant dans les industries de faible prioritΘ (comme les mines d'or et la fabrication d'automobiles) et les affecter α des industries de plus grande importance comme la production de chars, l'extraction du charbon et des mΘtaux de base, le dΘbitage et le tronτonnage du bois, ainsi que l'agriculture. Le ministΦre de la DΘfense accorda des congΘs spΘciaux aux soldats pour faire les rΘcoltes et travailler dans les mines de charbon et les forΩts. Plus d'un million de Canadiens, dont bon nombre de femmes, furent intΘgrΘs aux effectifs industriels pendant la guerre, soit α peu prΦs le mΩme nombre que ceux des forces armΘes.
  24.  
  25.      Pour rΘpondre aux exigences immΘdiates de l'industrie, il fallut enseigner de nouvelles techniques dans les Θcoles professionnelles et en cours d'emploi. Les femmes notamment entreprirent de nouvelles tΓches. Les 50 000 femmes des forces armΘes furent affectΘes α des tΓches de non-combattantes et les civiles dΘlΘguΘes α des emplois traditionnellement rΘservΘs aux hommes: conduite de tramway, stations-service, soudure, rivetage et assemblage d'automobiles. Quelles qu'aient ΘtΘ les principales raisons (Θconomiques ou patriotiques) de leur entrΘe dans la main-d'oeuvre active, ces femmes contribuΦrent sensiblement α l'effort de guerre. Aussi l'ouvriΦre devint-elle une sorte d'hΘro∩ne nationale. Des caricatures comme celle de Norman Rockwell, ½Rosie la riveteuse╗, rousse impertinente aux puissants avant-bras qui figurait sur la couverture du Saturday Evening Post en mai 1943, Θtaient un signe des temps. Pour faciliter l'entrΘe des mΦres dans la main-d'oeuvre active, le gouvernement Θtablit des garderies de jour.
  26.  
  27.      Presque toutes les rΘgions du pays Θtaient touchΘes par la guerre. Dans les aciΘries de Hamilton, les usines de munitions de Toronto, les usines de fabrication d'avions de MontrΘal et les chantiers navals de Vancouver, trois postes se relayaient chaque jour, sept jours par semaine. Une vaste usine hydro-Θlectrique fut construite pour alimenter l'aluminerie d'Arvida, au QuΘbec, qui fournissait l'industrie aΘrienne. De trΦs grands travaux de dΘrivation et de dragage permirent l'extraction de minerai de fer α Steep Rock Lake (Ontario). On stimula l'exploration pΘtroliΦre, le forage de puits et la production du pΘtrole pour tenter de satisfaire une consommation nationale plus forte. En gΘnΘral, on intensifia l'exploitation des ressources naturelles du Canada, produisant davantage de bois, de papier, d'amiante, de magnΘsium, de charbon, d'uranium, de zinc, de plomb, de nickel, de cuivre, de tungstΦne et de platine. Les centres industriels de l'Ontario et du QuΘbec prospΘrΦrent, tout comme les ports des Maritimes et de la Colombie-Britannique et les fermes des Prairies.
  28.  
  29.      De grandes quantitΘs de denrΘes agricoles canadiennes furent expΘdiΘes outre-mer pendant la Seconde Guerre mondiale. └ la fin de la guerre, les envois de fromage et de beurre avaient doublΘ par rapport α 1939; aprΦs l'occupation allemande du Danemark, les envois de bacon α la Grande-Bretagne augmentΦrent de faτon spectaculaire. L'exportation d'oeufs sΘchΘs et en poudre passa de dix millions de douzaines en 1940 α quatre-vingt-dix millions de douzaines en 1945.
  30.  
  31.      La perte de main-d'oeuvre agricole au profit des centres industriels urbains exigeait des mΘthodes d'agriculture plus efficaces pour rΘpondre α la demande de produits agricoles en temps de guerre. Les fermes prirent de l'expansion et se mΘcanisΦrent davantage. Les fermiers obtenaient de meilleurs rendements grΓce α des engrais et α des aliments scientifiquement ΘlaborΘs, de sorte que dans les annΘes 40, on employait beaucoup plus d'engrais commerciaux que dans les annΘes 30. En rΘponse α la demande, le prix du boisseau de blΘ grimpa de 0,80 $ en 1938 α 1,83 $ en 1945.
  32.  
