Le travail aux fortifications de Louisbourg cessait d'ordinaire chaque annÄe vers la fin de novembre. Depuis lors jusqu'au printemps suivant, les soldats Ätaient employÄs par l'entrepreneur ou l'ingÄnieur responsable de la construction, sinon par les officiers de la garnison, ê l'exÄcution de tëches diverses. Certaines annÄes, les deux tiers des troupes passaient l'hiver ê l'extÄrieur de Louisbourg, ê rÄunir des matÄriaux pour la prochaine saison de construction ou ê couper du bois. Comme le climat froid et humide amenait une forte consommation de bois de chauffage et que le gouvernement Ätait censÄ fournir du combustible aux soldats qui se trouvaient effectivement ê la caserne, les autoritÄs militaires cherchaient ê envoyer le plus d'hommes possible ê l'extÄrieur pour les mois d'hiver.
Les soldats ne recevaient pas de vÉtements additionnels en vue de la saison froide, et aucune chaussure spÄciale n'Ätait prÄvue. Toutefois, grëce ê leurs relations avec les Micmacs, les hommes adoptÅrent les mocassins et les raquettes. Pour faciliter les dÄplacements sur les surfaces glacÄes, on fixait des crampons aux chaussures. Quant aux uniformes de laine, ils conservaient sans doute bien la chaleur, mais une fois trempÄs ils n'Ätaient plus mettables avant un bon moment.
Comme on ne trouvait pas de bon bois de chauffage avant plusieurs kilomÅtres, il fallait organiser le transport des tronìons jusqu'ê la forteresse. La coupe du bois Ätait une tëche laborieuse, le b₧cheron ne disposant que de la scie ê archet, de la hache et d'autres outils manuels. Les soldats ne rechignaient pas ê s'Äloigner de Louisbourg, cependant, car alors ils pouvaient non seulement continuer ê gagner de l'argent, mais aussi Ächapper en grande partie ê la discipline militaire. Ils se construisaient des cabanes dans les bois et retournaient pÄriodiquement ê la forteresse prendre leurs rations.