La scÅne reprÄsentÄe ici constitue un moment crucial de l'histoire des maladies mentales. En 1793, Philippe Pinel (1745-1826), mÄdecin et savant franìais, donna l'ordre ê ses assistants de libÄrer de leurs chaönes les pensionnaires de l'hÖpital BicÉtre ê Paris. Deux ans plus tard, il faisait la mÉme chose pour les pensionnaires fÄminines de l'hÖpital de la SalpÉtriÅre. Comme Pinel Ätait convaincu que les maladies mentales devaient Étre traitÄes par des procÄdÄs psychologiques, il s'efforìait de mettre fin ê la pratique qui consistait ê enchaöner les pensionnaires et ê enfermer dans des cachots les plus rÄcalcitrants d'entre eux. La folie, soutenait-il, Ätait le rÄsultat d'expÄriences vÄcues -- chocs Ämotionnels, milieu ou hÄrÄditÄ -- et non pas l'oeuvre de quelque force extÄrieure comme Dieu ou le DÄmon. Tant que les fous Ätaient enchaönÄs, il Ätait impossible de dire quels Ätaient les symptÖmes causÄs par la maladie et quels Ätaient ceux qui Ätaient dus au ╟traitement╚. Une des raisons pour lesquelles il voulait qu'on libÅre les malades de leurs chaönes Ätait pour lui permettre de dÄcrire et de classifier les symptÖmes de leur maladie. Mais Pinel ne voulait pas Äliminer complÅtement ce genre d'entraves; dans les Ätablissements placÄs sous son autoritÄ, la camisole de force Ätait frÄquemment utilisÄe. Pinel a ÄtÄ un des premiers ê traiter la folie comme une maladie, et ses travaux ayant contribuÄ ê transformer l'asile d'aliÄnÄs en hÖpital, ce tableau a pris valeur de symbole. Il reprÄsente le dÄbut d'une dÄmarche entiÅrement nouvelle ê l'Ägard des maladies mentales.
Source: Assistance publique, HÖpitaux de Paris (98-185)
