Des milliers d'amis, de voisins et de parents consternΘs attendent l'arrivΘe des morts et des survivants, aprΦs la tragΘdie du Newfoundland, en 1914. Le S.S. Newfoundland, qui jauge 568 tonneaux, est l'un des plus anciens bateaux en bois et est commandΘ par le capitaine Wes Kean. Celui-ci n'a pu atteindre les phoques, et, le 31 mars, son navire reste prisonnier des glaces, tandis qu'α plusieurs milles de lα, d'autres bateaux, dont le S.S. Stephano, commandΘ par son cΘlΦbre pΦre, Abram Kean, remplissent leur mission avec succΦs. Le Newfoundland est l'un des rares navires qui ne soit pas muni d'une radio, mais, grΓce α un signal convenu avec son pΦre, Wes Kean sait qu'il y a des phoques α proximitΘ du Stephano. En dΘpit du mauvais temps qui menace, il envoie ses hommes α la chasse sous la gouverne du second (officier de marine qui commande α bord, immΘdiatement aprΦs le commandant). Capitaine Kean aurait avisΘ le second que l'Θquipage passerait la nuit α bord du Stephano, qui les amΦne α proximitΘ d'une petite troupe de phoques; lα ils reτoivent l'ordre de descendre pour abattre ces animaux et de rejoindre ensuite le Newfoundland. AprΦs quoi, le Stephano reprend le large, tandis que les hommes du Newfoundland tuent quelques phoques, avant de rechercher leur navire. Wes Kean, croyant ses hommes sur le Stephano, refuse de faire retentir la sirΦne du bateau et les abandonne, α son insu, dans la tempΩte. Cette derniΦre fait rage pendant deux nuits; ce n'est qu'au matin du troisiΦme jour qu'on aperτoit les survivants sur la glace. Sur 132 hommes, 77 sont morts et beaucoup d'autres sont gravement gelΘs. Une enquΩte a ΘtΘ ouverte α Saint-Jean, et, bien que personne n'ait ΘtΘ accusΘ, on s'accorde pour dire que le capitaine Abram Kean a agi de faτon irresponsable en abandonnant son Θquipage sur la glace et en le laissant se dΘbrouiller pour rejoindre le Newfoundland. Cet incident, le plus sΘrieux du genre, met en lumiΦre la duretΘ et la brutalitΘ qui caractΘrisent la chasse au phoque vers 1900. ╔tant donnΘ le dΘclin de l'industrie du phoque, il y a trop de main-d'oeuvre, et le nombre de plus en plus restreint de phoques intensifie la concurrence entre les capitaines et les navires. Les capitaines sont par consΘquent prΩts α courir de plus grands risques, et les hommes moins portΘs α dΘsobΘir qu'aux premiers jours de cette industrie.
