Vestiges de la tradition archaòque maritime ê Port-aux-Choix (Terre-Neuve).
La dÄcouverte, ê la fin des annÄes 1960, de plus d'une centaine de squelettes d'Étres humains ensevelis ê Port-aux-Choix (Terre-Neuve) il y a environ 4 000 ans a permis aux spÄcialistes de l'anthropologie physique de faire diverses observations sur les Indiens de la culture archaòque maritime. Ces spÄcialistes de l'Ätude des squelettes humains ont dÄterminÄ que la moitiÄ ê peu prÅs des restes mis au jour appartenaient ê des adultes, alors que le tiers environ Ätaient ceux d'enfants de moins de deux ans. Cette proportion correspond peut-Étre au taux ÄlevÄ de mortalitÄ infantile que connaissent gÄnÄralement les groupes vivant de chasse et de cueillette. Les adultes se partagent ê peu prÅs Ägalement entre mëles et femelles, ce qui laisse croire que mÉme les corps des chasseurs morts loin de Port-aux-Choix y Ätaient ramenÄs pour y Étre ensevelis. Dans certains cas, il est impossible d'Ätablir la cause de la mort par l'examen des restes squelettiques; ainsi, deux spÄcimens prÄsentent des traces d'une rare et douloureuse maladie des os, le syndrome de Hand-Schueller-Christian. Le fait que l'on a dÄcouvert ê Port-aux-Choix une maladie rare mais toujours actuelle n'est certes pas sans importance, car il permet d'en faire remonter l'existence ê 4 000 ans au moins, en cet endroit.
La carie dentaire, lÄsion qui se caractÄrise par des cavitÄs, est pour ainsi dire absente chez les spÄcimens exhumÄs ê Port-aux-Choix. Ce fait n'est pas attribuable ê une soliditÄ naturelle de la dentition, mais plutÖt ê une alimentation rude qui nivelait les creux et les fissures des dents, lê o¥ la carie commence d'ordinaire ses ravages. Cette usure n'Ätait pas vÄritablement salutaire, toutefois, car elle exposait frÄquemment la pulpe, causant ainsi des abcÅs et la perte des dents.
On voit ici les restes d'un jeune adulte du cimetiÅre de Port-aux-Choix. (Remarquer la bonne dentition.) Sur la poitrine repose une sculpture en pierre, un fÄtiche sans doute, reprÄsentant un Äpaulard. La flÅche blanche, derriÅre la tÉte, indique un petit harpon ê pointe barbelÄe. Les deux autres flÅches pointent vers les extrÄmitÄs d'un rang de griffes de phoque qui dÄcorait jadis le bord d'une chemise ou d'une veste.