Puisque la plupart des prairies rurales Ätaient rÄparties en cantons (townships) aux sections d'un mille carrÄ (260 hectares), et puisque les voisins pouvaient Étre distants de plusieurs kilomÅtres, l'isolement et la solitude constituaient des problÅmes importants. Cette photographie d'une ferme prÅs de Lloydminster (Alberta) donne une notion des grands espaces qui entouraient la plupart des colons dans leur vie quotidienne. Les mois d'hiver, lorsque le travail se faisait moins pressant et que le temps rendait les voyages difficiles sinon dangereux, Ätaient particuliÅrement ardus.
Les principales victimes Ätaient les fermiÅres, qui souffraient souvent du malaise courant qu'on appelait ╟fiÅvre des cabanes╚. Le dÄsir de vaincre ce problÅme a fait naötre divers mouvements de femmes rurales, dont les Women's Institutes, les Daughters of Evening Star, l'United Farm Women of Alberta, diverses sociÄtÄs locales et la Women's Christian Temperance Union. Ces mouvements favorisaient la prohibition et le suffrage universel, mais se prÄoccupaient aussi de l'Äducation, de la vie sociale ê la campagne et des nouvelles conceptions de la maniÅre d'Älever les enfants. Des organisations semblables naquirent pour les jeunes: par exemple, les clubs 4H et les jeunes coopÄrateurs (Young Co-operators). Les organisations des hommes (associations des producteurs de grains, United Farmers et syndicats du blÄ) avaient des buts sociaux similaires et leurs rÄunions annuelles, qui duraient une semaine, reprÄsentaient un temps de relëche en hiver qui Ätait trÅs important pour de nombreux fermiers et leurs familles. Se joindre ê des organisations Ätait certes un moyen de rompre l'isolement, mais les moyens les plus importants furent ceux qui rÄvolutionnÅrent les communications: la radio, la tÄlÄvision et, par-dessus tout, l'automobile. Ces trois innovations mirent le monde extÄrieur ê portÄe de la ferme et intÄgrÅrent la famille agricole ê la sociÄtÄ urbaine.