  33.      Bien que les revenus agricoles eussent grimpΘ pendant la guerre et que l'agriculture employΓt encore un peu plus d'un million de gens, l'industrialisation et l'urbanisation plus poussΘes changΦrent la vie au Canada. Plus que jamais, les Canadiens en vinrent α dΘpendre de l'industrie pour leur gagne-pain. L'afflux vers les villes causa immΘdiatement une grave pΘnurie de logements. EncouragΘs par une Θconomie en plein essor, les syndicats gagnΦrent beaucoup de membres du fait que les ouvriers tentaient d'amΘliorer leur situation aprΦs une dΘcennie difficile. Pendant ce temps, la propagande gouvernementale insistait sur la nΘcessitΘ d'une collaboration entre patrons et ouvriers pour vaincre l'ennemi α l'Θtranger.
  34.  
  35. Contr⌠le des prix et des salaires et rationnement 
  36.  
  37.      Les craintes engendrΘes par la guerre et l'augmentation du pouvoir d'achat α la suite du plein emploi provoquΦrent l'inflation. Sous l'effet de la panique, les gens achetΦrent et stockΦrent fΘbrilement des provisions au dΘbut de la guerre, de sorte qu'en 1941, le co√t de la vie avait augmentΘ d'environ 20 pour cent.
  38.  
  39.      Pour rΘduire l'inflation en limitant la consommation nationale, et pour rΘpondre α la demande croissante qui se manifestait outre-mer, le gouvernement prit diverses mesures. On encouragea l'investissement dans les bons d'Θpargne de guerre, on augmenta l'imp⌠t sur le revenu et on releva les taxes indirectes pour rΘduire le montant de l'argent en circulation. La Commission des prix et du commerce en temps de guerre fut crΘΘe en septembre 1939 en vertu de la Loi sur les mesures de guerre. PrΘsidΘe par Donald Gordon, elle contr⌠lait les prix, la fourniture et la distribution des aliments, des combustibles et d'autres produits essentiels. En dΘcembre 1940, le Cabinet imposa une forme de contr⌠le des salaires aux industries de guerre et des contr⌠les partiels sur les loyers, le charbon, le sucre, le bois, l'acier, le lait et d'autres produits essentiels. L'approvisionnement en produits comme les mΘtaux et le bois Θtait rΘgi par la Commission du contr⌠le des industries en temps de guerre. En octobre 1941, on annonτa un gel presque total des salaires et des prix. Il fallait alors une autorisation gouvernementale pour changer d'emploi ou accepter une promotion. Dans la mesure o∙ elle fut sensiblement infΘrieure α 10 pour 100 entre 1942 et 1945, la hausse du co√t de la vie fut jugulΘe.
  40.  
  41.      Une campagne gouvernementale poussa α l'Θpargne et dΘcouragea la consommation. Certains articles furent rationnΘs en 1942 et continuΦrent encore de l'Ωtre jusqu'en 1947, bien que le rationnement ne fut jamais aussi strict au Canada qu'en Grande-Bretagne. Par exemple, la ration hebdomadaire de beurre des Britanniques Θtait de deux onces (environ 55 g) vers le milieu de 1941, tandis que celle des Canadiens ne fut jamais infΘrieure α cinq onces et un tiers (environ 150 g). On pouvait consommer deux livres (environ 910 g) de viande par semaine au Canada, mais seulement quinze onces (environ 425 g) en Grande-Bretagne. Les restaurants canadiens ne servaient pas de viande les mardis et vendredis.
  42.  
  43.      Une carte de rationnement, Θmise pour chaque homme, femme ou enfant, autorisait son dΘtenteur α recevoir en quantitΘ limitΘe des produits comme le sucre, le cafΘ, le thΘ, le beurre, les conserves, la viande et le lait ΘvaporΘ. Des commissions provinciales de contr⌠le rationnaient l'alcool, lui aussi rarΘfiΘ. La vente de l'essence et des pneus fit l'objet d'une surveillance Θtroite et des restrictions furent imposΘes sur l'usage de l'acide sulfurique, du liΦge, de divers mΘtaux et du caoutchouc (on ne pouvait plus se procurer ce produit en ExtrΩme-Orient aprΦs l'entrΘe en guerre du Japon). On fabriquait peu de chaudiΦres, de poΩles, de machines α laver, de rΘfrigΘrateurs, de radios ou de phonographes.
  44.  
