Cette aquarelle sur crayon de William Eagar (c. 1796-1839) montre les quais du marchÄ et la cale du traversier, au coeur du quartier commercial de Halifax au dÄbut du XIXe siÅcle. De gros entrepÖts ê plusieurs Ätages dominaient les lieux. Chaque automne et printemps, les petits commerìants de la campagne rendaient visite aux grossistes haligoniens pour rÄgler les comptes, nÄgocier le crÄdit et sÄlectionner pour un semestre leur approvisionnement en denrÄes non pÄrissables -- mercerie, quincaillerie, approvisionnements pour bateaux, ainsi que farine, salaisons et spiritueux. Ces marchands et nÄgociants, employeurs de commis et de journaliers, constituaient le noyau de la classe moyenne ê Halifax. La plupart vivaient avec leur famille et un domestique ou deux, dans un logement au-dessus de leur magasin.
Le marchÄ public (ê droite) assurait la vente au dÄtail des denrÄes fraöches: viande, poisson, fruits et lÄgumes. Les marchands devaient payer un loyer annuel pour leur emplacement, en retour de quoi ils Ätaient censÄs Étre protÄgÄs contre la concurrence des colporteurs. Chaque matin, la vente dÄbutait au marchÄ dÅs l'aube. Il y avait foule, et l'on y recontrait une grande diversitÄ de personnes des campagnes environnantes, comme des Acadiens, des Noirs et des Indiens. Le rÅglement du marchÄ interdisait d'y fumer, d'y boire ou d'y flëner, mais ces contraintes n'Ätaient gÄnÄralement pas respectÄes. De fait, le marchÄ constituait plutÖt un foyer turbulent et souvent violent de la vie communautaire.