Simplification de la mode fÄminine pour les besoins de la guerre.
En 1942, la Commission des prix et du commerce en temps de guerre (CPCTG) mit en application de nouveaux rÅglements sur les vÉtements qui, comme Thelma Lecocq le faisait observer dans Maclean's, ╟Älaguaient dans presque tout ce que portait une femme - jusque dans la robe de nuit╚. On supprima sans pitiÄ falbalas, jabots et ruches, de mÉme que manchettes, devants croisÄs et poches ê rabat sur les tailleurs. Adieu les jupes de cinq mÅtres et les volumineuses manches ÄvasÄes; les nÄgligÄs et les peignoirs ne descendraient plus qu'ê la cheville, et la robe de nuit allait cÄder la place ê la chemise de nuit. Une fois ÄliminÄs les ornements et le superflu, la mode serait, selon les termes du National Home Monthly, ╟simplifiÄe pour la durÄe du conflit╚.
Pour l'application de ce mot d'ordre, la couturiÅre au foyer fut considÄrÄe sur le mÉme pied que le tailleur et le fabricant de vÉtements sur mesure. Les revues fÄminines informÅrent leurs lectrices des nouveaux rÅglements; les modÄlistes proposÅrent de nouveaux dessins trÅs nets, et fournirent des indications sur la faìon de reprendre les vieilles robes, comme nous pouvons le voir sur cette page tirÄe du numÄro d'octobre 1943 de la revue Chëtelaine. Quant ê la Direction des consommateurs de la CPCTG, elle fit paraötre une sÄrie de messages, sous le titre ╟Miracles de savoir-faire╚, qui suggÄraient des moyens de faire durer les vÉtements en les reprisant et en les transformant au besoin.
On avait mis l'embargo sur la soie en juillet 1941, et les Canadiennes qui n'avaient pas une rÄserve bien importante de bas de soie se tournÅrent vers les bas de rayonne ou de fil. Vers la fin de la guerre, toutefois, ces produits devenaient de plus en plus rares, et les femmes allaient jambes nues; certaines les couvraient d'un fard et les ornaient ê l'arriÅre d'une imitation de couture.