  45.      └ cause des contr⌠les qui limitaient la quantitΘ de tissu employΘe pour les vΩtements civils, la mode se simplifia. Les jupes Θtaient plus courtes et, les bas de soie Θtant gΘnΘralement impossibles α trouver, certaines femmes en vinrent α maquiller leurs jambes ou α porter des bas de rayonne, de coton ou de soie artificielle. Les vΩtements masculins Θtaient des pantalons sans revers et des vestons droits sans rabats de poche. Quelques extrovertis non conformistes arboraient effrontΘment un costume zazou qui contrastait avec les restrictions du temps de guerre: veston α large revers descendant jusqu'aux cuisses, aux Θpaules excessivement rembourrΘes, pantalons bouffants fixΘs au revers, chapeau de feutre α larges bords et chaεne de montre pendant presque jusqu'aux genoux.
  46.  
  47.      Pour mieux exploiter la lumiΦre du jour, l'heure avancΘe fut imposΘe dans tout le Canada en 1941, et en 1942, Toronto interdit l'usage de l'ΘlectricitΘ pour chauffer les locaux et produire de la vapeur d'eau. └ mesure que la guerre se poursuivait, les mesures de conservation du combustible se faisaient plus strictes. Lorsqu'une pΘnurie de charbon devint imminente, un Θtat d'urgence national fut dΘclarΘ. Le 17 mai 1943, un dΘcret-en-conseil forτait les mineurs α revenir aux mines et interdisait dorΘnavant de les enr⌠ler. Les forces armΘes accordΦrent un congΘ indΘfini α tous les anciens mineurs de charbon qui s'Θtaient engagΘs, α condition qu'ils retournent aux mines.
  48.  
  49.      ╔conomiser l'essence devint une prΘoccupation nationale. Chaque propriΘtaire d'automobile avait gΘnΘralement droit α 120 gallons (545 l). On encourageait le co-voiturage en donnant des coupons supplΘmentaires aux conducteurs intΘressΘs. Les usines ne produisaient aucune nouvelle automobile ni aucun nouveau camion pour les civils, et malgrΘ le co-voiturage, les transports publics Θtaient gravement surchargΘs. On augmenta le nombre de siΦges dans les autobus et les tramways pour accueillir plus de passagers. Les heures de travail furent rΘparties de maniΦre α rΘduire la circulation aux heures de pointe.
  50.  
  51.      DΦs 1943, le Canada connut pratiquement le plein emploi. Le revenu annuel moyen augmenta, passant de 975$ en 1940 α 1 538$ en 1945. MΩme si plus de gens avaient plus d'argent α dΘpenser que pendant la crise, la propagande de guerre dΘcourageait les dΘpenses inutiles. On rappelait constamment au public les raisons pour lesquelles on se battait.
  52.  
  53. La propagande 
  54.  
  55.      Les films, les Θmissions radiodiffusΘes, les affiches et les brochures produits par la Commission d'information en temps de guerre insistaient sur l'importance de la libertΘ, les consΘquences de la dΘfaite, la foi en la victoire et le maintien de la gaietΘ, de la confiance et de l'enthousiasme. La Commission, qui avait succΘdΘ au Bureau of Public Information Θtabli vers la fin de 1939, Θtait chargΘe de contr⌠ler la nature et la diffusion des informations sur la guerre et de soutenir le moral. On affirmait au public que labeur et coopΘration pouvaient mener α la victoire et α un monde meilleur.
  56.  
  57.      Les nouvelles de nature α mΘcontenter la population civile ou α miner le moral des forces armΘes pouvaient Ωtre censurΘes dans l'intΘrΩt national. Les informations militaires Θtaient protΘgΘes pour empΩcher l'ennemi d'apprendre quoi que ce soit qui puisse Ωtre α son avantage. Les nouvelles sur les progrΦs du Programme d'entraεnement aΘrien du Commonwealth Θtaient contr⌠lΘes, de mΩme que les informations sur les mouvements des troupes et des navires, les camps de prisonniers de guerre et d'internement au Canada.
  58.  
