Le camp de Niagara (ê Niagara-on-the-Lake) a ÄtÄ le thÄëtre d'un programme d'instruction cosmopolite et singulier. De septembre 1917 ê mars 1919, des soldats polonais, dont la plupart avaient ÄtÄ recrutÄs aux âtats-Unis, y vinrent pour une pÄriode d'instruction militaire ÄlÄmentaire au cours de laquelle ils furent appelÄs ê faire de la culture physique et des manoeuvres. Ce programme s'adressait aussi bien aux officiers qu'aux soldats des autres grades. La milice canadienne assura l'encadrement du camp et dispensa l'instruction. Les participants furent appelÄs ê s'exprimer aussi bien en anglais qu'en franìais pendant toute la durÄe du cours. Les Polonais furent ensuite envoyÄs en France pour y recevoir une formation plus poussÄe et Étre incorporÄs dans une brigade polonaise.
Plus de 22 300 soldats sont passÄs par le camp de Niagara, parmi lesquels 20 700 s'embarquÅrent pour la France. Quarante et un d'entre eux moururent en cours d'instruction, notamment durant l'ÄpidÄmie d'influenza de 1918-1919, qui fut responsable de plus de la moitiÄ des dÄcÅs. Aujourd'hui encore, un secteur polonais du cimetiÅre de Niagara nous rappelle ces pertes. Apprenant qu'on allait former des Polonais dans le camp, certaines personnes de Niagara avaient dÄclarÄ craindre que les nouveaux venus ne se tiennent mal. La bonne conduite des recrues ne tarda toutefois pas ê dissiper toutes les rÄticences, et ê la fin du programme, les gens du lieu s'accordaient ê dire que les Polonais s'Ätaient comportÄs ╟d'abord et en toutes circonstances comme des soldats, mais surtout comme des hommes bien ÄlevÄs╚.
En 1917, sir Edmund Walker, banquier canadien en vue et protecteur des arts, demanda ê Charles William Jefferys (1869-1951) d'apporter sa contribution ê la collection des Souvenirs de guerre canadiens. L'artiste Ätait dÄjê un illustrateur connu qui avait fait des oeuvres pour des publications comme le Makers of Canada et Chronicles of Canada. On fournit ê Jefferys, qui Ätait un civil, des laissez-passer spÄciaux qui lui permirent de se rendre dans les Äcoles de formation de l'ArmÄe canadienne de terre et du Royal Flying Corps (RFC). AprÅs la guerre, Jefferys continua ê connaötre un grand succÅs ê titre d'artiste spÄcialisÄ dans les sujets historiques. Cette aquarelle (de 31,4 x 44,6 cm) recrÄe l'atmosphÅre d'une revue des soldats polonais pendant l'hiver.
Source: MusÄe canadien de la guerre, division du MusÄe national de l'Homme, MusÄes nationaux du Canada (8227)