Personne n'avait prΘvu que peu de temps aprΦs l'achΦvement, en 1882, de la ligne du CPR reliant le lac SupΘrieur et Winnipeg, Port Arthur et Fort William seraient, chaque annΘe, envahis par une avalanche de grain de l'Ouest. Les premiΦres poignΘes qui arrivΦrent l'annΘe suivante durent Ωtre entreposΘes dans des hangars ΘrigΘs en vitesse sur la Kaministikwia, puis transportΘes en brouettes et dΘversΘes dans un petit navire qui les attendait. DΦs 1883, le CPR avait ΘrigΘ le premier silo afin de permettre l'expΘdition du grain de Thunder Bay α Port Arthur. D'une capacitΘ de 350 000 boisseaux, ce silo ½h⌠pital╗ prit le nom de King's ou The Horn, en l'honneur des hommes qui l'opΘraient comme endroit de traitement, pour le nettoyage et le sΘchage du grain endommagΘ.
Vu l'insuffisance d'une construction de cette taille, le CPR Θrigea sur la Kaministikwia pour la rΘcolte de 1885 son silo ½A╗ qui avait une capacitΘ d'un million de boisseaux. Voyant arriver la rΘcolte exceptionnelle de 1887, le CPR construisit en vitesse au cours de l'hiver un dΘp⌠t d'une capacitΘ de 800 000 boisseaux, appelΘ silo ½B╗; les menuisiers avaient peine α garder l'avance sur les dΘbardeurs, qui poussaient des brouettes de grain sur 80 α 120 pieds de rampes improvisΘes. Au cours des quinze annΘes qui suivirent, la construction des silos ½C╗, ½D╗ et ½E╗ du CPR assura α Fort William le contr⌠le presque complet du commerce du grain, jusqu'au moment o∙ la Canadian Northern Railway Θrigea son premier silo portuaire α Port Arthur. On le voit ici en construction en 1901.
La prolifΘration des silos au dΘbut du XXe siΦcle Θtait telle que les compagnies spΘcialisΘes dans la construction de silos durent faire appel α une main-d'oeuvre importante. Le premier syndicat n'appartenant pas aux fraternitΘs et associations de cheminots fut celui des ouvriers de la construction des silos ½D╗ et ½E╗ qui, sous la direction de Harry Bryan, pionnier du syndicalisme ouvrier, devint en 1903 l'Association internationale des travailleurs de l'acier de construction.
Les silos sont gΘnΘralement dΘsignΘs sous le nom de leur propriΘtaire ou des entrepreneurs qui les ont construits. Lorsqu'une compagnie en possΦde plus d'un, on leur attribue des numΘros ou des lettres.
