Revalorisation de la maternitÄ dans le Canada de l'aprÅs-guerre.
La fin de la guerre coòncida avec une explosion dÄmographique dont les effets se rÄpercutÅrent jusque vers les annÄes 1960. Les dÄmographes ne s'entendent pas sur l'explication de ce phÄnomÅne. Certains l'attribuent ê la prospÄritÄ d'aprÅs-guerre, qui contrastait de faìon si frappante avec l'incertitude Äconomique des annÄes qui avaient prÄcÄdÄ le conflit. Par ailleurs, la thÄoricienne fÄministe Olive Schreiner, dans une Ätude sur la guerre des Boers et ses effets, Äcrivait en 1911 que les guerres tendent gÄnÄralement ê imposer une surtaxe ê ╟la femme en tant que femme╚, la sociÄtÄ ayant besoin d'une augmentation des naissances pour compenser les vies perdues au cours des hostilitÄs.
Bien qu'on ne puisse prÄciser de quelle faìon l'âtat ou la sociÄtÄ ont pu aider ê rÄpandre une atmosphÅre nataliste au Canada aprÅs la Seconde Guerre mondiale, on peut se rendre compte que les politiques mises de l'avant par divers ministÅres et certains organismes sociaux faisaient de la mise au monde et de l'Äducation des enfants la premiÅre fonction de la femme. Par exemple, la lÄgislation en matiÅre d'allocations familiales entrÄe en vigueur ê la fin de la guerre, ê l'Äpoque de la fermeture des garderies financÄes par l'âtat, reconnaissait comme jamais auparavant le rÖle social de la femme en qualitÄ de mÅre. Au milieu de 1945, la publicitÄ venait reflÄter et renforcer ce mouvement, les annonceurs commenìant ê montrer des bÄbÄs dans leurs messages et ê expliquer de quelle maniÅre leur produit, qu'il s'agöt d'une savonnette ou d'une poudre ê rÄcurer pour salle de bains, pouvait contribuer au bien-Étre des jeunes enfants.
On assista ê une prolifÄration des cours de puÄriculture destinÄs aux jeunes femmes, en particulier ê celles qui se voyaient licenciÄes des forces armÄes. En septembre 1945, ê l'Äpoque o¥ ces membres de la Division fÄminine de l'ArmÄe Canadienne en poste ê Long Branch (Ontario) apprenaient de quoi se composait la garde-robe d'un bÄbÄ, prÅs de 2 000 jeunes femmes du CWAC touchÄes par les mesures de dÄmobilisation avaient suivi des cours hebdomadaires portant sur la tenue de maison. Ceux-ci Ätaient financÄs ê la base de Long Branch par la United Welfare Chest, et donnÄs par les InfirmiÅres de l'Ordre de Victoria, l'Association des auxiliaires familiales et le Service prÄnatal du ministÅre de la SantÄ publique de l'Ontario. Les cours traitaient notamment des soins prÄnatals, de la santÄ des jeunes enfants, de l'hygiÅne personnelle╚ (euphÄmisme pour Äducation sexuelle) et de l'alimentation de la famille.
Source: Collection du Toronto Telegram, Archives de l'universitÄ York