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Text File  |  1993-12-16  |  3KB  |  9 lines

  1. La Chasse-Galerie, par Henri-Julien.  
  2.  
  3.      Le canoδ en Θcorce de bouleau, pouvant contenir de huit α dix hommes, Θtait le principal moyen de transport utilisΘ pour le commerce des fourrures entre MontrΘal et les postes avancΘs de l'est des Grands Lacs. Au-delα, il fallait se servir de canoδs plus petits sur les riviΦres peu profondes et rapides, et franchir des hauteurs pour arriver vers le Mississippi et le lac Winnipeg. Les voyageurs pagayaient de l'aube au crΘpuscule, en s'arrΩtant α peu prΦs toutes les heures pour reposer leurs muscles endoloris et fumer leurs pipes, pendant qu'un des hommes racontait une histoire, habituellement une ancienne lΘgende. Cela leur donnait de quoi rΘflΘchir jusqu'α la prochaine utilisation de leur ½bouffarde╗. Pour ce long et dangereux voyage, du dΘpart de MontrΘal en mai α leur retour en automne, les hommes recevaient de 200 α 250 livres. Ils Θtaient connus sous le nom de ½mangeurs de lard╗, car c'Θtait lα leur nourriture principale au cours des expΘditions. Les voyageurs qui allaient au-delα des Grands Lacs, vers le ½far west╗ et le Nord-Ouest, se dΘsignaient fiΦrement eux-mΩmes comme les ½hommes du nord╗. Ils demeuraient dans l'Ouest des annΘes durant. Nombre d'entre eux ΘpousΦrent de jeunes indiennes et c'est leur descendance qui forma la nation mΘtis du Manitoba et de la Saskatchewan.
  4.  
  5.      L'un de leurs contes prΘfΘrΘs Θtait la ½Chasse-Galerie╗. Au Canada franτais, tout comme en ╔cosse, les cΘlΘbrations du nouvel an reprΘsentaient la grande fΩte de l'annΘe. Certains voyageurs, Θtant loin dans l'Ouest et dΘsireux de rejoindre leur famille ou leur petite amie afin d'assister α la fΩte dans les Θtablissements sur le fleuve Saint-Laurent, concluaient un pacte avec le diable. Satan promettait de les transporter chez eux dans leurs canoδs en six heures, et de les ramener avant l'aube, mais ils ne devaient, pendant tout le voyage, ni prononcer le nom de Dieu, ni toucher une croix ou un clocher d'Θglise. Sinon, le diable rΘclamerait leur Γme. Assis dans leur canoδ, les rames levΘes, ils devaient prononcer les paroles magiques suivantes: ½Acabris, Acabras, Acabram. Fais-nous voyager par-dessus les montagnes.╗ Le canoδ s'Θlevait alors dans le ciel et filait au-dessus des forΩts, des lacs et des montagnes, mais les voyageurs devaient faire bien attention d'Θviter les clochers et surveiller leur langage. Que l'un d'eux murmure: ½Mon Dieu!╗, et tout Θtait fini pour eux. C'est une lΘgende qui donnait lieu α toutes sortes de variations. Parfois, c'Θtait le diable qui l'emportait, une autre fois c'Θtait l'inverse; ainsi cette lΘgende Θtait toujours intΘressante, car l'auditoire ne savait jamais comment elle allait se terminer.
  6.  
  7.      Source:   MusΘe du QuΘbec
  8.  
  9.