Lorsque la Commission des prix et du commerce en temps de guerre imposa des restrictions ê l'achat et ê la fabrication de produits pour la consommation domestique, la disparition des appareils Älectriques affecta bien plus les femmes de la ville que celles de la campagne: au Canada, un quart environ seulement des maisons de ferme et moins des deux tiers des autres habitations rurales avaient l'ÄlectricitÄ. Comme les fabricants d'appareils mÄnagers se tournaient vers la production de guerre, la citadine qui, pour la premiÅre fois depuis son mariage peut-Étre, aurait pu s'offrir une nouvelle cuisiniÅre, un rÄfrigÄrateur ou une machine ê laver, apprit qu'il lui faudrait tout simplement s'accommoder du vieux jusqu'ê la fin du conflit.
Les fabricants d'appareils mÄnagers cherchaient ê se mÄnager leurs anciennes clientes en les assurant que leurs besoins n'Ätaient pas oubliÄs. De fait, on promettait aux mÄnagÅres, comme on peut le voir dans cette annonce que la General Steel Wares fit paraötre en novembre 1943, que leurs cuisines profiteraient des inventions produites pendant la guerre par les cerveaux fertiles des ingÄnieurs canadiens. La boöte en mÄtal, dans le coin supÄrieur gauche, est accompagnÄe du message suivant:
Les Äquipages des navires coulÄs par les torpilles ont aujourd'hui une bien meilleure chance de s'en tirer, grëce ê une Ätonnante ╟musette╚, inventÄe au Canada. Ce contenant Ätanche et peu encombrant prÄserve de la nourriture et de l'eau potable pour les marins des Nations unies qui sont forcÄs de sauter dans les embarcations de sauvetage. Cet instrument de survie conìu scientifiquement est l'un des nombreux produits de guerre qui font actuellement tourner les usines de la General Steel Wares ê plein rendement. Mais lorsque nos combattants reviendront au pays avec la Victoire en poche, la General Steel Wares pourra enfin s'attacher ê fabriquer de nouveaux produits qui viendront Äquiper votre ╟cuisine de rÉve╚...des cuisiniÅres, des ustensiles Ätincelants, quantitÄ d'autres produits qui ne sont en ce moment que des idÄes enfouies dans les carnets de nos dessinateurs.
Source: BibliothÅque de la revue Maclean's, Toronto
