Cette photographie, qui provient de la salle des Inuit du MusΘe national de l'Homme α Ottawa, reprΘsente le moment o∙ le chasseur esquimau s'apprΩte α tuer un phoque α son trou de respiration, Diamond Jenness a dΘcrit la faτon de procΘder pour obtenir du succΦs α la chasse:
DΦs l'aube, tous les hommes partent ensemble pour aller chasser le phoque α une distance de 3 α 5 milles. Une fois arrivΘs, ils se dispersent et les chiens cherchent α retracer par l'odeur les trous o∙ les phoques viennent respirer α la surface de l'eau. Les chasseurs les surveillent tout en cherchant eux-mΩmes de leur c⌠tΘ et examinent tout monticule qui Θveille leurs soupτons. Tout α coup, un chien se met α gratter la neige. Le chasseur accourt et sonde le terrain avec une longue corne spΘciale jusqu'α ce qu'il trouve l'endroit exact o∙ se trouve le centre du trou; puis il tasse avec soin la neige autour de la sonde et retire celle ci, ne laissant qu'un trou profond, d'un diamΦtre d'un pouce environ. Il y introduit un indicateur, mince morceau d'os ou de corne ayant α peu prΦs la mΩme Θpaisseur et la mΩme longueur qu'une aiguille α coudre ordinaire en acier. Celui-ci comporte α l'extrΘmitΘ infΘrieure un mince disque en os et, au sommet, un petit trou auquel est attachΘe une courte laniΦre de tendon qui la relie α une autre aiguille, plus courte et dΘpourvue de disque. L'indicateur est placΘ d'un c⌠tΘ du trou contre la neige, qui le maintient en place, mais la plus lΘgΦre secousse se produisant au-dessous le fera tomber. La seconde aiguille est fixΘe au-dessus dans la neige de faτon α ce que le chasseur puisse rΘcupΘrer l'indicateur plus tard. Ce dernier pose ensuite sous ses pieds, pour Θviter les engelures, son tapis de fourrure de cervidΘ [caribou] ou d'ours et demeure parfaitement immobile, tenant dans sa main droite la hampe du harpon et, dans la gauche, la boucle formΘe α l'extrΘmitΘ de la ligne. Toutes les deux ou trois minutes, il se penche pour jeter un coup d'oeil sur son indicateur, puis reprend sa position et parcourt de l'oeil l'horizon autour de lui. Un lΘger tremblement de l'avertisseur: c'est le signal. Le chasseur lΦve, le harpon au bout du bras - sous le vent, car le phoque a un trΦs bon odorat - et au moment mΩme o∙ l'avertisseur tombe, il frappe de toutes ses forces.
Lorsque le chasseur avait attrapΘ un animal de grande taille comme le phoque barbu, il appelait vivement α la rescousse ses compagnons car la lutte s'annonτait longue. Cette bΩte pouvait entraεner un homme dans l'eau ou, par la pression exercΘe sur la ligne, lui couper les doigts.
Source: MusΘe national de l'Homme, MusΘes nationaux du Canada (S80 1003)