Les malades mentaux de l'AmΘrique du Nord britannique risquaient aussi souvent de se retrouver enfermΘs dans les prisons de comtΘ avec des criminels et des indigents. L'exemple de Henry More Smith nous donne une idΘe du genre de traitement auquel les malades mentaux y Θtaient soumis. Smith Θtait un voleur de chevaux dont la raison se mit α vaciller pendant qu'il attendait son procΦs au cours de l'hiver 1814-1815, dans une prison de comtΘ du Nouveau-Brunswick ressemblant beaucoup α celle qui est en construction dans cette illustration. Sa cellule de 6,5 mΦtres sur 5 mΦtres Θtait ΘclairΘe par une petite fenΩtre grillΘe et avait pour tout ameublement un lit de paille et une couverture. Lorsque le froid devint intense, Smith commenτa α avoir des accΦs de violence au cours desquels il se jetait frΘnΘtiquement contre les murs de sa cellule et poussait des hurlements affreux pendant la nuit. La rΘaction de son ge⌠lier fut de le mettre aux fers. Chose incroyable, Smith rΘussit α briser toutes les chaεnes, colliers et menottes conτus pour lui; la force herculΘenne qu'il manifestait pendant ses crises devint lΘgendaire. Les villageois des environs Θtaient convaincus qu'il avait des pouvoirs surnaturels. Au printemps, Smith fut condamnΘ α la pendaison. Il devint alors fort calme, et pour passer le temps dans sa cellule, il se mit α fabriquer des poupΘes avec de la paille, du bois et des morceaux de ses propres vΩtements. Smith fut finalement graciΘ, quitta le Nouveau-Brunswick et disparut.
Le traitement auquel Henry More Smith avait ΘtΘ soumis n'avait rien d'inhabituel. Les personnes dΘrangΘes qui enfreignaient la loi Θtaient soumises α des conditions qui ne pouvaient qu'aggraver leur maladie. Ce type de dΘtenu constituait un problΦme constant pour les shΘrifs qui s'occupaient des prisons, et dont les plaintes ont contribuΘ α la crΘation des premiers Θtablissements d'AmΘrique du Nord britannique α Ωtre rΘservΘs aux malades mentaux.
Source: Archives provinciales du Nouveau-Brunswick (P18/232)