Au XIXe et au dÄbut du XXe siÅcles, il fallait, en raison de la multiplication rapide des Äcoles dans tout le pays, qu'ils soit possible de puiser dans un ╟vivier╚ inÄpuisable d'instituteurs obÄissants et peu exigeants. Les femmes de la classe moyenne, qui cherchaient du travail et pour qui le choix des emplois respectables Ätait restreint, se lancÅrent en grand nombre dans l'enseignement. C'Ätait une activitÄ des plus attrayante puisqu'elle correspondait aisÄment ê la conception traditionnelle que l'on se faisait de la nature, avant tout maternelle, de la femme, encore que le travail auprÅs des enfants n'ait pas amenÄ toutes les institutrices ê se rÄsigner aux salaires infÄrieurs ê ceux de leurs collÅgues masculins.
En 1871, tant en milieu urbain que rural, les femmes reprÄsentaient environ 60% des enseignants dans les Äcoles publiques et, en dÄpit de leur nombre, les salaires offerts Ätaient de 30 ê 50% infÄrieurs ê ceux des hommes. ╦ Halifax, en 1870, un directeur d'Äcole touchait de $600 ê $800 par an tandis qu'une femme ne recevait qu'entre $400 et $500 pour accomplir les mÉmes tëches. De mÉme, un instituteur de deuxiÅme catÄgorie recevait entre $360 et $400 et une femme, entre $160 et $300 seulement. Des Äcarts du genre provoquaient de frÄquents tiraillements entre les administrateurs, hommes et femmes, des conseils scolaires. Les femmes s'unirent cependant dans un effort pour remÄdier ê la situation. Des organisations comme la Women Teacher's Association appuyaient farouchement une campagne en faveur du droit de suffrage, destinÄe ê apporter des augmentations salariales.