Cette photo indique comment on effectuait le chargement du minerai dans les mines de l'öle Bell, aprÅs le ╟programme d'expansion╚ des annÄes cinquante. La compagnie Joy fabriquait les appareils qu'on appelait dÄblayeuses Joy. Aussi, la pioche et la pelle n'Ätaient plus maintenant que de simples symboles. MalgrÄ tout, l'hÄritage laissÄ par les hommes qui les avaient utilisÄs se maintenait malgrÄ l'automation. En effet, il ne suffit pas de changer d'outillage pour faire Ävoluer les hommes. En outre, la mÄcanisation n'avait nullement effacÄ les craintes qui hantaient la ville de Bell Island depuis les premiers jours de la ville miniÅre : la crainte des congÄdiements et de la fermeture des mines. En fait, le contraire s'est produit. Au cours de la dÄcennie o¥ la production miniÅre de l'öle atteint son apogÄe, d'autres mines s'ouvrent et crÄent une dangereuse concurrence du produit local sur le marchÄ mondial. Chose ironique, l'une des plus importantes de ces nouvelles exploitations se trouve en partie ê Terre-Neuve, dans l'ouest du Labrador, ê cheval sur la frontiÅre du QuÄbec. Les mines du Labrador Ätaient des chantiers ê ciel ouvert de piÅtre allure, mais le minerai extrait se rÄvÄlait nettement supÄrieur ê l'hamÄtite phosphoreuse trouvÄe sous la baie de la Conception. Les liens commerciaux entre l'exploitation miniÅre de l'öle Bell et l'industrie sidÄrurgique de la Nouvelle-âcosse protÄgeaient quelque peu des forces du marchÄ, mais, ê la longue, ils n'Ätaient pas suffisants pour Äviter la catastrophe.