On peut voir le rang qu'occupe Terre-Neuve par rapport ê certains des plus riches lieux de pÉche du monde et aux principales routes commerciales entre l'Europe et l'AmÄrique du Nord. Les premiers pÉcheurs venus d'Europe s'aperìoivent que, chaque ÄtÄ, les bancs de morue se rapprochent des cÖtes de l'öle o¥ l'on peut les rÄcolter, puis les conditionner ê terre. De par sa situation dans le golfe Saint-Laurent, Terre-Neuve dÄtermine les deux principales routes commerciales vers le Canada: l'une septentrionale et l'autre mÄridionale. Les vents et les marÄes rendent la premiÅre assez dangereuse et cette rÄgion a vu sombrer de nombreux navires; la deuxiÅme est aussi extrÉmement pÄrilleuse ê cause du Grand-Banc o¥ d'Änormes masses de glaces flottantes viennent souvent s'Ächouer en eau peu profonde. Pour Äviter ce danger, tout en continuant d'emprunter la route mÄridionale, les navires prennent habituellement la direction du nord, contournent les bancs et redescendent ensuite vers le sud en longeant la cÖte de Saint-Jean ê la baie des TrÄpassÄs, pour finalement mettre le cap ê l'ouest et entrer dans le Saint-Laurent. Lê encore, l'obscuritÄ, le brouillard, les hauts-fonds non indiquÄs sur les cartes de navigation, ainsi que le matÄriel rudimentaire de l'Äpoque, contribuent ê faire de cette rÄgion un autre grand cimetiÅre sous-marin. Par ailleurs, le trafic maritime entre l'Angleterre et la rÄgion de New York passe par ces bancs et la sÄcuritÄ des navires a souvent ÄtÄ compromise par ces glaces menaìantes. La catastrophe la plus meurtriÅre survenue dans ces parages est sans aucun doute le naufrage du Titanic, en 1912, qui a sombrÄ sur le Grand-Banc aprÅs avoir heurtÄ un iceberg. On peut ainsi se faire une certaine idÄe de la position de Terre-neuve pour ce qui est de la pÉche dans l'Atlantique Nord et des routes de navigation dans cette mÉme zone.
