Pendant la premiΦre moitiΘ du XVIIIe siΦcle, il n'existait pas de rΦglement prescrivant un uniforme dΘterminΘ pour les officiers des compagnies franches. De fait, leur costume Θtait une version amΘliorΘe de celui qu'on remettait aux soldats. Comme chaque officier fournissait le sien, la qualitΘ du tissu et de la coupe dΘpendait de ses moyens financiers. L'officier se reconnaissait, en plus de l'esponton, α son hausse-col. Cette piΦce d'argent ou d'or tirait son origine d'un ΘlΘment d'armure qui s'Θtait portΘ jadis pour protΘger la gorge. Enfin, les officiers Θtaient ordinairement coiffΘs d'une perruque, mais ils ne la poudraient pas comme le faisaient les autres reprΘsentants masculins de la classe supΘrieure.
Ces militaires Θtaient souvent fils ou petits-fils d'officiers qui avaient fait carriΦre dans la colonie, leurs pΦres ou leurs grands-pΦres Θtant arrivΘs de Terre-Neuve ou d'Acadie avec la garnison originale, ou peu aprΦs. ╔tant donnΘ leur rang, ils estimaient avoir le droit et l'obligation de maintenir certains privilΦges ainsi qu'un mode de vie raffinΘ. NΘanmoins, comme il fallait faire venir de France presque tous les articles de luxe, il co√tait extrΩmement cher de mener α Louisbourg le mΩme train de vie qu'en Europe. Aussi, en vue d'arrondir leurs revenus, certains officiers s'occupΦrent-ils d'entreprises commerciales, avec des rΘsultats divers.
Le prix de l'uniforme d'un soldat Θtait dΘduit directement de sa solde, mais les hommes avaient encore besoin d'autres produits susceptibles de rendre leur vie α Louisbourg plus supportable. Selon les rΦglements militaires de l'Θpoque, il incombait aux officiers de fournir ces articles. Le montant des achats, y compris des boissons alcoolisΘes, Θtait Θgalement dΘduit de la solde. Comme celle-ci Θtait peu ΘlevΘe, les officiers ne rentraient pas toujours dans leurs fonds. On accusa les officiers, α diverses reprises, de forcer les soldats α leur remettre le supplΘment qu'ils gagnaient aux travaux de construction, mais sans jamais rien prouver. MalgrΘ leur frΘquentation assidue des cantines, les hommes Θtaient rarement sans argent pour visiter l'un des cabarets de la ville ou pour ajouter un repas α leurs rations quotidiennes.
Source: Volontaires de la forteresse de Louisbourg