  59.      Partout, des affiches Θmises par la Commission d'information en temps de guerre, la Croix-Rouge et les forces armΘes appelaient les gens α s'enr⌠ler ou α acheter des bons d'Θpargne de guerre, ou les mettaient en garde contre les dangereuses consΘquences du bavardage. Les films servaient autant α la propagande qu'aux loisirs. L'Office national du film coordonnait toutes les activitΘs cinΘmatographiques du gouvernement et produisait des films α forte teneur canadienne car la plupart des grands films Θtaient rΘalisΘs soit aux ╔tats-Unis, soit en Grande-Bretagne. Des Θmissions radiophoniques stimulaient le patriotisme au pays et donnaient des informations sur la guerre. Les nouvelles du front Θtaient transmises de maniΦre frappante dans les foyers par des correspondants canadiens comme Matthew Halton et Marcel Ouimet.
  60.  
  61.      Tous les aspects de la guerre Θtaient reflΘtΘs dans les journaux du jour. Les ΘvΘnements Θtaient annoncΘs α c⌠tΘ de messages priant les lecteurs d'acheter des bons ou de contribuer de quelque autre faτon α l'effort de guerre. Les rubriques consacrΘes α la mode, au jardinage, α la cuisine et aux activitΘs sociales, voire les bandes dessinΘes, subissaient l'influence de la guerre.
  62.  
  63. Les divertissements en temps de guerre 
  64.  
  65.      Les revues canadiennes telles que Maclean's, Chatelaine, La Revue Populaire et La Revue Moderne reflΘtaient la vie sur le front intΘrieur. Quelques mois aprΦs qu'on eut interdit, en dΘcembre 1940, l'importation de produits non essentiels, des bandes dessinΘes faites au Canada firent leur apparition. Cependant, la carriΦre de ces bandes dessinΘes canadiennes en noir et blanc fut de courte durΘe, car aussit⌠t que les ½comics╗ amΘricains furent de nouveau admis au Canada α la fin de la guerre, Johnny Canuck et les autres hΘros de la bande dessinΘe canadienne disparurent de la circulation.
  66.  
  67.      Les spectacles de l'armΘe et de la marine Θtaient une forme de divertissement populaire tant au pays qu'outre-mer. Au pays, les Canadiens dansaient au son des orchestres qui se produisaient aux assemblΘes publiques de vente des bons d'Θpargne de guerre. Si les Canadiens lisaient des ouvrages d'auteurs canadiens et Θcoutaient les chanteurs canadiens du ½hit-parade╗ sur les ondes de Radio-Canada, ils prΘfΘraient Θcouter les artistes amΘricains et britanniques. Comme dΘrivatif aux tracas de la guerre, la musique des grands orchestres de danse de Glen Miller et de Tommy Dorsey Θtait extrΩmement populaire. Des ╔tats-Unis venaient Θgalement des Θmissions de radio mettant en vedette Amos'n Andy, le Lone Ranger, et Edgar Bergen et Charlie McCarthy. Certains films des annΘes de guerre tels que Casablanca avec Ingrid Bergman et Humphrey Bogart et des chansons telles que ½White Christmas╗ allaient battre des records de popularitΘ au Canada de mΩme qu'aux ╔tats-Unis. Des films britanniques tels que In Which We Serve et la chanson de Vera Lynn, ½The White Cliffs of Dover╗, eurent Θgalement du succΦs au Canada.
  68.  
  69. Contribution volontaire α l'effort de guerre 
  70.  
  71.      Toutes les couches de la sociΘtΘ canadienne contribuΦrent α l'effort de guerre du Canada. Des groupes de femmes envoyaient des cigarettes, des chandails, des chaussettes, des revues et des lettres aux gars du front, et les villes, les entreprises et les clubs militaires offraient toutes sortes d'agrΘments aux Θquipages des avions et des navires canadiens. Dans les villes d'un bout α l'autre du Canada, des volontaires civils ouvraient des cantines et des clubs sans but lucratif destinΘs α remonter le moral des troupes. Des distractions et des spectacles furent offerts par la LΘgion canadienne, l'Imperial Order of Daughters of the Empire, les Chevaliers de Colomb, la Croix-Rouge, l'ArmΘe du Salut, la YMCA et la YWCA. L'Ambulance Saint-Jean dispensa des cours de premiers soins au personnel de l'armΘe active et de la rΘserve.
  72.  
