Cette scΦne aurait pu avoir lieu dans n'importe quelle maison close de Halifax. Elle illustre un aspect important de la vie des garnisons portuaires au XVIIIe siΦcle. Ce tableau est de l'artiste anglais J.C. Ibbetson (1759-1817). Alors que les officiers confΘraient un vernis aristocratique α la sociΘtΘ, les simples soldats crΘaient une atmosphΦre de dΘbauche et de dΘsordre. Leur prΘsence faisait dire de Halifax qu'elle hΘbergeait ½une multitude de femmes abandonnΘes, aux moeurs dissolues, qui suivaient la Garnison, l'ArmΘe et la Marine╗.
Ce sont les servitudes militaires qui poussaient les simples matelots et soldats α se comporter ainsi. RecrutΘs souvent de force, tirΘs des bas-fonds de la sociΘtΘ britannique, placΘs sous les ordres d'officiers qui dans l'ensemble les mΘprisaient, mal nourris et soumis α une discipline brutale, ils cherchaient α s'Θvader dans l'alcool, le sexe et les distractions violentes. Les cabarets et bordels de Halifax assouvissaient leurs dΘsirs α des prix exorbitants. L'atmosphΦre Θtait propice au vol, α l'agression et au pillage, que chΓtiaient fΘrocement les autoritΘs. Un soldat condamnΘ α mort pour cambriolage harangua la foule assemblΘe pour assister α sa pendaison; il mit tout le monde en garde, surtout ses camarades de rΘgiment, contre les pΘchΘs qui l'avaient conduit α cette fin prΘcoce, les exhortant α mieux observer le sabbat et α frΘquenter davantage l'Θglise et moins les cabarets.