Des nombreux biens que le monde des petits villages de pΩcheurs a laissΘs α Bell, il faut considΘrer l'esprit de famille comme l'un des plus importants. Dans le milieu traditionnel des pΩcheurs, la famille incluait et inclut encore non seulement la famille dans laquelle on naεt ou celle de ses enfants, mais aussi ce que l'on a souvent appelΘ ½la famille Θlargie╗ : c'est-α-dire les grands-parents, les tantes, les oncles, les cousins et mΩme les gens auxquels on n'est pas apparentΘ. C'est ainsi que dans la plupart des villages de pΩcheurs, il y avait des gens que tous appelaient ½tante╗ ou ½oncle╗. Au sein de la famille Θlargie, les enfants dΘcouvraient le monde du travail par l'exemple de leurs aεnΘs plut⌠t qu'α l'Θcole. └ l'autre bout de l'Θchelle de la vie, les gens ΓgΘs continuaient de travailler α quelque chose d'utile jusqu'α ce qu'ils n'en soient plus capables. Aussi, il va sans dire, considΘrait-on le soin des vieillards invalides comme un devoir familial dont il fallait s'acquitter fidΦlement et jusqu'α la fin. Il n'Θtait pas rare de voir trois gΘnΘrations vivre sous un mΩme toit. Le rΘseau complexe de devoirs et de responsabilitΘs qui charpentait la sociΘtΘ des pΩcheurs suscitait chez les gens un attachement profond α leur foyer et un sens d'identitΘ bien dΘfini. Jusqu'α ce jour, il est intΘressant de le remarquer, un pΩcheur de Terre-Neuve ne dit jamais qu'il ½vient╗ d'un village, mais bien qu'il y ½appartient╗. Il en est de mΩme pour les gens de l'εle Bell.