  73.      Les enfants et les adolescents firent Θgalement une importante contribution α l'entreprise commune en rassemblant diverses matiΦres essentielles telles que de la ferraille. Ils aidΦrent α accroεtre la production agricole en travaillant sur les fermes, en entretenant les jardins de la victoire et en participant α des activitΘs scolaires destinΘes α rΘunir des fonds. Dans les Θcoles, o∙ le rassemblement de fonds venait au premier plan des activitΘs sociales, les jeunes achetaient quantitΘ de certificats d'Θpargne de guerre, versions modestes des bons d'Θpargne de guerre. On rappelait sans cesse aux ΘlΦves la nΘcessitΘ d'Θconomiser le papier.
  74.  
  75. La conscription 
  76.  
  77.      Bien que les diverses couches de la sociΘtΘ canadienne contribuassent presque toutes α l'effort de guerre, les politiques pratiquΘes par le gouvernement libΘral de Mackenzie King durant cette pΘriode suscitΦrent de vives controverses. Ces questions furent l'enjeu des Θlections fΘdΘrales et provinciales qui se tinrent au dΘbut de la guerre. Le premier ministre du QuΘbec, Maurice Duplessis, proclamait que les mesures de guerre du gouvernement fΘdΘral empiΘtaient sur les droits des provinces, mais son parti, l'Union nationale, fut dΘfait aux Θlections provinciales de 1939 qui amenΦrent les LibΘraux au pouvoir. Duplessis et son parti allaient Ωtre rΘΘlus en 1944.
  78.  
  79.      Le premier ministre libΘral de l'Ontario, Mitchell Hepburn, prΘcipita des Θlections nationales en adoptant une rΘsolution soulignant l'insuffisance de la politique nationale relative α la guerre. Le gouvernement King rΘagit en dΘclenchant des Θlections qui le reportΦrent au pouvoir en mars 1940 avec une forte majoritΘ, mais il dut encore faire face α l'opposition des Progressistes conservateurs, qui voulaient que le pays s'engage α fond dans la guerre, et que soit adoptΘe la conscription pour le service outre-mer.
  80.  
  81.      Les troupes canadiennes d'outre-mer furent d'abord cantonnΘes en Grande-Bretagne o∙ elles subirent des pertes infimes. └ mesure que le conflit s'intensifiait, des Canadiens furent envoyΘs se battre en Europe continentale, et il fallut les remplacer. En avril 1942, eut lieu un rΘfΘrendum national. Environ 65 pour 100 de la population Θtait disposΘe α dΘlier le gouvernement de sa promesse de ne pas imposer la conscription pour le service outre-mer. Bien que 75 pour 100 des votes enregistrΘs au QuΘbec fussent opposΘs au service obligatoire outre-mer, la Loi sur la mobilisation des ressources naturelles fut modifiΘe pour autoriser la conscription quand le besoin s'en ferait sentir. La politique de Mackenzie King se rΘsumait alors dans la formule, ½pas nΘcessairement la conscription, mais la conscription si nΘcessaire╗.
  82.  
  83.      Avec l'accroissement des pertes en 1944, le problΦme des renforts devint critique. └ l'automne de 1944, comme les volontaires n'arrivaient pas en nombre suffisant, on jugea pouvoir le rΘsoudre grΓce aux soldats recrutΘs en vertu de la Loi sur la mobilisation des ressources nationales pour assurer la dΘfense territoriale. Ces conscrits, ou ½zombies╗, comme on les appelait, furent expΘdiΘs outre-mer. Des 13 000 hommes qui composaient les troupes de dΘfense territoriale envoyΘes outre-mer, seuls 2 500 hommes furent envoyΘs au feu.
  84.  
  85.      Cette dΘcision suscita de vives Θmotions, en particulier au QuΘbec. Charles Power, ministre de la DΘfense aΘrienne, dΘmissionna en signe de protestation. Des troupes cantonnΘes en Colombie-Britannique se rebellΦrent contre cette dΘcision. La question de la conscription menaτa l'unitΘ nationale mais n'entraεna pas de troubles graves comme les Θmeutes de 1917.
  86.  
  87. Relations fΘdΘrales-provinciales 
  88.  
