Rien ne peut remplacer un rapport de premiÅre main sur les conditions locales, comme cette description de la route d'Oil Springs dans le Globe de Toronto (2 septembre 1861) l'atteste agrÄablement :
Pour aller ê la ville du pÄtrole, il y a plus d'un chemin, mais, quel que soit celui que vous avez pris, vous souhaitez en avoir pris un autre. La route la plus gÄnÄralement suivie est celle qui, de Wyoming o¥ passe le Great Western Railway, se dirige droit vers le sud. Que l'on soit contraint de couvrir ê pied ou en voiture les 12² milles [20 kilomÅtres] entre Wyoming et Oil Springs c'est, de toute faìon, une vÄritable calamitÄ dont personne ne peut mesurer l'ampleur exceptÄ ceux qui ont eu ê le faire. Le nombre des trous de boue est quelque chose d'absolument remarquable. Il n'y a pas de ces creux dÄrisoires qui donnent au vÄhicule une petite secousse et le font lÄgÅrement virer, mais de vraies fosses assez vastes pour qu'un cheval et un chariot puissent y nager. Cela est pourtant impossible ê cause de l'argile consistante qui se trouve mÄlangÄe ê une cro₧te prometteuse, d'aspect ferme au sommet, capable apparemment de supporter le poids du plus grand homme ╟de cette magnifique province,etc., etc.╚ mais trompeuse; douÄe, semble-t-il, de pouvoirs de succion, elle ensevelit les chevaux jusqu'au poitrail et retient fermement les chariots dans son emprise. Il faut Étre bon conducteur pour Äviter les souches; les roues brisÄes que l'on trouve ìa et lê Ävoquent des histoires de collisions et de chocs, les dites souches sortant indemnes du combat en toutes occasions. Les chariots ÄcartÄs dans les buissons et les piles de bois de sciage sur la route marquent l'emplacement o¥ les tentatives pour atteindre Wyoming ou Oil Springs ont ÄtÄ abandonnÄes dans le dÄsespoir. Mais tout cela va bientÖt revÉtir un aspect plus civilisÄ. On a Ätabli un contrat pour faire une route de planches, et des hommes travaillent avec ardeur ê creuser des fossÄs supplÄmentaires et ê faire disparaötre les souches.
Il n'existe plus aucune photographie de la route qui traversait le marais d'Enniskillen, mais celle-ci, prise en 1863 dans un champ pÄtrolier d'Oil Creek, en Pennsylvanie, donne une idÄe exacte de ce qu'Ätaient les voyages sur des routes encombrÄes de souches et parsemÄes de trous pleins de boue.
Source: The Drake Museum, Titusville (Pennsylvanie)
