Halifax offrait aux visiteurs le spectacle de la confusion architecturale. Le dÄveloppement urbain n'Ätait pas rÄglementÄ, de sorte qu'il en Ätait rÄsultÄ un dÄcoupage anarchique des terrains. La subdivision rÄpÄtÄe des lots donnait aux rues un tracÄ extrÉmement irrÄgulier et favorisait l'entassement. La prÄsence de bëtiments bon marchÄ en bois autour de solides immeubles en pierre ou en brique, constituait un grave danger d'incendie. Les industries, notamment les abattoirs, rÄpandaient gÄnÄreusement aux rÄsidences adjacentes leurs bruits et leurs odeurs. De rapaces propriÄtaires entassaient leurs locataires, en particulier les immigrants frais dÄbarquÄs, dans des chambres simples sans eau courante. Les Ägouts ouverts, les puisards dÄbordants et les cours pleines d'excrÄments d'animaux, contribuaient tous ê polluer les rÄserves d'eau et constituaient un grand danger pour la santÄ publique. Il fallut nÄanmoins deux ÄpidÄmies gÄnÄrales de typhus en 1827 et une de cholÄra en 1834 pour convaincre les autoritÄs locales de faire quelque chose. En peu de temps, il apparut cependant que l'administration municipale de Halifax, corrompue et en dÄsarroi, ne pourrait nullement rÄpondre ê l'attente de la population qui rÄclamait de plus en plus fort l'efficacitÄ, l'Äconomie et la salubritÄ. Vers 1835, ê cause de leur Ächec, se trouvÅrent rÄunies les conditions d'une confrontation politique majeure au sein de la sociÄtÄ urbaine. FrustrÄs, les partisans de la rÄforme renoncÅrent ê s'en prendre aux magistrats locaux incompÄtents pour passer ê l'attaque de la cible plus vaste que leur offraient les institutions dÄtentrices de l'autoritÄ dans la sociÄtÄ provinciale.