  89.      Une des consΘquences de la guerre fut la nouvelle rΘpartition du pouvoir entre le gouvernement fΘdΘral et les gouvernements provinciaux. Pour la durΘe de la guerre et une annΘe aprΦs sa fin, les provinces durent cΘder leurs pouvoirs d'imposition dans certains domaines, notamment ceux de l'imp⌠t sur le revenu des particuliers et de l'imp⌠t sur les sociΘtΘs. Des ententes sur le partage des revenus furent passΘes avec les provinces, qui, au lendemain des hostilitΘs, refusΦrent d'autoriser le gouvernement fΘdΘral α retenir indΘfiniment les pouvoirs d'imposition qu'il s'Θtait attribuΘs α la faveur de la guerre. En dΘpit de l'opposition des provinces, la Seconde Guerre mondiale donna lieu α une centralisation accrue du pouvoir. Le gouvernement fΘdΘral Θtendit surtout ses activitΘs dans les domaines de la sΘcuritΘ sociale et des relations industrielles.
  90.  
  91. Mesures de dΘfense sur la c⌠te Ouest 
  92.  
  93.      Le gouvernement fΘdΘral s'autorisa de la Loi sur les mesures de guerre pour interner les citoyens canadiens d'origine japonaise. Un sentiment anti-oriental fort rΘpandu existait depuis des dΘcennies sur la c⌠te Ouest, mais l'attaque japonaise sur Pearl Harbor le 7 dΘcembre 1941 et la perte de deux bataillons canadiens α Hong Kong, le jour de Noδl, eurent pour effet d'attiser la haine contre les Japonais. └ la suite d'un dΘcret passΘ le 26 fΘvrier 1942, quelque 21 000 Canadiens d'ascendance japonaise furent expulsΘs de leurs maisons et transportΘs α l'intΘrieur des terres. Leur propriΘtΘ fut saisie, et elle fut en bonne partie vendue α un prix trΦs infΘrieur α sa valeur marchande, dans bien des cas sans le consentement du propriΘtaire.
  94.  
  95.      MΩme si les autoritΘs militaires ne croyaient pas que les Nippo-canadiens constituassent une menace pour la sΘcuritΘ nationale ou que les Japonais s'apprΩtassent α attaquer le Canada, il fallut renforcer le dispositif de dΘfense en Colombie-Britannique pour apaiser les craintes de la population. AprΦs que les Japonais eurent occupΘ deux des εles AlΘoutiennes de l'Alaska et qu'un sous-marin japonais eut lancΘ quelques obus sur un phare α Estevan Point dans l'εle le de Vancouver, des mesures de protection civile furent appliquΘes. Des troupes furent Θgalement amenΘes de l'est du Canada pour renforcer les nouvelles unitΘs mobilisΘes en Colombie-Britannique, cependant que de nouvelles escadres aΘriennes furent affectΘes α la c⌠te Ouest. Les dΘfenses antiaΘriennes furent renforcΘes et un train blindΘ fut construit pour patrouiller le long de la ligne de chemin de fer du CN entre Prince Rupert et Terrace, en Colombie-Britannique.
  96.  
  97.      L'opΘration offensive la plus importante que le Japon dirigea contre le territoire canadien fut le lancement au-dessus de l'ocΘan Pacifique, au cours de l'hiver de 1944 α 1945, de 9 000 gallons chargΘs de puissantes bombes explosives et incendiaires. Par chance, seuls quelque 80 gallons atteignirent le Canada, o∙ le sol enneigΘ les empΩcha de causer des dΘgΓts. En Oregon, une femme et cinq enfants furent tuΘs lorsque l'un d'entre eux fit accidentellement sauter la bombe d'un ballon tombΘ.
  98.  
  99.      └ la demande des ╔tats-Unis, des troupes composΘes d'AmΘricains et de Canadiens furent expΘdiΘes aux εles AlΘoutiennes pour expulser les Japonais de l'εle Kiska. Lorsque les troupes abordΦrent l'εle en ao√t 1943, les Japonais Θtaient dΘjα partis. Les soldats canadiens furent rappelΘs au dΘbut de 1944.
  100.  
  101. Les relations canado-amΘricaines 
  102.  
  103.      La dΘbΓcle alarmante de la France en juin 1940 fut un des facteurs α l'origine de l'Θtroite collaboration qui s'instaura entre le Canada et les ╔tats-Unis. Si les Allemands avaient rΘussi α envahir les εles britanniques et α s'emparer de la Royal Navy, l'AmΘrique du Nord aurait ΘtΘ en danger. Des entretiens entre le premier ministre King et le prΘsident Roosevelt aboutirent α la crΘation de la Commission permanente canado-amΘricaine de dΘfense.
  104.  
  105.      Le plan de dΘfense des ╔tats-Unis dans le nord du Canada prΘvoyait la construction d'une autoroute de Dawson Creek en Colombie-Britannique α Fairbanks en Alaska; l'installation d'un olΘoduc allant de Norman Wells dans les Territoires du Nord-Ouest α Whitehorse au Yukon; et l'amΘnagement d'installations de transbordement aΘrien, notamment la construction d'une base aΘrienne α Goose Bay (Labrador). Pour amΘliorer la qualitΘ des prΘvisions mΘtΘorologiques, on Θdifia dans le nord de nouvelles stations mΘtΘorologiques, dont certaines Θtaient exploitΘes par les AmΘricains. Les ╔tats-Unis Θtablirent des bases militaires α Terre-Neuve et fournirent des piΦces d'artillerie pour renforcer la dΘfense canadienne aux deux extrΘmitΘs du pays.
  106.  
  107.      Des mesures conjointes furent prises pour protΘger les voies navigables reliant le lac SupΘrieur et le lac Huron. Pour empΩcher un encombrement consΘcutif α l'accroissement du trafic des hommes et du matΘriel, en particulier sur les chemins de fer et dans les ports maritimes, il fallut Θtablir une liaison plus Θtroite entre les deux pays.
  108.  
  109.      La dΘclaration de Hyde Park du 20 avril 1941 prΘvoyait l'Θchange de matΘriel de guerre entre le Canada et les ╔tats-Unis. Afin de redresser la balance des paiements dΘfavorable du Canada, les ╔tats-Unis s'engageaient α acheter α leur voisin des marchandises de valeur Θgale α celles que le Canada leur achΦterait. Ces ententes, dont la Commission permanente canado-amΘricaine de dΘfense, laissaient prΘsager une dΘpendance militaire et Θconomique croissante du Canada α l'Θgard des ╔tats-Unis.
  110.  
  111. ConsΘquences de la guerre 
  112.  
  113.      De nombreuses rΘalisations scientifiques rΘsultΦrent de la participation du Canada α la Seconde Guerre mondiale. C'est ainsi que le Conseil national de recherches amΘliora la technologie du transport maritime des denrΘes alimentaires en perfectionnant les techniques de sΘchage et le matΘriel de rΘfrigΘration. On doit α des Canadiens certaines inventions militaires telles que les charges propulsives anti-lueur destinΘes aux canons de marine; le systΦme d'oxygΦne α la demande pour les vols α haute altitude; une fusΘe de proximitΘ qui permet α l'artillerie de campagne de faire exploser des obus α une altitude dΘterminΘe d'avance; et une mΘthode permettant de produire en sΘrie le RDX, un explosif presque deux fois plus puissant que le TNT. Par ailleurs, le docteur W.R. Franks inventa le premier vΩtement anti-g (gravitΘ).
  114.  
  115.      Les activitΘs du Canada α MontrΘal et α Chalk River (Ontario) dans le domaine de la recherche nuclΘaire prΘparΦrent le Canada au r⌠le de chef de file qu'il allait jouer dans le secteur de l'Θnergie nuclΘaire. On extrayait de l'uranium de la mine Eldorado α Port Radium dans les Territoires du Nord-Ouest, et l'on produisait de l'eau lourde dans une usine de Trail en Colombie-Britannique.
  116.  
  117.      L'industrie de guerre produisit 9 000 navires, 815 000 vΘhicules roulants, 50 000 vΘhicules blindΘs de combat, plus de 16 000 avions et une Θnorme quantitΘ d'armes lΘgΦres. Une production industrielle accrue et une Θconomie amΘliorΘe crΘΦrent un nouveau climat de confiance et d'optimisme.
  118.  
  119.      Les attentes accrues de certains travailleurs s'exprimΦrent dans des grΦves visant α faire reconnaεtre les syndicats et α obtenir de meilleurs salaires. Pour favoriser un meilleur climat dans le secteur du travail, le gouvernement reconnut les droits des travailleurs par le dΘcret C.P. 1003 rendu en 1944, qui demeure α la base des relations industrielles au Canada. Il confΘrait aux employΘs le droit de crΘer les syndicats de leur choix et d'y adhΘrer, et obligeait l'employeur α nΘgocier avec le syndicat reprΘsentatif de la majoritΘ des travailleurs, instituait un mΘcanisme pour dΘfinir et accrΘditer les groupements de nΘgociation, imposa les principes de la nΘgociation collective et de l'arbitrage et confirma le droit de grΦve.
  120.  
  121.      La guerre entraεna une hausse du niveau de vie de la plupart des Canadiens. Les pauvres qui avaient constituΘ la majoritΘ de la population dans tous les recensements depuis la ConfΘdΘration ne formaient plus que le tiers de la population en 1941. L'urbanisation et l'industrialisation rapides donnΦrent lieu α des revendications publiques en faveur de la rΘforme sociale et d'un accroissement de la sΘcuritΘ sociale. Avant la fin de la guerre, diverses Θtudes furent entreprises en vue de prΘparer l'aprΦs-guerre. Afin de prΘvenir une dΘpression, M. L.C. Marsh proposa dans son rapport de 1943 sur la sΘcuritΘ sociale au Canada un accroissement des dΘpenses de l'╔tat, soulignant que la sΘcuritΘ sociale Θtait une responsabilitΘ collective et que les revenus de l'╔tat devraient servir α protΘger la population contre le ch⌠mage, la maladie et la vieillesse. Le gouvernement King n'adopta pas toutes les recommandations de Marsh, mais il Θtendit ses activitΘs α de nouvelles sphΦres. 
  122.  
  123.      Un programme d'assurance-ch⌠mage avait dΘjα ΘtΘ mis en oeuvre en 1940 pour tirer profit du pouvoir d'achat des travailleurs α une Θpoque o∙ le ch⌠mage Θtait au plus bas. En 1944, le gouvernement adopta la Loi sur les allocations familiales pour accroεtre les revenus familiaux en accordant une ½allocation pour bΘbΘs╗ pour chaque enfant de moins de 16 ans. Une aide fut Θgalement accordΘe aux agriculteurs et aux pΩcheurs sous la forme de prΩts pour l'amΘlioration de la ferme et d'un programme d'aide α l'agriculture et aux pΩches. Par ailleurs, des programmes relevant de la Loi nationale de l'habitation furent mis au point pour faciliter l'acquisition de maisons. De nouvelles institutions furent crΘΘes, telles que la Banque d'expansion industrielle, la SociΘtΘ d'assurance des crΘdits α l'exportation, le ministΦre des Affaires des anciens combattants et le ministΦre de la SantΘ et du Bien-Ωtre social.
  124.  
  125.      Pour faciliter le passage d'une Θconomie de guerre α une Θconomie de paix, on remplaτa le ministΦre des Munitions et des Approvisionnements par le ministΦre de la Reconstruction, qui fut confiΘ α C.D. Howe. Un peu plus d'un mois aprΦs la fin de la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement libΘral de Mackenzie King fut rΘΘlu avec une majoritΘ rΘduite.
  126.  
  127.      Durant les six annΘes de la guerre, on avait exigΘ beaucoup de la population canadienne. Cependant, les appels au patriotisme et α l'esprit de sacrifice se heurtaient α une certaine rΘsistance de la part d'une population lassΘe de la guerre, d'autant plus que certains hommes d'affaires et trafiquants du marchΘ noir sans scrupules avaient profitΘ de la guerre pour s'enrichir. La mort de 40 000 combattants, l'absence prolongΘe d'un mari, d'un pΦre, d'un frΦre ou d'une soeur, le travail d'une Θpouse ou d'une mΦre dans l'industrie de guerre avaient bouleversΘ la vie des Canadiens demeurΘs au pays. C'est donc avec joie qu'ils accueillirent la fin de ces annΘes de privations et d'incertitude.
  128.  
  129.      La nation qui Θmergea de ces annΘes de guerre Θtait trΦs diffΘrente du Canada des annΘes 30. La guerre avait jouΘ un r⌠le de catalyseur en accΘlΘrant les progrΦs dans le domaine du bien-Ωtre matΘriel, de la sΘcuritΘ sociale et de la production agricole et industrielle. Une main-d'oeuvre qualifiΘe avait ΘtΘ formΘe et les territoires reculΘs du pays allaient Ωtre explorΘs et mis en valeur par les habitants des rΘgions plus peuplΘes. Si les liens culturels, Θconomiques et militaires avec la Grande-Bretagne avaient ΘtΘ raffermis par la guerre, les liens Θconomiques et militaires nouΘs avec les ╔tats-unis α la faveur de la guerre allaient pour leur part prendre une importance croissante.  
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